Faible niveau des élèves à N’zérékoré : enseignants, élèves et parents d’élèves accusent

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Le faible niveau des élèves actuels n’est plus à démontrer. Une réalité qui se constate dans les résultats scolaires avec des taux d’échec très élevés et parfois décourageants. La commune urbaine de N’zérékoré n’échappe pas à cette triste réalité qui a plusieurs causes. Interrogés par l’équipe de Guineematin.com, plusieurs citoyens parlent de responsabilités partagés dans ce bas niveau des apprenants.

Joseph Dôbô Onivogui, professeur d’anglais et français

Joseph Dôbô Onivogui, professeur d’Anglais et Français : « ce faible niveau des élèves est une triste réalité dans notre système éducatif d’aujourd’hui, dû à plusieurs raisons dont les responsabilités sont partagées. Il y a, dans un premier temps, une insuffisance de formation chez certains enseignants qui ne sont pas à la hauteur de bien transmettre le savoir aux élèves dans leur pratique de classe. Ce ne sont pas tous les enseignants qui sont aptes. On peut connaître une chose, mais le fait de la communiquer ou de la transmettre à l’élève, cela est une autre réalité. Deuxièmement, il y a aussi la responsabilité des parents d’élèves qui manquent de suivi de leurs enfants. Généralement, les parents pensent que tout se fait à l’école. En mot, les parents n’ont plus de temps pour contrôler leurs enfants ni à la maison, encore moins à l’école. Et en grande partie de responsabilité, les élèves eux-mêmes qui ne prennent plus les études au sérieux, qui n’ont plus de détermination et qui ne se fixent pas d’objectifs à atteindre. Pour remédier cela, les parents d’élèves et les enseignants doivent conjuguer le même verbe. Et le reste du travail reviendra aux élèves qui doivent prendre conscience », a laissé entendre monsieur Onivogui.

Charles Pascal Kolié, étudiant en comptabilité et gestion

Charles Pascal Kolié, étudiant en 2ème année en Comptabilité et Gestion à N’Zérékoré : « pour moi, chacun a sa part de responsabilité ; mais en grande partie, ce sont les élèves. La vitesse et le développement de la technologie font qu’aujourd’hui, les élèves sont plus collés à leurs téléphones et autres outils que de se concentrer sur les cours en classe. Les élèves de maintenant ont le manteau de la paresse. Ils n’apprennent plus. Leur temps de loisirs et de divertissement est plus que leur temps de concentration sur les études. Or pour moi, l’élève doit se trouver au centre de son apprentissage. Du côté des parents, c’est le suivi et le contrôle qui manque. Aujourd’hui, ce n’est plus l’attention des parents de surveiller leurs enfants tant à l’école, mais aussi à la maison. Et en troisième lieu, certains professeurs n’ont pas le mérite ou la compétence de transmission du savoir aux élèves. Ils manquent aussi de niveau. A chacun de jouer bien son rôle, surtout aux élèves de se mettre à la tâche ».

Boukary Camara, élève de la 10è Année

Boukary Camara, élève en classe de 10ème année : « le faible niveau des élèves d’aujourd’hui est une triste réalité à responsabilité partagée, mais que les élèves et les parents d’élèves ont la grande charge. En réalité, les élèves d’aujourd’hui sont habitués à la paresse et à la facilité dans leur apprentissage. Beaucoup ne sont élèves que par la tenue scolaire. Or, un élève est celui qui doit être le plus engagé et déterminé à apprendre ; cela, par le courage et la révision de nos leçons. Les élèves sont plus engagés avec les téléphones et autres choses qu’avec les cours. Du côté des parents, c’est la démission et le manque de suivi des élèves, puisque quand on met un enfant à l’école, on doit normalement le suivre pour savoir ce qu’il fait et de quoi il est capable. Le contrôle et le suivi des parents ont un impact dans l’apprentissage de leurs enfants. En ce qui concerne la responsabilité des enseignants, pour moi, c’est peut-être la façon de transmettre le savoir chez certains professeurs… ».

Ousmane Camara, parent d’élèves

Ousmane Camara, parent d’élèves : « pour moi, la responsabilité du faible niveau des élèves se partage presqu’à tous les niveaux. L’Etat a une part de responsabilité à travers la mise à disposition d’un corps enseignant qualifié, les suivis et inspections et un accompagnement des enseignants. Chez les élèves, avec le développement technologique aujourd’hui, il y a plus de temps consommé avec les appareils, les réseaux sociaux que de concentration sur les leçons en classe ou à la maison. Et pour moi, c’est un phénomène mondial. Le troisième niveau de responsabilité se situe chez les parents. Il y a une démission parentale complète aujourd’hui qui fait que les parents d’élèves considèrent l’école comme un dépotoir. C’est vrai que les parents doivent vaquer à la recherche du quotidien pour les enfants. Mais, en cela aussi, il faut penser également au suivi des élèves. Enfin, les élèves n’ont plus conscience et le souci de bien étudier et de préparer un avenir meilleur. N’oublions pas que nous sommes dans un contexte international, et que le problème du faible niveau des élèves ne concerne pas seulement la Guinée. Il faut donc un effort collégial pour pouvoir remédier ou atténuer cela. Il y a lieu d’interpeller l’Etat par rapport aux inspections, aux formations et au suivi du personnel enseignant. Et en grande partie, je lance un appel à une prise de conscience des élèves dans leur apprentissage, parce que c’est leur avenir qui se prépare. Les élèves doivent être les premiers à se lever tôt et à se coucher tard pour leur propre intérêt », martèle notre interlocuteur.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Jean David Loua pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620166816/666890877

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