Félix Lamah, ministre agriculture : « l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, un paradoxe qui nous interpelle tous”

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La Guinée, pays d’opportunités agricoles et d’élevage peine à sortir de la dépendance alimentaire devant aider à briser la chaîne de la pauvreté. Pour combattre le fléau, le ministre  de l’agriculture et de l’élevage, Félix Lamah, a initié les états généraux de l’agriculture et de l’élevage, qui sont un moment majeur de réflexion symbolisant l’engagement collectif afin de trouver des voies et moyens pour propulser le secteur agropastoral et pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire République de Guinée. Ces états généraux ouverts mercredi dernier à Conakry, aboutiront à poser des bases d’un développement durable, à l’issue des recommandations qui découleront, auxquelles le département compte traduire en opportunités.

« La Guinée de par sa diversité de son climat et de ses écosystèmes, est un pays éminemment agricole avec une pluviométrie comprise entre 1300 et 4000 millimètres d’eau par an. Un potentiel en terres arables évalué à 13 millions 700 hectares soit 56% du territoire national. Aussi, un cheptel estimé à 8 millions de bovins, 7 millions de petits ruminants, d’autres filières animales porteuses, porcines, avicoles, apicoles et de nombreux cours d’eau faisant de la Guinée le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », a décrit le ministre de l’agriculture et de l’élevage.
En plus de la position géographique de la Guinée, ajoute Félix Lamah, son ouverture sur l’océan atlantique et le monde avec plus de 300 km de côtes maritimes, présente des multiples opportunités à saisir. En dépit de cet immense potentiel, a-t-il reconnu, mais aussi des énormes efforts consentis depuis l’indépendance, le secteur agropastoral peine toujours à atteindre les objectifs d’autosuffisance, de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté.
« C’est un paradoxe qui nous interpelle tous. C’est pourquoi les assises qui nous rassemblent aujourd’hui, nous les voulons gagnant pour les citoyens qui vivent de l’agropastoral, tous les jeunes qui bénéficieront de ces fruits par leur insertion et pour tous les consommateurs guinéens que nous sommes. Les résultats de ces concertations seront enrichis par les apports des spécialistes et des expériences pays invités autour des panels et des masters classes portant sur les problématiques liées à l’ensemble des enjeux notamment l’aménagement des terres agricoles et la maitrise de l’eau, la durabilité des infrastructures rurales, la connexion entre les zones agricoles et le marché, la valorisation des produits agricoles et animaux et le renforcement des circuits commerciaux, le stockage, le conditionnement, la conservation des produits et leurs transformations, l’employabilité des jeunes et des femmes dans le secteur, les défis des changement climatiques, la mobilisation des fonds et les opportunités d’investissement, l’apport du secteur minier et du secteur privé au développement de l’agropastoral, la recherche et le transfert des technologies, l’accès durable aux intrants agricoles et d’élevage ainsi la mécanisation « , a-t-il cité.
Ces concertations, échanges et réflexions de trois jours restent et demeurent des attentes Gouvernement, en termes d’orientation et d’éclairage.
Dans son discours, le Premier ministre Amadou Oury Bah, a fait savoir qu’il y a en Guinée, des hommes et des femmes d’expérience qui savent de quoi ils parlent et qui méritent d’êtres écoutés afin de prendre en compte ce qu’ils ont en termes de propositions, « pour que l’année prochaine, avec l’aide de Dieu, que la Guinée ne soit plus dans une logique d’avoir un objectif d’autosuffisance alimentaire, mais de se fixer des objectifs, de faire de son agriculture un principal levier de son développement. En faisant en sorte que la contribution du secteur agro-pastoral pour le PIB, dépasse les 50%. Si on a ça, on règle tous nos problèmes. On règle les problèmes de la pauvreté, on règle les problèmes de la stabilité sociale, on règle les problèmes de nos jeunes qui désespèrent et qui prennent le chemin de la migration clandestine. En travaillant sur des leviers efficaces, en travaillant sur des leviers concrets, nous allons changer ce pays. Le secteur minier à travers le Simandou est déjà une opportunité exceptionnelle. Nous devons également, pour marcher sur nos deux jambes, faire de l’agriculture le second levier par lequel nous devons marcher pour faire de la Guinée la locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest dans les années à venir », a indiqué Amadou Oury Bah.
À en croire le représentant résident de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et la Nutrition (FAO), ces états généraux de l’agriculture et de l’élevages sont importants, en ce sens que développement de l’agriculture dépend de l’identification et de l’investissement dans les opportunités qui augmentent la productivité, la compétitivité et apportent la croissance économique mais aussi créent des emplois pour augmenter les revenues et réduire la pauvreté.
« (…) La Guinée est un pays doté d’un énorme potentiel agropastoral. La diversité agroécologique de ses régions naturelles constitue un atout pour le développement d’une gamme variée de système de culture et de l’élevage. En réalité, il n’y a pas une plante qui pousserait quelque part sur le continent africain qui ne pousserait pas également en Guinée. Cependant, malgré ces atouts indéniables dont par ailleurs une grande disponibilité des terres arables, chaque guinéen naissant avec un potentiel d’un hectare, le secteur reste toujours confronté à de nombreux défis », a mentionné Dr Gualbert Gbéhounoun, réitérant l’accompagnement de leur institution à poursuivre son appui dans la modernisation du secteur agropastoral, la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le renforcement de la résilience des systèmes agricoles et pastoraux face au changement climatique.
Il faut rappeler que les panels et les masters class ont été animés par les acteurs du secteur, les ministre de l’agriculture et de l’élevage, du commerce, de l’industrie et des PME, devant des personnalités conviées à cet évènement, venues notamment de l’intérieur du pays, de la Sierra Léone, de la Côte d’Ivoire et autres.
Sâa Robert Koundouno 
(+224) 620-546-653

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