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Suite au décret pris par le chef de l’État concernant la prise en charge totale des indemnités de réparation des victimes du massacre du 28 septembre, par le Budget National de Développement, les choses commencent à bouger.
Ce mardi 13 mai 2025, le processus d’indemnisation a débuté par la remise de quelques chèques à certaines victimes, à Conakry.
L’initiative n’est pas mal en soi, selon le chargé de communication de l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH).
Cependant, il soulève quelques inquiétudes, notamment le non-respect des procédures en la matière.
« Nous trouvons que c’est tout à fait logique que l’État verse des indemnisations aux victimes, d’autant plus que la création d’un fonds d’indemnisation avait été annoncée tout au début du procès, indépendamment des réparations que le tribunal allait prononcer au terme de celui-ci ! Ce qui n’a jamais été clarifié dans cette affaire, c’est la nuance entre indemnisation et réparations annoncées par le tribunal. Car, de manière classique, les réparations financières n’interviennent qu’au terme de la procédure, c’est-à-dire lorsque le jugement a atteint une décision définitive. Ce qui n’est pas le cas dans cette affaire, comme vous le savez », a-t-il souligné.
Alseny Sall s’interroge également sur le fait que le nombre de victimes prises en compte par l’État n’atteigne pas la totalité de celles qui ont été entendues dans ce dossier.
« L’autre interrogation est de savoir comment on est arrivé au chiffre de 334 victimes, alors que plus de 400 victimes ont été entendues pendant les enquêtes préliminaires, sans parler des dizaines de nouvelles victimes constituées lors de la phase de jugement, dont les PV n’ont pas été rejetés. Voilà autant de situations qui nous préoccupent et qui ne sont pas en phase avec les principes du procès équitable, qui malheureusement entraînent un traitement inéquitable des victimes », a-t-il fait remarquer.
Il exhorte par ailleurs la Cour Pénale Internationale, avec laquelle l’État guinéen avait signé un accord pour l’organisation d’un procès respectant les standards internationaux, à suivre de près cette situation, afin que toutes les victimes, sans exception, soient rétablies dans leurs droits.
Hadja Kadé Barry