Guéckédou : de nombreux acteurs en conclave pour éradiquer la consommation du chanvre indien

Les membres du parquet du tribunal de première instance de Guéckédou ont échangé avec les responsables et les jeunes des 26 quartiers de la commune urbaine ce lundi, 22 avril 2024. Le procureur de la République, Oumar Kadiatou Sylla, et ses substituts ont organisé cette rencontre pour parler du fléau de la consommation du chanvre indien. L’occasion a été donnée aux participants d’échanger autour de cette problématique qui décime la jeunesse, et des moyens à mettre en œuvre pour y mettre fin, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

A la fin de la rencontre, le procureur Oumar Kadiatou Sylla a apporté des précisions sur le sens de cette démarche.

Oumar Kadiatou Sylla Procureur général près du tribunal de première instance de Guéckédou

« Nous avons constaté avec amertume que ça fume à foison dans tous les quartiers de Guéckédou. Alors, je me pose la question de savoir ce qu’il faut pour éradiquer ce fléau. Est-ce qu’il faut passer par les services de sécurité ou que faut-il faire ? Dans un premier temps, j’ai mobilisé tous les services de sécurité afin d’arrêter toute personne liée à cette activité nocive. Cependant, je comprends que me concentrer uniquement sur les services de sécurité ne me permettra pas de remplir ma mission. C’est pourquoi j’ai invité les responsables des différents quartiers à discuter de cette question pour trouver une solution adéquate et définitive. La jeunesse doit dénoncer à son niveau car, s’il se limite seulement aux services de sécurité, je pense que cela serait toujours une perte de temps. Moi-même, j’ai tout fait avec les gendarmes et les policiers, mais certains me disent que ce sont eux qui sont impliqués dans cette situation. Ils aident les commerçants et les vendeurs de drogue. Je n’ai pas de preuves, car si j’en avais, cela voudrait dire que je lancerais des poursuites contre ce policier ou ce gendarme. Leur mission consiste à protéger les populations et leurs biens, mais s’ils s’écartent de cette noble mission, ils doivent également en rendre compte. Il y a même des présidents des jeunes qui m’ont dit, monsieur le procureur, si vous voulez éradiquer ce fléau, il faut contrôler les différentes frontières, c’est-à-dire les entrées et sorties sécurisées par les services de l’ordre et de la sécurité. Une fois encore, c’est sur eux qu’on est en train de pointer un doigt accusateur », a déclaré le procureur.

Par ailleurs, le magistrat a promis que des actions seront entreprises à tous les niveaux pour lutter contre le trafic et la consommation de drogue.

« Ce que j’ai préconisé, c’est de dénoncer à monsieur le préfet le comportement indélicat des agents, afin que le préfet, en tant que premier responsable administratif de la ville, prenne ses précautions par rapport à ces personnes. L’État nous rémunère généreusement pour un service légalement dû, et ce service, légalement dû pour un gendarme, un magistrat ou toute autre personne, doit effectuer son travail conformément à la loi. Les différents responsables ont pris l’engagement d’aider mon parquet, ils ont pris l’engagement d’aider le tribunal tout entier en sensibilisant et en dénonçant même au prix de leurs vies, car ils ont compris que l’équipe judiciaire présente n’est pas venue pour chercher de l’argent, elle est venue pour servir Guéckédou, elle est venue pour accomplir ses missions, dignement. Je décide d’élargir le contact dans les quartiers en étant accompagné par le directeur préfectoral de la jeunesse, le président du conseil de quartier et les chefs de secteur. Il y a des étrangers qui se retrouvent parmi nous, qui ne sont pas forcément des bonnes personnes, qu’on ne devrait pas laisser séjourner à Guéckédou. D’autres quittent soit le Liberia, soit la Sierra Leone et envoient de la drogue. Je dois donc commencer à cibler les personnes qui ne méritent pas d’être parmi nous en engagent des poursuites judiciaires contre eux, car le phénomène de la drogue me tient à cœur », a laissé entendre le procureur.

De son côté, le directeur préfectoral de la jeunesse et des sports de Guéckédou, Tamba Robert Millimouno, a dit l’engagement des jeunes à contribuer à la lutte contre la drogue.

Tamba Robert Millimouno Directeur préfectoral de la jeunesse et du Sport de Guéckédou

« Au cours de la rencontre, nous avons discuté de la question de la consommation de stupéfiants, ainsi que de la construction de la jeunesse pour assurer le bon fonctionnement de la justice. Et nous avons également discuté de l’attention des jeunes aux manifestations. Les échanges ont été fructueux et des conseils ont été prodigués. Nous nous sommes engagés auprès du procureur pour que les jeunes puissent contribuer à la stabilité de notre préfecture, car tout cela rentre dans notre intérêt. Si les délinquants sont dénoncés, traqués et mis hors d’état de nuire, je crois que la population aura la paix et que les jeunes pourront mener leurs activités en toute tranquillité », a dit monsieur Millimouno.

Depuis Guéckédou, Jules Kombadouno pour Guineematin.com

 Tél. : 00224 626 709 848

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