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La pilule est vite passée
La profession de foi du CNRD à travers son discours de prise du pouvoir le 05 septembre 2021 et jours suivants, telle une poudre de perlimpinpin, a si bien fait ses effets d’inhibition sur la populace, qu’après le renversement du régime d’Alpha CONDE, suite aux journées de concertation et la mise en place du gouvernement, sa quatrième trouvaille, notamment l’immersion des cadres nommés dans des hautes fonctions au camp militaire de Kalakô, fût unanimement saluée.
La quintessence du rituel
Il est clair que l’idéal d’une gouvernance transparente et juste, tenue par des hommes et femmes habités par des valeurs républicaines qui les mettraient à l’abri de toute tentation non honorable comme notre pays en a toujours connu, transparaissait dans cette initiative consistant pour le CNRD, à réunir ces hauts cadres dans un lieu qui symbolise le sacrifice, l’abnégation, le don de soi pour la république. La finalité étant de cultiver chez eux, sinon de réveiller en eux, la transparence, l’honnêteté, l’intégrité, l’esprit d’équipe dans la gestion la chose publique. Opérant ainsi une tabula rasa de toutes les antivaleurs qui ont émaillé les gouvernances d’avant CNRD.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Deux ans après, la catharsis qui en était attendue s’est muée en une foire à scandales à travers des marchés gré-à-gré abusifs, des soupçons de détournements, une guerre de clocher, au rythme des dénonciations et révélations via des médias privés, mais aussi des rapports dressés par les corps de contrôle de l’Etat. Alors que la philosophie et l’esprit de Kalakô voulaient que ses initiés, ses disciples aient les vertus de la bonne gouvernance chevillées au corps, la charte de la transition dans les poches partout et à tout moment, qu’ils se rappellent de leurs serments comme des versets des livres saints, la CRIEF à l’esprit comme une alarme, la plupart se sont plutôt retrouvés éclabousser par des pratiques administratives non orthodoxes qui ne font pas rupture d’avec les basse-pratiques du passé. On aurait dit que le rituel perd de sa sacralité pour devenir une cérémonie de libation.
L’histoire se répète toujours pour ceux qui ne tirent pas les leçons du passé
La pratique républicaine qui consiste pour tout nouveau dirigeant à déclarer ses biens étant royalement ignorée dès le début de la transition, les mauvais exemples depuis le sommet de la pyramide irradiant l’ensemble du système, on s’est vite retrouvé dans un schéma de récidive de toutes les antivaleurs, à la clé, l’impunité garantie.
Pour que le rituel de Kalakô ne soit pas une simple promenade de santé, une farce, voire même un cirque, il aurait fallu, dans le strict respect du principe de redevabilité, faire une autopsie méticuleuse du travail de chaque abonné aux engagements de Kalakô, de sorte qu’on distingue ceux qui ont religieusement et rigoureusement respecté l’esprit de l’immersion, de ceux qui ont faibli, failli et succombé à la tentation. Malheureusement au lendemain de la dissolution du gouvernement tant décrié, tant éclaboussé par des scandales, la moitié est reconduite, le reste en liberté, aucun signe à l’horizon du fameux engagement de rendre compte à la populace, et de faire rendre gorge aux kleptomanes de l’administration publique, la chose publique.
Quelle valeur ajoutée aurait donc cette immersion pour les fraîchement nommés qui y vont, si la pratique n’a aucun effet à posteriori, dissuasif ?
Comme quelqu’un l’a dit‘’exemple en haut, imitation en bas’’,ceux qui vous suivent marcheront sur vos pas, suivant la voie que vous emprunterez. Si ceux qui ont failli n’ont pas été mis face à leurs forfaitures, les suivants ne s’empêcheront pas non plus d’épouser les mêmes attitudes.
Pourtant, il a été dit je cite‘’ face à la corruption et le détournement des deniers publics, ma main ne tremblera pas’’. Encore une fois, elle est où cette main à date ?
Mamadou Oury DIALLO
Journaliste