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Alors que le mois saint du Ramadan pointe à l’horizon, l’on assiste à une hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché. Les prix du riz, le sucre, la farine, l’huile connaissent une augmentation significative. Ce qui crée un sentiment d’inquiétudes quant à la capacité des ménages à subvenir à leurs besoins alimentaires dans les jours et semaines à venir. Des femmes de Conakry, interrogées à ce sujet par Guineematin.com hier, jeudi 1er février 2024, déjà éprouvés par les difficultés économiques, ont exprimé leur inquiétude.
Les marchés de Conakry connaissent une flambée des prix des produits alimentaires tels que le riz, le sucre, la farine et l’huile. Les autorités justifient cette hausse par l’augmentation de 20% sur les exportations. Rencontrées par un reporter de Guineematin.com, des femmes ont dit leurs préoccupations.
Mariam Camara, vendeuse de riz au marché de Taouyah, dans la commune de Ratoma : « nous demandons vraiment qu’ils baissent le prix des denrées alimentaires. On souffre beaucoup ces derniers temps. On se demande si le mois de ramadan arrive dans cette situation ce qu’on va faire. Comment nos enfants vont-ils manger ? Moi par exemple, j’achète le riz par kilogramme, je n’ai pas le prix d’un sac. Il me faut venir au marché, après le négoce, j’achète un ou 2 kilos pour aller préparer ça pour mes enfants. On achetait un kilogramme de riz avant à 5 000 GNF ; mais aujourd’hui, il te faut entre 6 à 7 mille francs. Nous demandons au gouvernement de penser à nous parce que nous ne faisons que souffrir », a-t-elle laissé entendre.
Même son de cloche chez Maïmouna Soumah, qui dépeint un tableau sombre quant à la conjoncture économique. « On ne sait pas le prix fixé par les autorités, mais un sac de riz est vendu actuellement à 350 mille francs. Mais hier, c’était ça. C’est devenu une habitude, à l’approche de chaque mois de Ramadan, nous sommes confrontés à cette flambée des prix. Or, on est pauvre, nos enfants n’ont pas encore grandi pour nous soutenir. Quand tu viens au marché actuellement, tu vas tourner comme une folle si tu n’as pas beaucoup d’argent. Le président doit se pencher sur notre situation. Nous souffrons beaucoup. On a beaucoup peur », a dit la quadragénaire.
Pour Mama Bangoura, vendeuse de poisson séché au marché de Kaloum, les autorités doivent avoir pitié des populations. « Actuellement, le marché est dur. Le prix du riz, de l’huile, tout a grimpé. Un sac de riz Bangladesh, avant, c’était entre 280 à 300 000 GNF. Mais maintenant, il est vendu à 350 000. Et le riz communément appelé Khösa était descendu jusqu’à 200 000 GNF. Mais actuellement, c’est à 370 mille GNF. Mais où on va finalement ? Si le ramadan arrive dans ces conditions et que toi tu n’as pas les moyens de t’en acheter, comment tu vas faire ? Un bon poisson comme Konkoï, il te faut 50 000 GNF. En tout cas, pour faire une bonne sauce actuellement, il te faut 150 à 200 mille francs. Aujourd’hui, tout le monde craint l’arrivée du ramadan. Parce qu’à un mois du ramadan, les prix ont flambé. On se demande alors quand on sera dans le ramadan quel serait le prix. Nous supplions les autorités d’assouplir les prix parce que les gens souffrent… ».
Joint par téléphone, M’Bany Sidibé, président de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée, rejette cette hausse des prix et menace. « Nous avons été conviés le lundi passé à une réunion avec le Ministère du Commerce à la demande de Madame la ministre. Nous avons parlé de la conjoncture internationale et d’un problème de protocole. Mais très malheureusement, lundi, on ne nous a pas montré la structure des prix, ni le protocole. Notre organisation, nous avons été très catégoriques. Nous avons dit à la ministre de surseoir à toute augmentation à cette période et surtout de retravailler sur la structure des prix. Demandez aux importateurs, à la Chambre de Commerce, de publier la masse de commerce. Au niveau de l’État aussi de voir les impôts et taxes pour avoir une fiscalité intelligente afin que le prix soit revu à la baisse au lieu ça soit la hausse. Ils nous ont fait comprendre qu’il y a eu une augmentation de 20% sur les exportations et que cela a modifié les choses. Mais nous pensions que c’était du côté du riz. Nous sommes très surpris que ça soit le sucre et les autres produits. Cela veut dire que c’est un très mauvais signe, non seulement pour nous les consommateurs mais aussi pour le gouvernement. Donc nous, nous avons refusé d’assister hier à la cérémonie de signature. Parce qu’on n’en connaissait pas le contenu. Don, dès maintenant que nous avons commencé les démarches, nous allons officiellement demander une renégociation de ce protocole et afin de revoir à la baisse. Parce que nous rejetons forcément les augmentations à cette période et nous souhaitons que le gouvernement essaie d’écouter… Nous allons nous battre par tous les moyens pacifiques. À commencer par les recours, la dénonciation, au pire des cas, aller vers des protestations pacifiques », a-t-il martelé.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
Tél : 626-66-29-27
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