Gbessia Olympio : des zones d’ombres autour de la mort de Ibrahima Diallo

il y a 10 mois 241
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Un jeune élève du nom de Ibrahima a rendu l’âme dans la matinée de ce vendredi 5 janvier 2024 au quartier Gbessia Olympio, dans la commune de Matoto. Sa famille et l’association des boulangers et pâtissiers de Guinée se rejettent les responsabilités.

Selon les informations recueillies auprès des boulangers, Ibrahima aurait succombé à une bastonnade que lui a infligée son frère. Mais cette version est contredite par la famille du défunt.

Elhadj Alpha Oumar Sacko, président de l’Union nationale et professionnelle des boulangers et pâtissiers de Guinée explique ce qu’il en sait : « Dès ce matin, j’ai été informé par le président de la zone de Gbessia comme quoi qu’on est venu retirer un apprenti boulanger dans son lieu de travail pour aller le battre à la maison. Selon nos informations, c’est son grand frère qui est venu le chercher pour le conduire à la maison et c’est après que mort s’en est suivie. Nous sollicitons une enquête profonde pour élucider les causes. Parce que, nous apprenons que c’est son propre grand frère et sa marâtre qui l’ont tué parce qu’il est en train d’apprendre le métier de boulanger. On veut savoir si c’est interdit d’être boulanger.»

Bintya Camara dit être la mère du défunt. Selon elle, son fils n’a jamais été confié à un boulanger comme apprenti. Pour elle, la famille a fait le nécessaire pour que l’enfant continue les études, mais celui-ci n’a pas accepté. « Mon enfant n’était pas d’accord avec son papa parce qu’il refusait d’aller à l’école. Il lui a demandé alors de quitter le foyer et d’aller où il veut. J’ai été au four où il travaille pour dire au responsable de ne plus le recevoir là-bas parce qu’il n’obéit pas à son papa. Il est resté avec les boulangers jusqu’à ce qu’il soit tombé malade. Ils l’ont amené à l’hôpital. Quand on m’a informé j’y suis allée, j’ai trouvé qu’il a le corps enflé suite à des injections qu’il a prises. Je l’ai laissé à l’hôpital sous perfusion pour aller au marché. À mon retour, je l’ai trouvé à la maison. Je l’ai amené dans une autre clinique où on lui a prescrit des produits, durant un mois il est couché ici. C’est aujourd’hui aux environs de 6h du matin qu’il est décédé. Si les boulangers disent qu’il est mort suite à une bastonnade, je laisse entre eux et Dieu. Mon fils n’a jamais été frappé par qui que ce soit dans la famille».

Docteur Thierno Amadou Lamia Diakité, épidémiologiste a expliqué dans quelle circonstance il a reçu Ibrahima Diallo. « Nous avons reçu cet enfant dans un état très altéré, il est venu très fatigué avec des douleurs au niveau des côtes et une fièvre très élevée de 39,09. Tout le corps, lui faisait extrêmement mal, il y avait des égratignures partout. Il n’était accompagné de personne et il est arrivé ici en boitant. C’était un enfant qui n’avait pas de moyen, nous lui avons demandé un bilan sanguin à faire. Parmi les bilans, il n’a pû réaliser que le test palu qui était négatif. Dans l’interrogatoire, l’enfant ne nous a pas déclaré qu’il a été frappé. Nous avons pensé à un syndrome inflammatoire donc nous avons fait des bilans.

En plus, nous lui avons fait une prescription compte tenu de son asthénie très avancée avec une tension très faible. Nous lui avons donné des anti-inflammatoires, des antibiotiques et des sérums… . Ce jour, quand il a été consulté, il est rentré sans traitement vu qu’il n’avait pas de moyens. Deux jours après, il est venu avec une petite avance, nous lui avons donné les premiers soins, c’était le 21 décembre 2023. Après cinq jours, il est revenu, mais sans argent donc nous lui avons dit que nous ne pouvions pas continuer ses soins, il s’est retourné. C’est seulement l’autopsie qui pourra nous aider parce que dans les soins, il n’a reçu aucun médicament qui était contre-indiqué”, rassure le médecin.

Au moment où nous quittons les lieux 13h15 mn, le corps de l’enfant était à la morgue de la mosquée du quartier. Son papa, son frère et le responsable du four où il travaillait, sont dans les mains de la police pour des enquêtes. La police scientifique, quant à elle, veillait sur le corps.

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