Éboulement meurtrier à Siguiri : « l’Etat doit prendre des dispositions pour sécuriser les sites exploités » (Oumar Totiya)

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L’éboulement minier survenu mercredi 03 avril 2024 à Siguiri qui a fait au moins 5 morts dans une ancienne mine, ne laisse pas indifférent Oumar Totiya Barry.

Pour le chercheur en géopolitique des ressources minières, le manque de contrôle et de réglementation et l’absence de l’Etat dans ces zones expliquent la recrudescence des cas de mort dans cet éboulement.

« La problématique d’éboulement des mines d’or est très récurrente dans la zone de Siguiri. Cela résulte généralement de l’exploitation artisanale de mines sur des anciens sites exploités par des sociétés minières où des anciens sites exploités par des mineurs eux-mêmes et dans des conditions de sécurité, de santé, très catastrophiques. Ces mines sont exploités sans aucune protection parfois par des mineurs mais aussi des femmes. Ce qui provoque souvent des éboulements entraînant des dizaines de morts. La question de la réhabilitation des sites est une obligation. Une obligation à la fois du point de vue du code minier et aussi du code de l’environnement. Les sociétés minières ont l’obligation de réhabiliter les sites exploités. Pour le faire, il y a un des éléments à prendre en compte. Les sociétés minières ne réhabilitent pas directement après l’exploitation, parce qu’elles estiment qu’il y a encore des ressources. Elles attendent encore des années pour revenir exploiter le site et après réhabiliter et fermer complètement. Donc la période entre la suspension de l’activité minière les exploitants artisanaux viennent sur le site et exploiter de l’or. Ce qui les exposent à des risques d’éboulement parce que le site n’est pas sécurisé et stabilisé. Donc, face à ce type d’éboulement l’Etat doit veiller à une certaine application des dispositions du code minier et de l’environnement et surveiller le site où l’exploitation a été suspendue où abandonnée en attendant la réhabilitation définitive de ces sites. L’Etat doit prendre des dispositions pour sécuriser les sites exploités. L’Etat doit interdire l’accès aux sites dangereux aux orpailleurs. L’Etat doit être présent en matière de réglementation et contrôle de cette activité d’orpaillage », a-t-il indiqué.

À noter que cette vieille mine très fréquentée par des orpailleurs artisanaux est située non loin du district de Amina, dans la sous-préfecture de Siguirini.

Saidou Barry

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