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La troisième édition du Forum des Mines et du Développement Durable (FOMIDE) se tiendra les 25 et 26 juin 2025. A quelques jours de son ouverture, Mosaiqueguinee.com a rencontré le Président du Comité de pilotage pour évoquer les enjeux de l’édition 2025 du FOMIDE autour du thème : « Simandou 2040 et projets miniers : Quelles compétences pour transformer le potentiel minier en développement durable ? »
Organisé par l’agence AGILITÉS en partenariat avec les institutions publiques, la Chambre des Mines et des acteurs de la société civile, le FOMIDE 2025 sera, à en croire les organisateurs, un espace incontournable de concertation, réunissant décideurs publics, industriels, universitaires, experts, jeunes, femmes et représentants des communautés. Objectif : dresser un diagnostic partagé des besoins en compétences dans le secteur minier guinéen, identifier les leviers de transformation et établir une feuille de route concrète en lien avec les objectifs du programme Simandou 2040. Mohamed Banks Bangoura répond aux questions de Mohamed Bangoura.
Interview !
La troisième édition du FOMIDE est prévue pour les 25 et 26 juin 2025. Pourquoi avoir choisi comme thème : “Simandou 2040 et projets miniers : quelles compétences pour transformer le potentiel minier en développement durable” ?
Le Forum des Mines et du Développement Durable, le FOMIDE, qui en est à sa troisième édition, est un évènement conçu et mis en œuvre par des Guinéens depuis 2022 au regard de nos incommensurables et innombrables ressources naturelles mais surtout en tenant compte de l’impératif de les exploiter en respectant les exigences de durabilité. Si l’édition de l’année dernière avait fait un focus sur la transformation locale de nos ressources, cette année, le choix du thème « Simandou 2040 et projets miniers : quelles compétences pour transformer le potentiel minier en développement durable? » s’inscrit dans une vision prospective et proactive visant à s’aligner sur les défis identifiés et déjà adressés par les plus hautes autorités de notre pays, des défis liés notamment à l’exploitation du gisement de Simandou et d’autres projets miniers.
Il s’agit avec cette troisième édition du FOMIDE, d’inviter à réfléchir sur le capital humain, l’implication de celui-ci dans l’identification des secteurs et l’inter-complémentarité de ses dernières faces aux priorités de développement, afin de projeter avec discernement, notre avenir collectif. Le méga projet Simandou, bien sûr, est emblématique. Mais à travers lui, c’est tout le secteur minier guinéen que nous interrogeons dans son rôle de locomotive : disposons-nous des compétences humaines, techniques, institutionnelles nécessaires pour transformer nos ressources naturelles en opportunités de développement durable ? Il nous faut anticiper, former, innover mais surtout agir avec soin et pragmatisme. Au FOMIDE, nous croyons, aux côtés et à la suite du gouvernement avec le leadership affirmé et une volonté politique exempte, d’ambiguïté, que la Guinée doit préparer sa jeunesse à piloter sa propre transformation.
L’idée sera aussi de s’aligner sur les ODD, ainsi que les volets du programme intérimaire actuel Guinéen en intégrant les dimensions environnementale, sociale et économique (les 3 piliers du développement durable) dans la gestion des ressources minières, de créer un écosystème de formation adapté aux métiers miniers et aux industries connexes, afin d’éviter une économie enclavée et dépendante des capitaux étrangers. Il sera aussi question de cogiter sur la meilleure manière d’impliquer le secteur privé guinéen au processus élargi de domiciliation de la nationale au-delà du simple rôle de sous-traitant. Enfin, le FOMIDE 2025 permettra de s’inspirer des standards et pratiques internationales, de tirer les leçons des modèles miniers africains pour une croissance inclusive irréversible.
Quels sont vos rapports avec les partenaires du FOMIDE ?
Nos partenariats sont stratégiques et multisectoriels. Notre premier partenaire est le Gouvernement. D’ailleurs, l’événement est organisé sous le haut patronage du Président de la République, le Chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya. La Présidence de la république à travers le Comité stratégique Simandou 2040 dirigé par le Ministre Directeur de cabinet Djiba Diakité nous accompagne tout comme la Primature et le Premier Ministre Chef du Gouvernement Amadou Oury Bah et le ministère des Mines et de la Géologie. Le Premier Ministre et le Ministre des Mines ainsi que la Ministre de l’Environnement et du Développement Durable étaient présents lors de l’édition de l’année dernière.
Toujours sur le plan institutionnel, nous sommes heureux d’avoir à nos côtés, dès la première édition, la Chambre des Mines de Guinée qui joue un rôle essentiel à la réussite du FOMIDE. La Chambre des Mines de Guinée a cru au FOMIDE dès la première édition. Elle a toujours été présente, à la fois comme institution fédératrice du secteur minier privé, mais aussi comme force de proposition. Son Président, Ismaël Diakité, est un acteur de dialogue, très à l’écoute, qui soutient une vision moderne, concertée et durable de l’exploitation minière.
En plus de ce rôle fondamental de cohésion dans le secteur, en promouvant une exploitation responsable et concertée joué par la Chambre des Mines de Guinée, le FOMIDE bénéficie d’un soutien fort du secteur privé dès la première édition. Des groupes comme Rio Tinto, qui porte l’un des projets les plus structurants du continent, le Simandou, sont à nos côtés avec une approche de long terme : développement d’infrastructures, emploi local, standards ESG élevés…
Et je ne peux que saluer l’engagement de UMS Africa, qui prouve qu’un leadership national fort est possible. Leur investissement dans la logistique, la formation, et l’écosystème minier au sens large, est une contribution directe à l’économie du pays.
Ce sont des partenaires engagés, lucides, et profondément alignés avec les valeurs du FOMIDE.
