Gestion de la transition: «on est passé du clair-obscur aux ténèbres», regrette Fodé M. Soumah

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Loi de finances rectificative (LFR) 2023, procès du massacre du 28 septembre 2009, bras de fer Charles Wright et les magistrats, le leader du parti Génération Citoyenne (GECI) se prononce sur l’actualité sociopolitique guinéenne. Sur la gestion de la transition, Fodé Mohamed Soumah dénonce le manque de lisibilité dans les actions du CNRD. Evoquant le passage de Mamadi Doumbouya à l’ONU, l’ancien député pense que le chef de la junte guinéenne aurait dû axer son discours sur le thème du sommet.

Lisez l’entretien !
Guinee360 : Le 28 septembre marque la date anniversaire de l’accession de la Guinée à l’indépendance, que dire de cette fête ?

Fodé M. Soumah: La fête de l’indépendance est une journée particulière à magnifier au nom de la Nation. Mais contrairement aux pays qui font une démonstration de force de leur arsenal militaire ou à travers des défilés, j’aurais privilégié une journée citoyenne et festive de communion entre les Guinéens (assainissement généralisé, rencontres sportives, concerts des artistes locaux à travers le pays, des prières, etc.) A chaque pays ses moyens et ses priorités.

Un an après son démarrage, quel regard portez-vous sur le procès du massacre du 28 septembre 2009 ?

Tout comme la transition, le bilan se fera à la fin. J’ai appelé ce procès de mes vœux afin que plus jamais nous ne connaissions un tel événement tragique. Mais ça me désespère de constater qu’il y ait encore des morts en marge des manifestations malgré ledit procès. C’est l’impunité à ciel ouvert qui se poursuit.
Pendant ce temps un bras de fer oppose le ministre de la justice Charles Wright et les magistrats.
C’est un spectacle qui n’honore pas la République, tout comme le doigt d’honneur du déshonneur d’un autre ministre. L’une des propositions de lois en préparation de la 9ème législature concernait la représentativité des Guinéens de l’étranger à l’Assemblée nationale, à l’instar de nombreux pays comme le Sénégal et le Mali. Notre Diaspora mérite le respect et notre reconnaissance, car ce pays aurait brulé depuis longtemps sans leur apport qui soulage des millions de familles. L’implication du président de la transition se fait toujours attendre.

En tant qu’ancien député et acteur politique, éclairez la lanterne de nos lecteurs sur la Loi de finance rectificative (LFR) 2023?

Pour faire simple, la LFR ou collectif budgétaire est l’analyse qui modifie définitivement certaines dispositions de la Loi de finances 2023, avant l’examen de l’exercice 2024 qui doit être bouclé avant le 31 décembre prochain. Lors du vote de la Loi de finances initiale (LFI), c’est une simple projection et un arbitrage entre les différents ministères pour son application, car les montants sont loin d’être déjà collectés pour être redistribués. C’est un jeu d’équilibriste entre les dépenses et les recettes prévues, en dehors de faits majeurs imprévisibles comme la pandémie. Donc, 3 mois avant la fin de l’année, on procède à l’examen de ce qui a été utilisé, ce qui reste à faire, le gap entre les prévisions et le réalisé, les différents arbitrages par rapport à l’existant, les dérapages, les insuffisances et les réaffectations, etc. C’est la loi de finances qui détermine l’affectation des ressources et des charges de l’État, pour aller vers l’équilibre budgétaire et financier sur une année civile.

Quel regard portez-vous sur la gestion de la transition deux ans après ?

Deux ans après le début de la transition, on est passé du clair-obscur aux ténèbres. On parle de tout sauf des 3 élections locales, législatives et la présidentielle. Quant au bilan de la transition et comme je l’ai déjà dit, ça se fera après le retour à l’ordre constitutionnel.

Quelle appréciation faites-vous du discours de Mamadi Doumbouya le 21 septembre dernier à l’ONU ?

Il aurait dû axer son discours sur le thème du sommet qui concerne les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dont l’ambition est d’éliminer la faim et la pauvreté, assurer l’éducation primaire pour tous, combattre le paludisme qui tue plus que toutes les autres maladies, assurer l’égalité des sexes et l’autonomisation de nos braves femmes, etc. Sans compter les objectifs du développement durable (ODD) qui concernent le social, l’économique et l’environnement où la Guinée est très bien placée. Face à l’avancée du désert, nous pourrions être le poumon de la sous-région à l’échelle de l’Amazonie pour l’humanité. La banque mondiale dispose de trillions de dollars à cet effet. Le changement climatique est devenu la priorité des priorités pour sauver l’humanité et éviter des conflits interminables qui pointent à l’horizon. Sur la même lancée, demander la solidarité et la tolérance vis-à-vis des migrants, comme vient de le faire le Pape. La Guinée est classée number one pour la traversée de la Méditerranée devant des pays en guerre comme l’Irak, la Lybie, l’Erythrée et la Syrie entre autres. C’est le lieu de réclamer un soutien conséquent pour garder notre jeunesse désespérée et aux abois, à travers des programmes de formation, de réinsertion, de micro-crédit par exemple. S’adresser aux Guinéens comme lors de son 1er discours fédérateur et rassurant, etc. A ce jour, la majorité des jeunes pensent que l’avenir est ailleurs. Donc il nous reste à faire de notre jeunesse, le présent de la Guinée.

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