École primaire de Nyalama/Lélouma : l’autre visage d’un système éducatif en déliquescence dans les zones rurales 

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A Nyalama, une bourgade relevant de Kagné Gandé dans la sous-préfecture de Linsan Saran, pour pallier le manque criard d’infrastructures scolaires, les citoyens ont pris l’initiative de construire un hangar devant servir de salle de classe pour les enfants de la localité. Fait de bois et de lames de bambou, le hangar est coiffé de paille et de feuilles de rônier qui ne permettent même pas d’être à l’abri du soleil. Au fond de trois rangées de tables bancs est rangé un minuscule tableau. Il n’y a ni toilettes ni eau potable. C’est l’unique et la toute première école de cette localité.
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Conscient de la situation, Sakony Koulibaly, un des responsables du secteur explique que :  » nous n’avons pas de fonctionnaires issus de ce village et nos jeunes et nos enfants n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Et l’école la plus proche de nous se situe au-delà de 10 kilomètres. Nous savons pertinemment que la réussite de nos enfants dépend de leur scolarisation. Et nous n’avons pas où les scolariser« , rappelle dès l’entame notre interlocuteur.
Poursuivant, il indique que :  » c’est compte tenu de tous ces facteurs qu’on a jugé nécessaire d’initier la construction de cette salle de classe en hangar que vous voyez là. On a recruté un nombre important d’enfants. Mais le nombre le plus important encore est à la maison par manque de place où par soucis de ne pas voir cette initiative aller à terme. Et comme on est parvenu à faire ce hangar, il fallait aussi faire des démarches pour avoir un enseignant. Dieu merci nous avons réussi à avoir un contractuel à notre charge », explique le chef secteur.
 
Interpellé par rapport à cette triste réalité, l’unique enseignant contractuel de cette unique salle de classe, Mamadou Siradiou Koulibaly a confié que  » lorsqu’ils ont réussi à mettre en place ce hangar, j’ai été contacté pour ficeler un contrat avec la communauté afin que j’enseigne les enfants. On a recruté 75 enfants. Comme vous avez pu constater, c’est la première école de la localité. Et ce sont les parents de ces enfants qui se chargent de payer à chaque mois les frais de scolarité. Les cours ont démarré il y a juste quatre semaines. Pour le moment ça se passe bien, » se félicite le maître de la classe. 
Poursuivant en ces termes :  » seulement il y a d’autres enfants qui ont énormément de remords de fait qu’ils n’ont pas eu la chance d’être recruté faute de place. D’autres encore, les parents n’ont pas les moyens pour payer la scolarité. Il y a un nombre important d’enfants pour ne pas dire le plus important qui n’est pas encore inscrit, » déplore Siradiou Koulibaly.  Aujourd’hui, il sollicite l’appui de l’Etat pour l’implantation d’une école pour cette localité qui en a plus que jamais besoin.
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