Pour cette édition, nos partenaires sont nombreux et essentiels. Ils viennent du public, du privé, du monde universitaire, de la coopération internationale. Ce qui nous unit, c’est la volonté de faire évoluer le secteur minier vers plus de durabilité, d’inclusion et de responsabilité. Les aspects environnementaux sont mis en exergue. Une note significative doit être faite de façon ininterrompue à l’intention des parties prenantes surtout des communautés sur la responsabilité sociétale des entreprises. Ces dernières ont une obligation de responsabilité afin d’être acceptées dans leur environnement d’opération. Le FOMIDE est une plateforme ouverte, crédible, tournée vers les résultats concrets. Nous ne faisons pas dans le cosmétique. Nous faisons dans le stratégique.
Quelles seront les grandes activités de cette édition 2025 ?
Le programme est dense et pensé pour générer de l’impact. Il y aura des conférences plénières de haut niveau, des panels spécialisés sur des thématiques clés, des ateliers participatifs, des sessions de formation pour les jeunes.
- L’une des innovations au cœur de cette édition du FOMIDE qui se veut la plus humaine, une synergie de compétences, c’est l’Espace Jeunes Talents Mines. C’est l’un des espaces les plus dynamiques et porteurs d’espoir du FOMIDE. Nous avons conçu l’Espace Jeunes Talents Minescomme une plateforme d’expression, de découverte et de valorisation pour les étudiants, les jeunes diplômés, les chercheurs, les institutions de formation, mais aussi les jeunes entrepreneurs en lien avec le secteur extractif et bien d’autres, en s’assurant de leur évidente interdépendance. C’est aussi un lieu où les jeunes peuvent présenter leurs projets, pitcher des idées, dialoguer directement avec des recruteurs, des ingénieurs, des décideurs. On y organise aussi des ateliers métiers, des masterclasses, des rencontres avec des responsables RH du secteur minier, et même des sessions de coaching pour mieux se préparer au monde professionnel. Des cabinets de recrutement y prendront part pour partager les offres d’emploi disponibles dans le secteur. Ils participeront ainsi à l’effort d’information et d’orientation initié par le FOMIDE. L’idée est simple : donner aux jeunes les clés pour se projeter dans les chaînes de valeur minières et d’autres éventuellement, mais c’est surtout faire comprendre aux industriels qu’investir dans la jeunesse guinéenne, c’est investir dans la durabilité de leurs projets. L’enthousiasme que suscite cet espace depuis que nous l’avons annoncé est un signe fort : la jeunesse guinéenne veut être actrice, pas spectatrice. Ainsi au-delà de cet événement, elle veut s’engager dans un processus irréversible dynamique auquel FOMIDE souscrit avec réalisme et perspicacité.
Vous visez la mobilisation d’acteurs très variés. Comment garantir que cela débouche sur des actions concrètes ?
Dès la première édition du FOMIDE, nous avons fait le choix d’une méthode inclusive, rigoureuse qui adresse les questions prégnantes. Aujourd’hui, à la troisième édition, nous avons gagné la confiance d’un large écosystème : entreprises minières, pouvoirs publics, collectivités, universitaires, société civile, jeunesse. Cette confiance, nous l’avons bâtie autour d’une stratégie de mobilisation en trois piliers : 1. L’écoute et la co-construction. Chaque acteur est impliqué dès le début, notamment dans l’identification des enjeux, la formulation des panels et le choix des intervenants. Chacun est partie prenante, pas simple spectateur. 2. La diversité des formats. Le FOMIDE ne se limite pas à des discours. Il offre des panels de haut niveau, des ateliers ciblés, un espace jeunes talents, des sessions B2B, et des moments de dialogue citoyen. Chaque acteur y trouve sa place, son rôle, sa voix. 3. L’engagement post-forum. Ce qui nous distingue, c’est notre capacité à traduire les recommandations en feuilles de route suivies, avec des points d’étape partagés. Cela crédibilise notre démarche, et renforce la fidélité de nos partenaires. Résultat : des partenaires qui reviennent chaque année, de nouveaux qui nous rejoignent, et surtout une dynamique vertueuse nationale qui s’installe. Le FOMIDE devient une fabrique collective de transformation du secteur minier en faveur d’un développement durable de la Guinée.
Quels résultats attendez-vous de cette 3ᵉ édition ?
Nous visons une forte mobilisation des parties prenantes du secteur extractif et celle de l’éducation et de la formation. Les étudiants, les chercheurs d’emplois et les entrepreneurs doivent s’approprier cet espace pour mieux cerner ce secteur moteur de l’économie nationale et nous les attendons nombreux les 25 et 26 juin prochains. Nous sommes convaincus que le FOMIDE débouchera sur l’élaboration d’une feuille de route nationale pour les compétences dans le secteur minier, des engagements clairs en faveur de l’emploi local, des recommandations utiles pour la planification territoriale toute chose en faveur de la détection et de la configuration des corridors multisectoriels de développement de la Guinée face aux enjeux pertinents de SIMANDOU 2040, ce qui instaurera une conscience collective renforcée de l’importance du développement durable. En un mot : nous attendons que le FOMIDE accélère la transformation du secteur minier en levier de progrès partagé.
Pour conclure et comme vous l’avez constaté, le FOMIDE 2025 se positionne comme une plateforme d’actions transformatrices, susceptible d’identifier des éléments intégrateurs du développement global de la Guinée vers une émergence possible, bien en phase avec la vision Simandou 2040. En tant qu’organisateur, nous veillons à ce que chaque discussion débouche sur des engagements vérifiables, soutenus par nos partenaires et portés par une communication transparente.
Interview réalisée par Mohamed Bangoura