PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
La nouvelle année est l’occasion de faire le bilan de douze mois notamment de la gouvernance. En Guinée, chacun s’en est donné à cœur joie. Les irréductibles, comme il fallait s’y attendre, se sont offerts à nouveau le pouvoir dans une rhétorique erratique. Des rhétoriques caustiques invariables. Mais difficiles à faire passer, parlant de la corruption. Sur ce volet, et sur celui de la construction et de la réhabilitation des infrastructures, à défaut de décerner une palme de distinction au CNRD et à son President pour les efforts fournis, il aurait plutôt été préférable pour ceux qui se sont exprimés sur ces sujets, avec la volonté de régler les comptes, de les esquiver. Car tout autre discours trahit la réalité. Donc ce nihilisme rend inaudible ce type de discours auprès de l’opinion qui a vécu et apprécié les actions du Président de la transition, des actions qui rament à contrecourant de ses récriminations.
Pour revenir à la lutte contre la corruption, c’est un combat de tous les jours. Pour ça, il faut une volonté politique inébranlable clairement exprimée pour réussir à discipliner la gestion dans une Guinée dont l’administration était devenue, depuis des décennies, une véritable caverne à brigands, et ses cadres, autorisés impunément à s’en mettre pleines les poches.
Cette volonté politique qui a manqué dans les actions de lutte contre la corruption par le passé est une réalité avec le Président de la transition. Quelle meilleure illustration que la convocation et l’emprisonnement pour des cas présumés de corruption des cadres non des moindres et dont les liens avec les plus hautes autorités étaient connus de tous ? Au nombre des cas qu’on peut citer, les très spectaculaires dossiers des douanes et des impôts. Le Président de la transition n’a pas hésité à autoriser la convocation de ses cadres pour être entendus dans les dossiers les concernant, bien qu’on peut continuer à s’interroger sur leur pertinence, cela à l’intention des enquêteurs dont certains pourraient exploiter la fibre sensible d’un Président apparemment acharné à mener une guerre contre la corruption. Par-dessus tout, le plus important, c’est de savoir que sous le règne du général Mamadi Doumbouya, comme le disait sensiblement un ancien Premier minier ministre, l’argent public brule les mains de ceux qui le manipulent. Mieux, sous son règne, il l’a démontré à travers maintes actions, il n’y a pas de cadres protégés, il n’y a pas non plus de dossiers intouchables quand le crime est porté par les enquêteurs. C’est inédit, l’emprisonnement du Directeur Général des douanes, alors que celui-ci est notoirement connu comme une tête de pont du CNRD. Sans doute, à d’autres époques dans le pays, ce statut-là aurait suffit pour lui garantir une totale impunité. On peut aussi évoquer la convocation et l’emprisonnement de l’ancien Directeur général de l’OGP, pourtant grand soutien du régime militaire, avec un profil parfait de propagandiste dont aucun pouvoir ayant l’ambition de se maintenir aussi durablement ne peut s’en séparer. Si ce n’est que de la part du président de la Transition, il y a une volonté de demeurer fidèle à sa conviction.
Le Président de la transition, à travers ces actes qui ne font pas obstacle au devoir de redevabilité exigé à sa gouvernance, bat en brèche toutes accusations qui le présentaient comme sélectif dans le choix des dossiers de corruption.
Mognouma Cissé