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Avec la disparition progressive des sapins de Tata (Labé) en particulier, et ceux de Dara-Labé, Timbi Madina, Timbi Tounny en général, plusieurs interrogations taraudent les esprits. Cette situation qui semble afficher un abandon de ces forêts pourtant très adulées par les populations inquiète plus d’une personne. Sur le sujet, l’inspecteur régional de l’environnement de Labé est catégorique. Les espèces exotiques sont à éviter, martèle-t-il au micro de la rédaction régionale de votre quotidien électronique Guinéenews.
Pour la petite histoire, il faut rappeler que les sapins de Tata, comme les sapins de Dalaba, Timbi Madina, Timbi Tounny, sont des sapins issus du projet communément appelé GUI 82. Ils auraient ainsi été plantés par la FAO (l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture) pour la plus grande partie. Les plus vieux ont été plantés par ceux qui ont fait le premier goudron à Labé, a-t-on appris de sources concordantes.
« C’est vrai, ils sont en voie de disparition. C’est pourquoi actuellement nous au niveau de l’environnement, on est très fiers quand un média nous demande notre avis par rapport aux plantes exotiques, c’est-à-dire les plantes importées. Ce sont des plantes à éviter pour deux à trois raisons. La première, ce sont des plantes qui ont une durée de vie limitée comme tous les autres arbres. Mais très courtes par rapport à nos espèces locales. Un Kahi, un Lingué (appellation locale d’arbres) et un Acacia mangium, tu les mets ensemble . L’Acacia va partir très tôt laisser l’autre a sa place », entame Mamadou Kobera Diallo.
Et de poursuivre : « Deuxièmement. C’est des espèces qui grandissent en faisant une forêt en haut alors qu’il n’y a rien en bas. Ni une vache, ni une chèvre ne peut avoir quelque chose à brouter en bas de l’arbre. Donc ça détruit la formation naturelle, l’écosystème naturel et ça rend la faune inexistante. Même les serpents n’auront plus où se cacher à plus forte raison une vache qui broutait un Boîllé, un Peinlitoro, un Caroucaroundein, un Poré (plantes locales) … des petits arbres comme ça qu’on appelle en français les sous-arbres ou les arbrisseaux. Ils ne permettent pas la poussée des autres en bas, parce que ça ferme en haut de sorte qu’il n’y a plus de lumière qui pénètre. Donc, toutes les espèces exotiques sont à éviter. »
Ce sont des plantations destinées uniquement à la production du bois, enchaîne-t-il. « Regardez les plantations de sapins de Dara-Labé, de Timbi Madina, il n’y a rien en bas. Est-ce que tu vas envoyer ta chèvre là-bas pour la nourrir ? Donc c’est déconseillé. Voilà une des raisons qui fait qu’on ne les renouvelle pas. C’est des plantations destinées à la production du bois et non à la protection de la nature, parce qu’elles ne peuvent protéger la nature que dans les milieux naturels. Ici chez nous, ils détruisent plus qu’ils protègent parce qu’ils empêchent la vie de la faune. Eux leur faune est habituée à ça », insiste Mamadou Kobera Diallo.
Parlant spécifiquement de la disparition des sapins de Tata, le spécialiste de l’environnement situe le problème. « C’est dû à leur vieillesse. Allez dans les plantations de sapins de Timbi Madina et de Dara-Labé. Même actuellement, on est en train de faire le recensement du nombre de pieds tombés par le vent pour les exploiter afin de ne pas perdre. Ça c’est dans toutes les plantations sous notre autorité. Regardez dans la cour de la résidence de monsieur le gouverneur de Labé et au niveau de la devanture, il n’y a pas que des sapins là-bas. Il y a les eucalyptus, acacia, mangium, … mais les 90% sont déjà morts. Allez à la plantation d’acacia Mangium de Sombili (Popodara) . C’est une plantation de trois hectares mais les 90% sont secs. Ce qu’ils ont atteint l’âge maximal de leur renouvellement. Il se trouve qu’ils ne se renouvellent pas automatiquement. Surtout le sapin. Donc, ce sont des arbres destinés à la production du bois, qui doivent être renouvelés chaque 30 ans », affirme-t-il.
Il faut rappeler que dans la politique nationale de l’environnement ou de forêt et faune, c’est le renouvellement des plantations forestières exotique, en les remplaçant par des espèces locales.
« Mais pas systématiquement sinon on risque d’être en rupture de bois d’œuvre pour faire la charpente, pour faire les meubles et autres », soutient Mamadou Kobera Diallo, l’inspecteur régional de l’environnement de Labé.