Élection présidentielle en Guinée : le MoDeL invite le Général Mamadi Doumbouya à respecter sa parole

il y a 7 heures 40

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Alors que les appels à la candidature du Général Mamadi Doumbouya pour la présidentielle du 28 décembre se multiplient, il y a des voix qui rament à contre-courant. C’est le cas du Mouvement démocratique libéral (MoDeL), dont le leader Aliou Bah est en prison. Moïse Diawara, porte-parole du MoDeL, insiste sur la nécessité pour le président de la Transition de respecter sa promesse de ne pas se présenter à la présidentielle. A l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du parti, organisée ce samedi, 1er novembre 2025, à son siège à Conakry, il a dénoncé les nombreuses manœuvres qui incitent le tombeur d’Alpha Condé à garder le pouvoir, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Comme à l’accoutumée, cette rencontre politique a connu une forte mobilisation des militants et sympathisants du MoDeL.

Selon son porte-parole, Moïse Diawara, la rencontre a permis d’échanger sur les grandes orientations du parti, les préparatifs du prochain congrès ainsi que sur l’actualité politique nationale. « C’est comme à l’accoutumée, vous-même vous avez constaté qu’il y avait un engouement aujourd’hui à l’assemblé générale du parti, il y avait une forte mobilisation et nous sommes en train de réaliser que le MoDeL est entrain de devenir un système politique très solide, basé sur la vision, la constance et la confiance. Aujourd’hui, il était question pour nous de discuter autour des points essentiels, il était question pour nous d’informer nos militants et militantes par rapport à toutes les actions initiées par le bureau exécutif en général et voilà, nous sommes en train de travailler sur le congrès. Il y a des préalables, des étapes. On était là aujourd’hui pour donner des directives, des orientations et aussi des consignes à l’ensemble des militants et militantes de notre parti. On a essentiellement discuté autour de ces trois points-là, c’est-à-dire l’information générale, le Congrès et puis l’actualité politique ».

Abordant la question de la participation du MoDeL à la prochaine élection présidentielle, Moïse Diawara a déploré l’absence du président du parti, Aliou Bah, toujours détenu à la maison centrale. Il a réaffirmé que le parti ne pouvait se prononcer sur un processus électoral préparé sans sa participation et a, une fois encore, demandé la libération immédiate de son leader. « On a toujours dit qu’aujourd’hui, cette question-là aurait dû être posée, on aurait souhaité qu’elle soit posée en présence de notre président, mais très malheureusement, il est encore injustement emprisonné à la maison centrale. Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est la libération de notre président et que s’il est là, entre-temps, on aurait le temps suffisamment pour discuter autour de ces questions politiques, parce que pour le moment, c’est une option qui nous a été imposée et tout a été préparé sans nous. Donc, on ne peut pas commenter, discuter et décider de la participation à une élection présidentielle à laquelle on n’a pas pris part aux préparatifs », a déclaré M. Diawara.

Profitant de l’occasion, le porte-parole du MoDeL a lancé un appel solennel au président de la Transition. Il l’a exhorté à respecter son engagement initial de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle, estimant qu’un tel respect de la parole donnée constituerait un héritage moral fort pour la Guinée et marquerait un tournant dans la culture politique du pays. « Très sincèrement, nous profitons de cette interview pour prodiguer des consignes au président de la transition actuelle. Lorsqu’il a pris la décision de prendre son engagement, il n’a pas été encouragé par qui que ce soit, il s’est lui-même déplacé, il s’est levé devant le peuple de Guinée, devant l’opinion nationale et internationale, il a dit que ni lui ni aucun membre de son gouvernement ne sera candidat aux élections présidentielles. Ça, ça ne vient pas des partis politiques et on n’a pas payé des cautions pour qu’il vienne tenir ce discours. Aujourd’hui, ce que nous lui demandons, c’est de faire en sorte qu’il respecte cet engagement qu’il a pris devant le peuple de Guinée et que s’il le fait, il laisserait vraiment un grand héritage à la Guinée, parce que ça serait une autre culture qu’il va s’imposer dans l’esprit des opposants guinéens, qui n’est autre que le respect de la parole donnée et qui ne doit pas, en aucun cas, céder à la tentation, parce que notre histoire récente déjà nous enseigne et nous devons tirer des leçons. L’histoire récente, on a constaté les mêmes actions envisagées par certains pour encourager le troisième mandat en République de Guinée ici. Et aujourd’hui, ce sont les mêmes qui sont entrain, aujourd’hui encore, de payer des cautions pour la candidature du président de la Transition actuelle. Il est mieux placé pour tirer des leçons et nous espérons qu’il va vraiment tout faire pour entrer par la grande porte ».

Selon Moïse Diawara, il est inconcevable de mobiliser des fonds pour un dirigeant qui a déjà la mainmise sur les ressources de l’État. « Il y a trop de difficultés dans ce pays pour cotiser pour un président de la transition qui a la main mise sur les caisses de l’État et qui n’en a pas du tout besoin. C’est juste de la manipulation et c’est contre tout cela que nous sommes en train de lutter et c’est ce que nous sommes en train de dénoncer. On veut que le peuple de Guinée, que les gens acceptent de se montrer un peu plus responsables et qu’ils évaluent, qu’ils imaginent les conséquences des actes », a martelé M. Diawara.