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Pour parcourir la distance de Lola à Gueasso, jusqu’à la frontière avec la Côte d’Ivoire du côté de la localité de Wolono, et Gama Berema, en passant par Pinè, il faut au moins 24 à 72 heures. Le long de cette voie, on peut observer des crevasses boueuses pendant cette période des pluies, des déviations glissantes, des voies saigneuses, des boues interminables avec des trous allant jusqu’à un mètre. Tout semble réuni sur cette voie, pour en faire une route dangereuse, où seuls les motos-taxis sont les maîtres.
« Au village, nous avons abandonné toutes nos marchandises. Pour se rendre à Lola, il n’y a pas de moyens de transport. Nos produits sont même impossibles à prendre par les motos. Nous avons nos bagages à notre domicile au village. Lorsqu’il est demandé au véhicule ou aux motards de prendre les bagages, il refuse. Tu sais toi-même la souffrance qu’il va endurer sur la route. Cette route est en mauvais état. Personne ne vous racontera aujourd’hui. Ce qui s’est passé depuis la rentrée de Lola, jusqu’à chez moi à Zokata. Les conditions sur cette route ne valent pas la peine d’être discutées. Ce matin, il y a 20 véhicules transportant des produits agricoles pour le marché hebdomadaire de Lola qui sont bloqués» , a déploré Sékou Touré.
Pour cet habitant de Sékouta, « il n’y a pas de passage, ils sont bloqués dans la boue. Aujourd’hui, nous avons préféré marcher à pied pour venir au marché hebdomadaire de Lola. Le plus difficile est que nos produits sont dans des véhicules qui sont dans la boue. « Cela fait plus de 24 heures qu’ils sont sur une distance de 20 kilomètres », a indiqué David Traoré.
Pour ce chauffeur, « ce que nous pouvons dire ici, c’est le président de la République qui doit regarder ici. Sinon, pour parcourir les 20 kilomètres, il faut deux jours dans la boue, ce n’est pas facile. Cela fait deux jours et une nuit, nous sommes entre Sékouta et Lola, soit une distance de 20 kilomètres. Là-bas, ils ne plantent que des produits périssables. Tels les aubergines, le piment, surtout en ce moment, les arachides. Et si l’arachide fait deux jours sous la pluie, ça pousse. La vie des paysans dépend de ça ainsi que celle des commerçants. Ce qu’on paye si ça n’arrive pas au marché maintenant, comment ils vont vivre. Les propriétaires des véhicules ont arrêté la plupart des camions. Les rares chauffeurs qui prennent des risques pour aller jusqu’au dernier village, n’arrivent pas à Lola, c’est difficile. Il y a des coins devant qui sont plus graves que ça. Cette route est une grande route. Mais la route est gâtée jusqu’à Lola».
« Nous avons défriché une partie pour faire la déviation », a martelé Matho Goumou, étudiant diplômé. Pour ce camionneur rencontré sur place, « cette route est l’une des plus fréquentées après la route nationale Lola frontière Côte d’Ivoire. C’est elle qui va du Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire à l’Ouest. C’est une route d’importance capitale pour les habitants. Il y a 20 véhicules qui devraient desservir le marché de Lola et Nzérékoré. Certains viennent de la Côte d’Ivoire et d’autres des sous-préfectures comme Gueasso et Gama Berèma. Depuis samedi, nous sommes là à 6 kilomètres de Lola, mais on ne peut pas rentrer. Malgré tout, la Guinée ne s’arrête pas à Conakry. Nous voudrions que l’État fasse tout son possible, sinon la plupart des villages risquent d’être coupés. C’est le début des récoltes de riz et d’autres produits locaux comme les arachides, les haricots, qui sont beaucoup demandés par les Libériens. »
Il faut retenir que cette route risque d’être coupée si rien n’est fait. Ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur les producteurs des grandes zones de production.