Guinée : les enseignants menacent d’aller grève si leurs revendications ne sont pas satisfaites

il y a 7 heures 26
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Le bras de fer s’intensifie entre l’intersyndicale de l’éducation et les autorités guinéennes. Réunis en Assemblée générale extraordinaire ce samedi 1er novembre 2025 à Conakry, le SLECG, la FSPE et le SNE ont lancé un ultimatum au gouvernement : des mesures concrètes doivent être prises d’ici mardi, faute de quoi une grève générale pourrait être déclenchée.

Selon Kadiatou Bah, secrétaire générale du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), cette rencontre a été convoquée après plusieurs tentatives infructueuses de négociation avec le gouvernement. Elle visait également à recueillir l’avis de la base sur l’éventualité d’un mouvement de grève.

L’intersyndicale dit avoir multiplié les démarches après le dépôt de sa plateforme revendicative, notamment deux réunions au Conseil national du dialogue social. Mais pour Kadiatou Bah, ces rencontres n’ont pas été de véritables négociations : « Nous voulons l’ouverture d’un couloir de négociation, pas un cadre de concertation. Si c’est pour nous écouter sans agir, ce n’est pas utile », a-t-elle dénoncé.

Prétextant l’organisation du référendum constitutionnel, le gouvernement aurait reporté les discussions, avant de laisser s’écouler deux semaines sans suite.

Face à cette inertie, l’intersyndicale dit avoir relancé le ministre du Travail et de la Fonction publique, sans obtenir d’avancées concrètes.

Les syndicats rappellent que leur plateforme revendicative ne se limite pas à la révision du statut particulier des enseignants. Parmi les points prioritaires :

La situation des enseignants “bloqués” depuis décembre 2023, privés de leur salaire intégral ;

La régularisation des enseignants contractuels, dont certains écartés après les évaluations restent sans statut, malgré plusieurs années de service ;

L’amélioration des conditions de vie des enseignants retraités ;

La restitution des primes injustement coupées, selon l’intersyndicale.

« C’est méchant, de laisser des enseignants travailler sans salaire complet ou sans statut, alors qu’ils comblent les insuffisances dans nos écoles », déplore Kadiatou Bah.

Rejet du pilotage des négociations par les centrales syndicales

L’intersyndicale affirme avoir fermement refusé la proposition du gouvernement, confiant la conduite des négociations aux centrales syndicales nationales.

« Notre problème est sectoriel. Nous respectons nos aînés, mais l’intersyndicale de l’éducation doit gérer son propre dossier », précise la secrétaire générale du SLECG.

Après ce refus, un second courrier a été adressé aux syndicats, les conviant à reprendre les discussions. Une session de travail a eu lieu, mais elle a essentiellement porté sur une relecture du document déjà finalisé après trois semaines de travail, avec des techniciens des ministères de l’Éducation.

Un dernier délai fixé au 15 novembre prochain 

Les syndicats attendent désormais des contre-propositions concrètes du gouvernement, notamment du ministère du Budget et du ministère de la Fonction publique.

« D’abord, le mardi 4 novembre doit être le moment de vérité. Nous voulons des réponses et des engagements chiffrés », a prévenu Kadiatou Bah, rappelant que la base sera consultée, avant toute décision finale.

Après avoir écouté tous les représentants communaux de l’intersyndicale de l’éducation, Aboubacar Soumah, Doyen du SLECG a déclaré que si « aucune avancée majeure n’est enregistrée, l’intersyndicale assure qu’elle n’exclut plus l’option de la grève générale, au lendemain du 15 novembre 2025 ».

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