Incendie à Kaloum: à l’approche des grandes pluies, l’inquiétude grandit chez les sinistrés

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Durement éprouvés par l’explosion du dépôt pétrolier de Kaloum, les habitants du quartier Coronthie souffrent le martyre. La plupart des victimes passent la nuit dans ce qui reste de leurs concessions, alors que d’autres qui ont un peu de moyens, ont déjà commencé la reconstruction sans attendre l’État qui a promis la reconstruction.

Alors que certains de ces gens ont reçu, une fois, des quantités de denrées de premières nécessites, l’urgence aujourd’hui est de procéder à la reconstruction des bâtiments démolis par l’effet de l’explosion. La Commission qui regroupe tous les sinistrés plaide pour une aide urgente, afin d’éviter une autre catastrophe au moment des grandes pluies.

« Nous sommes dans ce malheur il y a de cela trois (3) mois. Les gens tirent le diable par la queue, nous vivons dans des conditions précaires. C’est vrai qu’il y a eu de l’action de la part de l’État, ce que nous saluons, mais le problème le plus important qui reste à résoudre c’est celui des maisons. Certaines des victimes sont en train de refaire leurs maisons à leurs frais, mais qu’est-ce qu’ils appellent rénovation ? C’est de poser une brique sur les autres qui ont subi un coup. Nous ne pouvons pas évaluer la garantie de ces maisons après ces rénovations faites. L’inquiétude qu’on a, c’est jusqu’à quel moment ces maisons tiendront ? Au niveau des denrées, il y a des gens qui ont reçu dans un premier temps. La seconde phase qui est en cours, visait les gens qui n’avaient pas reçu. Fort malheureusement, il y a des concessions qui font partie des plus touchées, qui n’ont pas reçu encore. (…). Notre souci, c’est que l’État vienne en aide à tous ces sinistrés. Mais ce qui reste très reste très préoccupant, c’est où ces sinistrés vont dormir alors que nous sommes à quelques semaines de la saison des pluies. S’il pleut aujourd’hui à Coronthie, c’est que les gens perdront ce qu’ils ont cherché pendant toute leur vie ; s’il en reste même. C’est pourquoi nous demandons à l’État, de redoubler d’ardeur pour venir au secours de ces gens qui dorment dans ces maisons délabrées, dans des conditions très précaires », a plaidé Mamoudou Cifo Kétouré, président du Comité des sinistrés de Coronthie/Kaloum.

Aujourd’hui au quartier Coronthie, certains membres des familles impactées par l’explosion passent la nuit dans la rue. Ajouté à cela, le fait qu’ils respirent de la poussière. Leur porte-parole demande à l’État de prêter une oreille attentive à leur réclamation.

«Et, figurez-vous que certaines victimes dorment encore dans la rue, nous respirons de la poussière nuit été jour et, surtout, certains qui ont quitté ici pour aller en banlieue, peinent à joindre les deux bouts. Au-delà de tout cela, il y a beaucoup de malades ici. Nous nous attendons à ce que l’Etat trouve solutions aux problèmes de Coronthie. Notre souci, ce n’est pas la violence, c’est plutôt d’avoir une oreille attentive de l’Etat. Notre grande inquiétude, c’est de continuer à attendre sans rien. Nous demandons à l’Etat de jouer sont son rôle », a-t-il lancé.

Non loin de la concession de Cifo qui n’a pas commencé la reconstruction, se trouve celle du commandant à la retraite, Mohamed Konaté. Contrairement au président de leur Commission qui est aussi leur porte-voix, ce militaire à la retraite a déjà entamé les travaux de reconstruction de sa maison.

« Depuis le jour de l’incendie, j’ai changé de domicile parce qu’il n’y avait même pas où se coucher ici. Tout avait été endommagé, il a fallu qu’on gâte la porte pour me sortir de mon salon. Avec l’aide de mes enfants, on est en train de tout reprendre. Il fallait qu’on s’y mette. Jusqu’à date, je suis un réfugié. Je demande à l’État de nous venir en aide, il y a eu assez de sinistrés. Même manger actuellement, c’est difficile pour nous ; la petite difficulté qu’on a eue avec l’aide de nos enfants, c’est ce qu’on a utilisé pour procéder à la reconstruction. Nous comptons sur l’aide de l’Etat et des personnes de bonne volonté », a-t-il dit avant d’ajouter que depuis l’explosion, « l’aide en denrée de première nécessite n’est arrivée qu’une seule fois ».

Fatoumata Soumah est une autre victime de l’explosion du dépôt pétrolier de Kaloum. Aujourd’hui en état de famille très avancé, cette mère de famille ne sait pas comment s’y prendre quand son enfant sera né.

« Je suis une femme enceinte. Depuis l’explosion, ma famille et moi avons été abandonnés par l’Etat. Nous dormons dans cette maison délabrée. Nous demandons à l’État pourquoi il nous a abandonnés ? Personnellement, je peux accoucher aujourd’hui ou demain, je ne sais où je vais dormir avec mon enfant après l’accouchement. Et bientôt la saison pluvieuse, comment nous ferons pour dormir ? Si l’État ne nous vient pas en aide, même pendant ce mois de Ramadan, on a décidé de sortir dans la rue pour manifester notre ras-le-bol », a-t-elle formulé.

N’Faly Soumah, porteur de handicap et victime de l’incendie « n’a pas été pris en compte par les autorités pour la distribution des denrées de premières nécessité ».

« Si on a distribué des vivres aux gens, je n’ai rien gagné moi. Mais mon souci aujourd’hui, n’est pas de comment manger. C’est plutôt comment reconstruire ma maison qui est complètement délabrée. C’est Coronthie que je connais, c’est ici je sui né et j’ai grandi. Je demande aux autorités de nous venir en aide, nous n’avons rien. Si l’État ne nous vient pas en aide, nous ne savons ce que nous allons devenir pendant la saison pluvieuse qui approche à grand pas », a-t-il lancé.

MohamedNana Bangoura

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