En larmes, Gido Fulbhè demande pardon à la justice : “mes vidéos, c’était juste de la propagande contre le pouvoir d’Alpha Condé”

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L’interrogatoire du vlogueur Mamadou Baïlo Diallo alias Gido Fulbhè s’est poursuivi, ce vendredi 26 Avril 2024 par devant le tribunal criminel de Kaloum.

Le jeune vlogueur arrêté depuis novembre 2022 dans la préfecture de Koundara est poursuivi en compagnie de six autres personnes dont deux en fuite, tous membres de la plate-forme dénommée la Coordination internationale de Fouta Djallon pour le respect des Droits humains et le développement durable (CIFD) pour des faits présumés: « de tentative d’attentat, de complot contre la République et complicité ».

A la barre, l’accusé a déclaré: « je ne sais pas que signifie Gido Fulbhè, c’est depuis la création de ma page Gido Fulbhè pottal Fulbhès que les gens ont commencé à m’appeler Gido Fulbhè. Cette page-là même, je l’ai supprimée après le 05 septembre 2021 parce que mon objectif de ne plus voir Alpha Condé au pouvoir avait été atteint. Maintenant Gido Fulbhè, c’est le passé ».

En larmes, Gido Fulbhè a demandé la clémence de la justice, tout en sollicitant une indemnisation de la part de l’Etat.

« Je reconnais que les propos dans les vidéos viennent de moi, je demande pardon à la justice. Ces propos étaient juste de la propagande contre le pouvoir Alpha Condé. Mon objectif était d’encourager l’armée guinéenne à prendre le pouvoir. Je demande pardon à la justice, mais je ne regrette rien d’Alpha Condé. C’est à cause de lui que j’étais en exil, il m’en voulait simplement parce que je supportais un parti politique. Même si je suis en prison aujourd’hui mais mon souhait s’est réalisé parce qu’il n’est plus au pouvoir. Monsieur le président, libérez-moi s’il vous plaît, je suis innocent, je suis juste un jeune engagé qui rêve de l’alternance pour son pays. Monsieur le président, à cause d’Alpha Condé, j’ai perdu des millions en 2020 parce qu’il m’avait poussé à l’exil. Depuis 2020, je n’ai pas pu travaillé sur mes champs. Bientôt la saison pluvieuse, je vous prie de me libérer pour que je puisse reprendre mes activités agricoles. Je demande à l’Etat de m’indemniser, j’ai perdu beaucoup de millions à cause d’Alpha Condé ».

Après, Gido Fulbhè, c’est le Lieutenant Mamadou Baïlo Baldé, dernier des accusés à être entendu qui a comparu. Ce commando chinois en service au camp Samoreyah aussi a plaidé non coupable.

« On m’accuse de tentative de coup d’Etat contre Alpha Condé pourtant, c’est nous qui l’avons sauvé en 2011 lors de l’attaque de son domicile. Nous l’avons pris de Kipé à Kaloum. Je faisais partie de sa garde. Monsieur le président, j’ai été arrêté le 08 novembre 2022, lors de mon interpellation je me suis senti étranger dans mon pays, même mes médicaments on me les avait privé. Quand j’ai été arrêté, j’ai fait deux (2) semaines, on ne me laissait pas me laver. C’est choquant tout ce que j’ai eu à traverser. J’ai beaucoup servi ce pays et je l’ai représenté dans plusieurs pays de la sous-région. J’ai beaucoup profité du pouvoir du président Alpha Condé, comment puis-je avoir l’intention de faire un coup d’Etat contre ce même pouvoir. Je suis là aujourd’hui parce que les gens sont jaloux de moi ».

C’est après la confrontation entre les accusés que le juge Aboubacar Tiro Camara a renvoyé l’affaire au 10 mai prochain pour l’expertise des tablettes placées sous scellées.
Elisa CAMARA

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