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Elles sont majoritairement des agricultrices, vendeuses ou intermédiaires dans l’acquisition des marchandises. Elles, ce sont ces femmes rurales qui travaillent dans les régions de la Basse et Moyenne Guinée pour nourrir les citadins avec des fruits et légumes frais, et celles urbaines qui s’assurent de la redistribution de ces productions notamment à Matoto marché.
L’une ou l’autre, elles sont très nombreuses à rallier le grand marché de Matoto très tôt le matin. En prélude à la journée internationale de la femme, Guineenews a été à leurs côtés.
Généralement veuves et mères de familles, ces femmes n’attendent pas la journée du 8 mars pour s’affirmer.
Dès 4 heures 30 min, une foule homogène envahit les quatre coins du marché de Matoto. Munies de torches, bagages sur la tête ou attachés au dos des unes, d’autres se bousculant pour être les premières à prendre la marchandise à bord d’un véhicule, ou encore, appelant des clientes à leurs marchandises, ces femmes opèrent avant la levée du jour.
Âgées entre la vingtaine et la cinquantaine, chacune des femmes a pour objectif principal, trouver de quoi nourrir sa famille en vendant ou revendant de la tomate, l’aubergine, du piment, du manioc, du concombre, etc.
Depuis près de 20 ans, M’mah Camara dans la quarantaine quitte Kindia pour revendre sa production dès l’aube à Matoto et repartir nourrir huit enfants à Friguiagbé.
« Je suis veuve et j’ai huit bouches à nourrir, à habiller, à scolariser et à loger. Je trouve tout cela à Matoto grâce à une portion de terre que je travaille à Friguiagbé. Ce n’est pas beaucoup mais je suis dans ce trajet tous les jours. Le seul jour ou je me repose c’est quand je suis malade et même dans ce cas, je fais envoyer ma marchandise parce que c’est ma seule source de revenus », a-t-elle indiqué derrière un tas de feuilles de patates douces et oignons.
Comme elle, beaucoup de femmes passent la journée dans d’autres villes pour finir la nuit dans le marché de Matoto. Ici, l’essentiel, c’est d’écouler sa marchandise d’ici la mi-journée. Pour celles qui sont à Conakry et rachètent avec celles qui viennent de l’intérieur pour revendre aux ménagères, l’approvisionnement n’est pas garantie. Il faut être matinale, avoir un capital minimum et un bon réseau de distribution.
« Parfois 3h nous trouve ici attendant que les véhicules déchargent. Il y a des jours où on arrive même pas à avoir de marchandises. Aujourd’hui, je n’avais pas d’argent donc je n’ai pas eu de quoi vendre mais comme j’ai de bonnes relations avec celles qui me fournissent, je les aide à vendre après elles me donneront un pourcentage. Et si la marchandise ne fini pas avant la mi-journée, elles me la laisseront après la vente je transfère leur argent », s’est confiée dame Aissata connue sous le sobriquet de « ministre ».
Ici, la plupart prennent la journée internationale de la femme comme un jour ordinaire de fête. « Il faut porter des « sobi » uniforme en langue locale, et aller dans les lieux de célébration ». Mais, s’il est vrai que c’est une journée de droits de la femme, disent-elles, « nous réclamons l’amélioration de nos conditions de vie, l’allègement de la cherté de la vie, la baisse du prix des denrées de premières nécessité surtout le riz. Nous réclamons un fonds de subsistance même si c’est à crédit au département responsable de notre autonomisation. Nous devons avoir un fonds de commerce garanti parce que la population a aussi besoin de nous que nous avons besoin d’elle. Les temps sont durs et il nous faut de l’assistance », a plaidé Foulematou Camara.
Journée internationale ou pas, la plupart de ces femmes commencent et finissent les journées dans ce marché. Elles s’affirment pendant toutes les saisons et dans toutes les circonstances.