Guinée : IFES lance la première édition du Gala des futurs juristes

il y a 10 mois 105
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Les facultés de droit regorgent plusieurs secteurs d’activités professionnelles. Mais, ils sont méconnus du monde estudiantin. Dans la dynamique de changer cet état de fait, l’institut de Formation d’expertise juridique (IFES) a initié, le samedi dernier, la première édition de la grande Soirée Gala des futurs juristes, à Conakry.

C’était en présence du président du conseil d’administration de l’école nationale de la magistrature du Sénégal Professeur Isaac Yankhoba N’Diaye et d’éminentes personnalités du secteur de la justice en Guinée. Plusieurs panels de haut niveau, ont ponctué cette rencontre d’échanges.

Avec pour thème: « l’Afrique du droit et le droit en Afrique : quel rôle pour les futurs juristes », l’événement a été une opportunité pour les initiateurs de rassembler les étudiants et les professionnels du droit pour disent-ils échanger sur l’insertion professionnelle à l’effet d’aider ces étudiants à s’orienter mais aussi à connaître les critères pour être magistrats, avocats, notaires, greffiers ou huissiers.

A la faveur de la cérémonie de lancement de la présente édition dans un réceptif hôtelier de la capitale, le vice-président du comité d’organisation, Me Hamidou Dramé, a précisé qu’ils sont dans la logique d’avoir un impact sur les étudiants en vue de les aider dans leurs choix professionnels.

« L’IFES, depuis plusieurs années maintenant, est aux côtés des étudiants, des professionnels de droit pour les apporter des formations de qualité et un soutien dans le cadre de leur insertion socioprofessionnelle »,a-t-il déclaré.

En ce qui concerne le choix de la spécialisation, qui constitue le goulot d’étranglement chez les étudiants, Me Hamidou Dramé a indiqué qu’il s’agit d’une étape obligatoire pour diverses raisons, en ce sens que le droit devient de plus en plus complexe.

« Les clients sont de plus en plus exigeants, mais aussi parce que le marché est devenu de plus en plus compétitif. Si vous allez faire ce que tout le monde sait faire, vous n’allez pas bien le faire. Donc il est important de se spécialiser pour que vous ayez un plus sur le marché des professions juridiques »,a-t-il indiqué.

En exposant sur le thème : « l’Afrique du droit et le droit en Afrique : quel rôle pour les futurs juristes » Pr Isaac Yankhoba N’Diaye professeur, en s’appuyant sur le code guinéen, a relevé assez de dysfonctionnements dans la manière dont on produit le droit et la manière dont il est perçu par les populations en Afrique.

« Quand j’ai lu le code civil Guinéen je me suis rendu compte qu’il y a des incohérences. Il y a les mêmes incohérences dans les lois Sénégalaises, dans les lois Burkinabées parce que je suis invité à donner des cours des enseignements, à former des jeunes pour l’agrégation. Quand ils présentent les codes, la première chose que je fais c’est de lire ce qu’il y a dedans, et je me rends compte qu’il y a des choses qui ne marchent pas. Il faut le leur dire, il faut le soulever. Je ne fais pas partie de ces juristes qui disent que tout est bon. Tout n’est pas bon, il y a toujours quelques dysfonctionnements, il y a des défaillances, il faut les relever pour les dépasser et avancer. Je trouve que la solution d’aujourd’hui, il faut que les jeunes prennent la relève pour assumer ce que nous avons comme vie », a-t-il expliqué.

En guise d’illustration, le Doyen Honoraire de la faculté des sciences juridiques de l’université Cheikh Anta Diop, a dénoncé l’inadéquation des lois avec les réalités du continent.

« Il faut que ce qu’on transpose soit en adéquation avec ce que l’on vit sinon vous créez ce qu’on appelle le droit parallèle. Vous avez une loi mais les agents agissent autrement, c’est ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire quand la Côte d’Ivoire a dit, je supprime la polygamie. Elle supprime la polygamie, tous les ivoiriens ont quatre ou cinq bureaux (des épouses ndlr), ce n’est pas bon », a-t-il laissé entendre tout en admettant qu’on peut bien s’enrichir en regardant ailleurs.

Pour ce technicien du droit, il est de nos jours préférable de dire, d’appliquer une règle de droit en fonction de l’environnement dans lequel on se trouve sinon, conclut l’ancien vice-président du conseil constitutionnel, il y aura ce décalage que nous subissons jusqu’à présent.

La cérémonie a été sanctionnée par la remise des satisfecits de reconnaissance et de distinction à d’éminents juristes guinéens.

Alhassane Fofana

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