FECAFOOT : Samuel Eto’o réélu, Rigobert Song se lâche

Au moment où Samuel Eto’o vient d’être reconduit à la tête de la FECAFOOT, dans une atmosphère particulièrement électrique, une voix familière s’est élevée avec sobriété et loyauté. Celle de Rigobert Song. Longtemps en retrait, parfois en désaccord, mais jamais vraiment détaché de son ancien coéquipier, l’icône des Lions Indomptables a choisi de se montrer publiquement pour appuyer la réélection du patron du football camerounais. Un geste symbolique, lourd de sens, au cœur d’un contexte politique et sportif sous haute tension.

Ce samedi matin, Rigobert Song s’est rendu au Centre d’Excellence de la CAF à Mbankomo, où se tient l’Assemblée générale élective. Costume soigné, sourire serein, il a partagé une courte vidéo sur son compte X. Une image simple, mais parfaitement maîtrisée, accompagnée d’un message qui ne laisse place à aucune ambiguïté :

« On vient donner le Hemle (la force, ndlr) au président. »

Un soutien affiché, assumé, et d’autant plus marquant qu’il intervient au milieu de turbulences qui secouent la scène footballistique camerounaise. Song, une fois de plus, a parlé avec son style : peu de mots, mais un symbole fort.

Le symbole est puissant. Et il ne date pas d’hier. Lors du barrage perdu face à la RD Congo, synonyme d’élimination dans la course au Mondial 2026, Samuel Eto’o n’avait déjà pas affronté la tempête en solitaire. À l’hôtel de Rabat, il était entouré de figures mythiques : Roger Milla, Patrick Mboma… et bien sûr, Rigobert Song.

Une relation complexe, faite de secousses mais jamais rompue

Le lien entre Eto’o et Song est tissé de contradictions éclatantes : admiration mutuelle née des terrains, collaboration étroite au sein de la Fédération, tensions profondes après le limogeage du sélectionneur en 2024… puis soutien retrouvé.

Les deux hommes ont traversé des cycles de proximité et d’éloignement, parfois intenses, mais jamais définitifs. En août dernier encore, Eto’o volait publiquement au secours de son ancien capitaine, dénonçant avec vigueur ceux qu’il qualifiait de « complexés ».

Une relation faite de heurts, de respect et d’une fidélité qui, malgré les secousses, semble résister au temps et aux crises.

À un moment où le Cameroun se déchire entre partisans et détracteurs de Samuel Eto’o, où Geremi Njitap s’impose comme le visage le plus déterminé de l’opposition, Rigobert Song apparaît comme l’un des derniers piliers restés fidèles au « 9 ». Est-ce par loyauté, par conviction, ou par calcul personnel ? Difficile de le dire. Mais dans un paysage footballistique en crise, son attitude tranche nettement avec la tension générale.

Eto’o entame désormais quatre années supplémentaires à la tête de la FECAFOOT, avec l’espoir d’un mandat plus apaisé et plus constructif que le précédent. Une certitude subsiste toutefois au cœur de la tourmente : parmi toutes les voix qui vacillent, celle de Rigobert Song, elle, demeure à ses côtés.

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