Guinée : les pompistes face à la précarité et aux risques professionnels

il y a 6 heures 21
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Exposés à des risques professionnels majeurs, principalement liés à la santé et à la sécurité, les employés de stations-service en Guinée, communément appelés pompistes, vivent une situation extrêmement précaire.

Ces prestataires, pourtant la cheville ouvrière des stations-service, peinent à subvenir à leurs besoins essentiels.

C’est du moins ce que nous ont confié plusieurs jeunes pompistes dans des stations de Conakry.

Excédés, ils ont décrit un quotidien fait de salaires dérisoires, d’absence de droits sociaux et d’une vulnérabilité constante.

L’un de nos interlocuteurs, qui a requis l’anonymat, a confié que les employés sont laissés à la merci des patrons, qui gèrent souvent les choses au gré de leurs humeurs.

La majorité n’a aucun contrat de travail formel, ce qui signifie qu’ils peuvent être licenciés à tout moment. Notre interlocuteur insiste sur les salaires dérisoires qu’ils perçoivent.

« Je vous lance le défi, aucun pompiste n’est payé à 1 million de GNF, il n’y en a pas. Les mieux payés touchent 800 000 GNF », a-t-il affirmé.

Cette précarité explique le plus souvent la malhonnêteté de certains pompistes, ajoute-il.

« C’est pour cela que nous sommes parfois obligés d’être malhonnêtes en coupant quelques litres quand nous servons les usagers. Ce n’est pas facile, mais nous sommes obligés de faire comme ça », a-t-il révélé.

Selon lui, l’absence de contrat dûment signé, conformément au Code du travail, les affaiblit généralement dans leurs revendications. De plus, bien qu’ils soient nombreux, les pompistes ne sont pas organisés en structure syndicale ou associative.

« Tant que nous n’accepterons pas de nous unir, les patrons de stations vont continuer de nous utiliser comme des enfants. Dans les stations, tu n’oses même pas demander un contrat de peur de te faire virer », a-t-il fustigé.

Malgré leur salaire dérisoire, plusieurs employés voient impuissants des montants défalqués de leurs salaires ou que la totalité du salaire soit retenue par l’employeur.

« Le plus choquant, c’est que quand il y a un manquant dans la vente de l’essence, on le défalque automatiquement sur le salaire du pompiste, et malheureusement, nous n’avons aucun recours pour nous plaindre. Malgré tout cela, nous travaillons tous les jours, même les dimanches ou les jours de fête », a-t-il ajouté.

Contraints de trouver le quotidien pour eux et leurs familles, les professionnels de ce métier s’exposent à des dangers physiques et sanitaires graves. Sur le plan de la santé, le personnel est constamment exposé aux vapeurs de carburant, pouvant causer des problèmes respiratoires et des maladies du sang. Les risques de sécurité incluent le danger imminent d’incendie et d’explosion, en raison de la manipulation de produits inflammables.

Alhassane Fofana

Lire l'article en entier