IA et couverture électorale: 50 journalistes guinéens formés pour renforcer la fiabilité de l’information

A l’approche d’un nouveau cycle électoral, l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL) a lancé, ce lundi 8 décembre, un atelier de formation consacré à l’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans le travail journalistique. Organisée avec l’appui du Système des Nations Unies en Guinée, la session réunit 50 journalistes pour trois jours d’apprentissage théorique et pratique dédié aux enjeux du numérique.

Dans son allocution de circonstance, le président de l’AGUIPEL, Amadou Tham Camara, a rappelé les nombreux défis auxquels sont confrontés les médias guinéens : manque d’outils modernes, pressions diverses, risques de désinformation et accès limité aux formations continues.
Selon lui, l’intelligence artificielle n’est plus une notion abstraite, mais un véritable levier pour renforcer le fact-checking, assurer une veille médiatique plus efficace et analyser les tendances en temps réel.

« L’information s’écrit plus vite qu’elle ne se vérifie », a-t-il souligné, appelant les journalistes à s’approprier ces nouveaux outils afin de mieux contribuer à la consolidation de la démocratie.

La représentante du Système des Nations Unies a, de son côté, insisté sur les risques liés aux technologies émergentes en période électorale : propagation de fausses informations, discours de haine, manipulations politiques ou émotionnelles.

Elle a réaffirmé la nécessité d’un usage éthique et transparent de l’IA, conformément aux Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information portés par le Secrétaire général Antonio Guterres.

«Une technologie qui renforce, mais ne remplace pas le journaliste »

Présidant la cérémonie, le ministre de l’Information et de la Communication, Fana Soumah, a dans son discours, salué cette initiative qui s’inscrit dans la dynamique de modernisation du secteur médiatique.

Il a rappelé que l’intelligence artificielle constitue un outil précieux pour améliorer la précision et la rapidité du traitement de l’information, tout en soulignant qu’elle ne saurait remplacer le jugement humain.

« L’IA n’est pas là pour remplacer le journaliste, elle renforce ses capacités », a-t-il martelé. Le ministre a également appelé au respect scrupuleux de l’éthique, de la neutralité et des dispositions légales, notamment durant la couverture électorale.

Durant les trois jours de formation, les 50 journalistes participeront à diverses activités pratiques : simulations de couverture électorale, exercices de vérification des faits, mini-hackathon contre la désinformation, manipulation d’outils d’IA et échanges sur les implications juridiques.

Pour l’AGUIPEL et le Système des Nations Unies en Guinée, cet atelier représente une étape importante pour un secteur médiatique en pleine mutation, qui adopte progressivement de nouveaux outils technologiques afin de mieux servir la démocratie et le public.