Guinée : CNRD-UFDG : je t’aime moi non plus ! (Lonceny Deen)

il y a 8 mois 99
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http://Actuguinee.org / A moins d’être complètement bleu dans les réalités de la politique évolutive guinéenne, n’importe quel analyste aurait prédit le clash inévitable entre l’UFDG et le CNRD.

D’autres l’avaient d’ailleurs très tôt annoncé dès les premières embrassades fougueuses entre les jetteuses de pierres de l’Axe et les éléments du Groupement des Forces spéciales au cours desquelles il était désormais question de « faire l’amour à la Guinée et non plus de la violer ». Espérons que de part et d’autre certains ont pu matérialiser ce vœu par des héritiers…

L’Axe – et évidemment l’UFDG – qui a été la seule bretelle de Conakry a manifesté bruyamment sa joie à la chute du régime du professeur Alpha Condé pensait naturellement qu’après avoir été la principale victime de la gouvernance passée, la gestion du pouvoir lui revenait de facto et durant la Transition et après celle-ci. Il fallait donc être aux plus hautes sphères de décisions pour gérer cette Transition qui allait conduire in fine à des élections présidentielles dont Cellou Dalein Diallo sortirait immanquablement vainqueur. Aussi simple que cela ! Du moins dans la conception.

C’était compter sans l’éveil, le temps de surprise du coup d’État passé, des autres forces politiques et d’une partie de la société civile qui ne l’entendaient pas de cette oreille. Et bonjour les grenouillages politiques ainsi que les coups bas portés en dessous de la ceinture. Surtout qu’au sein même du CNRD, la majorité ne voyait pas d’un bon œil le scénario qui se profilait à l’avantage de la principale force de l’ex opposition, l’UFDG.

Tout commence avec les premières nominations. Quoique quelque peu satisfaite d’avoir un homme qui fait son affaire à la Primature en la personne de Mohamed Béavogui (qui ne tardera pas à jeter l’éponge), l’UFDG n’a pas pu engranger le nombre de postes ministériels qui lui aurait permis d’avoir la main mise totale sur le Gouvernement. En plus, un de ses membres insaisissables, Ousmane Gaoual Diallo, nommé ministre de l’Habitat, n’était pas du genre manipulable à souhait et semblait avoir une dent contre la direction de son parti qui lui aurait manqué de soutien, à tort ou à raison, lors de son incarcération sous le régime défunt. Le militantisme de Ousmane Gaoual a d’ailleurs vécu depuis, ce dernier convoite même désormais la Présidence de l’UFDG.

Vinrent ensuite les nominations au sein du CNT où même si elle est à parité égale avec les autres organisations politiques du pays, l’UFDG voulait la Présidence de l’Assemblée législative de Transition. Son cheval, c’était Foninkè Mangué, membre de la société civile et Président du FNDC.

Pour cet autre observateur, en dehors du ridicule de nommer un Foninké Mangué à la tête d’une si haute institution respectable de la nation, il n’était pas logiquement évident que le CNRD accorderait la place de la deuxième personnalité du pays à un autre qu’un de ses membres, soutiens et connaissances ! D’où la désignation du docteur Dansa Kourouma. Et cela apparaît comme de bonne guerre à un moment où la confiance et la fidélité priment sur tout.

Toutefois, cette énième défaite va finir par convaincre l’UFDG et son appendice FNDC que le CNRD ne roule pour aucun parti politique mais pour lui-même et sa vision déclinée dès le coup d’État. En tout cas, en attendant pour lui de mettre le grappin sur un parti représentatif, en créer ou mettre en avant une personne qui fasse consensus au sein des populations. Quoi qu’il en soit et d’une manière ou une autre, l’UFDG se convaincra que le CNRD ne roulera jamais pour elle.

Et bonjour les cailloux, les pneus brûlés, les filles violées et battues, les destructions de biens publics comme privés, les citoyens agressés et passés copieusement à tabac sur le même Axe. On se croirait revivre le temps du professeur Alpha Condé au moment de l’intifada et des guérillas urbaines répétitives.

Pour des revendications dont le contenu échappe toujours à la compréhension et se perd dans la nuit des temps, en tout cas les mêmes que sous le régime déchu : plus de démocratie, libération des prisonniers politiques, listes des biens et des membres du CNRD ainsi que tout le tutti quanti habituel.

Et bonjour les cailloux, les pneus brûlés, les filles violées et battues, les destructions de biens publics comme privés, les citoyens agressés et passés copieusement à tabac sur le même Axe. On se croirait revivre le temps du professeur Alpha Condé au moment de l’intifada et des guérillas urbaines répétitives.

Et nous revoilà dans la même atmosphère d’avant 5 septembre 2021, parce que tout n’aurait pas été réuni ou fait pour que celui-là qui doit être forcément à Sékhoutouréya y soit. Le tout maintenant est de savoir quel sera l’épilogue de cet autre bras de fer ?!

En attendant, c’est le peuple de Guinée qui paie les frais de cette course effrénée vers le pouvoir des uns et des autres.

Lonceny Deen pour http://Actuguinee.org

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