Inondations meurtrières en cascade à Coyah : la commune appelle à l’aide face à l’urgence humanitaire (Interview)

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Depuis trois ans, la préfecture de Coyah est confrontée à des inondations récurrentes aux conséquences dramatiques : pertes en vies humaines, destructions de biens, populations sinistrées. Dans cette interview exclusive, M. Abou Kalla Camara, vice-président de la délégation spéciale de Coyah, revient sur les causes de ce fléau. Il dénonce certains travaux d’infrastructure mal réalisés, notamment ceux de la route nationale Conakry-Kindia, l’ouvrage construit par les Chinois en amont du fleuve, ainsi que la mauvaise gestion des ordures par les populations riveraines. Au micro de Mediaguinee, ce responsable communal interpelle les autorités et appelle à une mobilisation collective pour prévenir de nouvelles tragédies. Lisez !

Mediaguinee.com : La commune de Coyah connaît des inondations récurrentes ces dernières années, parfois meurtrières. Comment expliquez-vous la répétition de ce phénomène ?

Abou Kalla Camara : Les inondations sont devenues un phénomène inquiétant à Coyah. Depuis environ trois ans, elles se répètent à presque chaque saison pluvieuse. La dernière en date, survenue dans la nuit du lundi au mardi, a fortement impacté plusieurs quartiers comme Laminayah, Batouyah, Fily 1, Tougandé, Kilomètre 54 et le quartier Centre. Nous sommes très préoccupés, car cette situation nécessite la mobilisation de tous les acteurs pour y faire face durablement.

Quelles sont, selon vous, les principales causes de ces inondations à Coyah ?

La cause principale est l’ensablement total du fleuve. À cela s’ajoutent les comportements de certaines populations riveraines, qui y déversent des déchets. Ensuite, la construction de la route Coyah-Kindia a entraîné un important déplacement de terres qui a fini par remplir le lit du fleuve. Un autre facteur aggravant est l’ouvrage réalisé par les Chinois en amont. Mal conçu, il ne tient pas compte de la dynamique du fleuve ni des réalités en aval. Ce pont déborde et agresse même la route nationale, ce qui est très préoccupant. C’est pour cette raison que le préfet a suspendu les travaux à ce niveau.

Certains pointent également du doigt l’occupation anarchique des zones à risque. Est-ce un facteur aggravant selon vous ?

C’est un facteur, mais mineur selon moi. Certes, il y a quelques constructions anarchiques, mais la plupart des maisons touchées par les dernières inondations existent depuis plusieurs décennies, sans avoir connu de tels dégâts. Les causes majeures restent l’ensablement du fleuve, les déchets, les travaux routiers et les ouvrages mal réalisés.

Quel bilan dressez-vous, et que prévoyez-vous pour aider les sinistrés ?

Il est encore tôt pour établir un bilan chiffré. Toutefois, des équipes composées de la Croix-Rouge préfectorale, d’agents de l’ANGUCH, de chefs de quartiers et d’autorités locales sont déjà à pied d’œuvre. Nous remercions aussi le CNOSCG, déjà actif sur le terrain. La préfecture, avec l’ANGUCH et la commune, a prévu un site temporaire à la maison des jeunes pour loger les familles sinistrées. L’hôpital de Coyah est également mobilisé pour assurer une prise en charge médicale.

On déplore malheureusement des pertes en vies humaines. Comment la commune a-t-elle réagi ?

Effectivement, nous avons enregistré le décès d’un bébé de 102 jours. Le corps a été remis à sa famille pour inhumation. Un autre cas est en cours de vérification, car nous n’avons pas encore pu rencontrer la famille concernée. La situation est extrêmement douloureuse.

Quelles sont les mesures prises par la commune pour faire face à cette crise ?

La commune a lancé un appel à l’aide aux partenaires, aux sociétés locales et aux personnes de bonne volonté. Plusieurs sites, dont une usine de tôles (Famari) et un garage automobile à Laminayah, ont été gravement touchés. La base des Chinois a été inondée, des maisons rasées. La commune ne dispose pas de moyens suffisants. C’est pourquoi nous sollicitons un appui conséquent de l’État.

Un mot de sensibilisation à l’endroit des populations, notamment sur les comportements à adopter en période d’inondation ?

Nous appelons nos concitoyens à faire preuve d’une extrême prudence. Nous sommes encore en pleine saison des pluies, et le risque demeure élevé. Les populations doivent éviter les zones à risque, respecter les consignes de sécurité et collaborer avec les autorités locales. Il en va de leur propre sécurité.

Entretien réalisé par Sâa Robert Koundouno

 

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