Évaluation des partis politiques : Rafiou Sow et Souza Konaté jettent le doute sur les motifs de cet exercice

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Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation compte entamer de nouveau une évaluation, concernant la conformité des partis politiques en Guinée.

L’annonce a été faite hier mardi 4 juin 2024, dans un communiqué lu à la télévision nationale, et elle suscite déjà des réactions.

De l’avis de Rafiou Sow, l’heure n’est pas à l’évaluation des partis politiques, d’autant plus que cet exercice a eu lieu auparavant.

« C’est une perte de temps encore parce que je me dis qu’ils ont beaucoup plus à faire que ça. Pour moi d’ailleurs, la priorité c’est d’aller aux élections », a réagi d’entrée Rafiou Sow qui doute de la sincérité du gouvernement à cet effet.

« Vouloir s’en prendre aux partis politiques comme il (le gouvernement) le fait avec les médias, ce n’est pas normal. Quelles que soient les conditions qu’ils vont poser, nous serons conformes. Cela ne nous inquiète pas, on est là. Nous avons nous-mêmes fourni toutes nos adresses au département. Ils connaissent où nous trouver et nous les attendons. À tout moment, nous pouvons les recevoir pour discuter de cela, mais je pense que c’est à eux d’aller vers les partis politiques dont ils connaissent les sièges ou les envoyer des courriers », a-t-il estimé ce mercredi 5 juin 2024.

Souleymane Souza Konaté de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, reconnaît que l’évaluation des partis politiques relève des compétences du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, mais cette fois, il commence à douter de la démarche.

« Depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, c’est le troisième exercice du genre. Le dernier date d’il y a à peine 7 mois. Ce qui nous amène à nous interroger sur les motivations réelles d’une telle démarche », s’est-il interrogé en premier lieu.

Ce conseiller en communication au sein du parti dirigé par l’opposant historique Cellou Dalein Diallo, déplore la faiblesse des institutions qui se caractérise, selon lui, par l’incompétence des fonctionnaires de l’administration publique guinéenne.

« À l’UFDG, nous n’avons aucun problème avec des évaluations de ce genre. Nous sommes un parti politique légalement constitué et représenté dans toutes les circonscriptions électorales de notre pays. Nous déplorons simplement l’amateurisme et le pilotage à vue au plus haut sommet de l’Etat. Ces activités répétitives du MATD sont des preuves éloquentes de la faillite de nos institutions. Cela s’explique par la médiocrité et des nominations fantaisistes aux postes de responsabilité avec pour seuls critères l’appartenance ethnique et la proximité avec certains acteurs clefs de la gouvernance CNRD », a-t-il regretté.

Pour Souleymane Souza Konaté, la gestion du CNRD a entraîné des milliers de citoyens, dans une précarité qui pourrait se maintenir durablement.

Les guinéens doivent donc se mobiliser pour se libérer de cette gouvernance jugée calamiteuse et chaotique, estime le coordinateur de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD).

Il faut rappeler que l’évaluation se déroulera du 19 juin au 3 juillet 2024, selon le département de tutelle qui invite les partis politiques à se rapprocher de la direction des affaires politiques et de l’administration électorale, pour le retrait des outils d’évaluation.

Hadja Kadé Barry

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