Feguibasket : Amara Babila Keïta brise le silence sur les contraintes financières et les défis infrastructurels 

il y a 1 heur 17
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Élu le 21 octobre 2024 à la présidence de la Fédération guinéenne de basketball, Amara Babila Keïta dresse le bilan d’une première année de gestion marquée par la relance des compétitions nationales, l’amélioration de la formation et une présence internationale renforcée.

Entre ambitions, contraintes financières et défis d’infrastructures, il répond sans détour aux principales critiques et précise ses priorités à l’avenir dans une interview exclusive accordée à notre rédaction.

Guineenews.org: un an après votre élection, quels engagements majeurs que vous aviez pris devant la famille du basketball guinéen et que vous estimez aujourd’hui avoir réellement tenu ?

Amara Babila Keïta :  Les engagements que j’ai eus à prendre se situent à plusieurs niveaux. D’abord, la première des choses, c’était la formation à tous les niveaux. Je ne dirais pas que c’est atteint à 100 %, mais c’est un début d’avoir des formations avec des experts FIBA, mais aussi des experts sur le plan national.

Il y en a d’autres, notamment ne plus participer aux compétitions uniquement pour figurer, mais s’imposer également. Aujourd’hui, nous menons un grand travail de fond, visible au niveau national et international. Sur le plan national, j’avais promis que le championnat allait commencer, et cela a tenu toutes ses promesses.

Beaucoup d’acteurs dénonçaient avant votre arrivée un manque de compétitions régulières et de structuration à la base. En quoi la situation a-t-elle concrètement changé depuis un an ?

 Je dirais que la situation a changé à tous les niveaux. Aujourd’hui, il y a des compétitions qui se déroulent. Nous avons commencé par la Coupe nationale lorsque nous sommes arrivés, et ça a été un grand succès.

Ensuite, le championnat, qui a également été un succès majeur, avec des matchs organisés dans de bonnes conditions. Nous avons aussi lancé les animations de 3 contre 3, qui ne se faisaient pas auparavant, mais qui sont désormais reconnues par la FIBA.

Il y a également eu des formations, notamment au FIBA Training Camp, auxquelles nos coachs participent régulièrement. C’est un grand pas pour la Guinée. Je dirais que nous commençons réellement à atteindre un bon niveau, tant sur la formation, la technique que sur les compétitions nationales. C’est pour cela que le financement reste un problème majeur à résoudre pour accompagner ce développement.

Le financement reste le talon d’Achille du basketball guinéen. Quels partenariats ou mécanismes durables avez-vous mis en place pour réduire la dépendance aux aides ponctuelles ?

C’est assez compliqué. Nous avons trouvé une situation fragile entre la fédération et les partenaires. Mais nous avons tout de même réussi à convaincre quelques partenaires qui nous ont accompagnés. La Lonagui également nous a soutenus. Je ne dirais pas encore qu’il s’agit de sponsors à part entière.

Mais ils ont fait l’effort de nous accompagner pour tester si cette nouvelle fédération pouvait répondre aux attentes des entreprises. Aujourd’hui, nous avons prouvé la visibilité et le sérieux de notre travail. Ils sont prêts à nous accompagner convenablement pour l’année prochaine. »

Certains critiques estiment que les attentes étaient élevées mais que les résultats tardent à être visibles. Que répondez-vous à ceux qui doutent encore de votre gouvernance ?

Vous savez, je me suis fixé une ligne directrice que je suis. Il est vrai que tout le monde ne peut pas être satisfait. Nous avons organisé la coupe nationale pour donner la chance à tous les clubs du pays d’être compétitifs. Et cela a permis à trois ou quatre équipes de se qualifier pour le championnat. Avec cette méthode, nous avons eu trois clubs qui nous ont représenté la campagne africaine. Ce sont deux clubs chez les hommes, et un autre club dans la catégorie féminine.

Mon rêve, aujourd’hui, est que le championnat se joue dans toutes les régions, dans toutes nos ligues, et dans de bonnes conditions. Mais nous sommes confrontés à un problème majeur : les infrastructures.

Nous avons donc mis en place des plans d’action pour travailler avec le ministère des Mines, afin d’obtenir des courriers d’appui institutionnels pour inciter les entreprises à réaliser des infrastructures dans leurs localités. Cela permettra au basketball d’être pratiqué partout, d’animer l’intérieur du pays et d’occuper la jeunesse.

Nous avons mis en place beaucoup d’autres stratégies. Mais il faut que les partenaires aient confiance en nous et acceptent de nous accompagner. Nous travaillons pour la jeunesse, pour la pratique du sport, à Conakry comme à l’intérieur. Le gouvernement doit également mettre en place un plan pour soutenir les fédérations qui font du bon travail, au niveau national et international.

Quelles sont les compétitions internationales auxquelles la Guinée a participé durant l’année 2025 ?

Depuis notre arrivée, nous avons commencé par les qualifications pour l’AfroBasket. Au début, même au ministère, certains ne croyaient pas que la Guinée pouvait se qualifier, car à la première fenêtre, nous avions enregistré trois défaites.

Nous sommes arrivés lors de la deuxième fenêtre et avons décroché deux victoires, dont une contre l’Angola, un grand succès qui nous a qualifiés. Après cela, il y a eu l’AfroBasket masculin. Nous avions une très bonne équipe, mais des blessures nous ont freinés.

Malgré tout, battre la première équipe d’Afrique, le Soudan du Sud, n’était pas donné à tout le monde. Cela m’a personnellement rassuré sur notre stratégie de développement.

À la première fenêtre des qualifications pour la Coupe du monde, nous avons battu les trois équipes de notre groupe : le Rwanda, le Nigeria — pour la première fois — et la Tunisie. Nous travaillons pour réunir tous les joueurs afin de nous qualifier, pour la première fois, à une Coupe du monde.

C’est pourquoi je lance un appel aux autorités : nous avons de sérieux problèmes de décaissement, d’hébergement, de frais de déplacement et de charges. Je leur demande vraiment de nous soutenir dans ce sens.

Quel est votre plus grand défi aujourd’hui ?

 Mon plus grand défi aujourd’hui, c’est de réaliser des infrastructures sur l’ensemble du territoire guinéen pour la pratique du sport. C’est mon objectif numéro un. »

Si vous deviez être jugé non pas sur vos intentions mais sur un héritage, que souhaitez-vous que le basketball guinéen retienne de votre première année à la tête de la fédération ?

Je veux que la famille du basketball retienne que Babila a posé les bases du développement du basketball, sur le plan national et international. Pas plus.

Aujourd’hui, je mets en place les fondations. Celui qui viendra après moi poursuivra la mission. Nous sommes arrivés dans une fédération où il n’y avait presque rien. Nous partons de zéro.

Imaginez tout le travail qu’il faut faire à la base. Moi, je suis là pour construire ces bases solides, afin que celui qui viendra après moi soit tranquille dans sa mission.

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