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Le président du Réseau national des acteurs du développement durable (RENADE) est menacé. Alseny Farinta est l’auteur de plusieurs dénonciations devant la CRIEF impliquant des anciens ministres dont Alphonse Charles Wright, Moussa Magassouba et d’autres en fonction comme Ousmane Gaoual Diallo. L’activiste a reçu, dans la nuit du samedi à dimanche, à son domicile, la visite d’un groupe d’inindividus. Des inconnus qui ont réussi à escalader le mur pour s’introduire dans la cour, demande à l’activiste de mettre fin à ses dénonciations des cas de corruption impliquant des hauts cadres de l’administration guinéenne, devant la Cour de répression des infractions économiques et foncières (CRIEF). Au cours d’un entretien à Guinee360.com, Farinta Camara annonce une plainte contre X, dès ce lundi 13 mai 2024, devant la justice.
Guinee360.com : On a appris que vous avez reçu la visite d’un groupe d’individus qui vous demande de retirer vos dénonciations devant la CRIEF. Expliquez-nous ce qui s’est passé?
Alseny Farinta Camara : C’est dans la nuit du vendredi à samedi 11 mai 2024 à 04h17 que j’ai reçu une visite d’inconnus chez moi. Ils ont escaladé la cour et un d’entre eux a tapé à notre porte avec force. Je me suis réveillé et j’ai demandé qui est-ce? Il me demande si c’est Farinta d’une voix rauque Je réponds oui. Il dit : “Farinta, tu continues de parler dans les radios ? Va retirer toutes tes dénonciations à la CRIEF si tu veux la paix”. Le second dit en soussou “ laisse le, c’est un enfant. Allons-y ! ”. J’étais stupéfait de leur attitude surprenante. Difficilement, j’ai rejoint la chambre à coucher. Je précise que le vendredi 10 mai de 20h à 22h, j’avais pris part à l’émission “Politiquement correct”.
Craignez-vous pour votre vie?
Je continue d’être vigilant et très prudent en tout lieu et en toute circonstance parce que la lutte contre la corruption et les infractions assimilées est un terrain glissant pour un acteur de la société civile. Dès lors, l’ancien ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright disait que “les actes de corruption sont collectifs et que personne ne fait seul. Quand vous décidez de lutter contre la corruption, vous luttez contre un cartel, de grands réseaux”. Donc, je me confie au tout puissant Allah.
Est-ce que depuis ce jour, votre vie et celle de votre famille sont en danger ?
Déjà, mon épouse m’avait alerté à trois reprises de la visite d’inconnus à la maison. Le 1er mai dernier, elle a reçu un adulte qui venait me demander après la prière de 16h. Elle m’a aussitôt alerté puisque j’étais en déplacement. J’ai informé des proches collaborateurs et mon avocat par rapport à ces menaces répétitives. À date, j’ai une lecture différente, mais cela ne veut pas dire que je vais renoncer aux différentes dénonciations et faisceaux de preuve contre des hauts commis de l’État et agents publics aussi bien au niveau local que national. C’est juste le début d’une série d’activités dans le cadre du contrôle citoyen de l’action publique à travers la moralisation des affaires publiques, la transparence budgétaire et la redevabilité dans la gestion de la chose publique dans notre pays.
Face à cette situation, qu’est-ce que vous comptez faire ?
D’abord, je prends à témoin l’opinion nationale et internationale face à cette menace. Ensuite, je prends très au sérieux cette énième visite. J’ai déjà contacté mon avocat, dès ce lundi 13 mai 2024, je porte plainte contre X.
Bien que vous faîtes votre travail de citoyen, mais est-ce que cela impact votre détermination ?
Non ! Je suis serein et imperturbable dans la mise en œuvre de nos activités citoyennes intitulées “Regards citoyens sur la gestion des affaires publiques”. Nous avons un plan de travail qui ne peut absolument pas être remis en question par une force extérieure. Déjà, j’ai constitué une équipe dynamique et déterminée pour aller jusqu’au bout de la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, le détournement des deniers publics ainsi que la dissimulation d’actifs mal acquis en Guinée et à l’étranger. Il ne faut pas attendre la fin de la transition pour demander des comptes aux dirigeants du régime du président Mamadi Doumbouya. Il faut le faire maintenant dans le respect de nos textes de loi, des exigences de l’éthique et de la transparence publique. Au-delà du fait que la société civile guinéenne est divisée en trois blocs, je suis en train d’ouvrir une nouvelle voie pour améliorer la qualité de la gouvernance démocratique. Il y a des organisations de la société civile qui sont pleinement impliquées dans la gestion de la chose publique. Il y’en a aussi qui sont concentrées sur des revendications politiques sans objectifs politiques. Il y’en a une troisième qui est dans l’observation stratégique. Pour moi, il est indispensable d’ouvrir cette nouvelle voix essentiellement tournée vers la moralisation des affaires publiques, la transparence budgétaire et la redevabilité dans la gestion de la chose publique dans notre pays. J’encourage la participation active des jeunes et des femmes aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays à se mettre dans la dynamique de citoyenneté active.
Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des autorités ?
Aujourd’hui, j’interpelle ardemment la justice surtout la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) par rapport aux dénonciations et faisceaux de preuve que j’ai portés à leur attention. La corruption et ses infractions assimilées aggravent l’injustice sociale et affectent de manière disproportionnée la population guinéenne qui aspire à une gouvernance vertueuse, transparente et redevable. Dans de nombreux pays, les obstacles à la justice pour les victimes de corruption persistent. Il est temps pour le nôtre de briser les barrières et de garantir à ce que les citoyens puissent accéder efficacement à la justice.
L’article Farinta Camara “menacé” : “Ils ont toqué à ma porte à 4h du matin et m’ont dit…” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.