Dr Karamo (Gouv. BCRG) au GUIF: « il n’y a pas tellement de problèmes de financement en Guinée. Là où il y a problème, c’est… »

il y a 8 mois 200
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Les autorités guinéennes ont lancé ce mardi 5 mars 2024, la troisième édition du Guinea Forum Investment (GUIF). Cette année, treize (13) projets et 40 projets publics à la recherche de financement d’un montant estimé à près de 13 milliards de dollars seront présentés devant les partenaires.

Et, justement, le premier panel de ce rendez-vous incontournable a vibré au rythme des défis et perspectives du financement des investissements en République de Guinée. A l’estrade, plusieurs économistes tant du secteur privé que public se sont relayés, chacun donnant son avis sur cette question majeure pour le développement de la Guinée.

Au sortir de cette session d’échanges et de partage, le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), Dr Karamo Kaba s’est montré optimiste quant à la recherche de financement en République de Guinée. Pour cet économiste, le soi-disant ‘’manque’’ de financement auquel des acteurs font allusions n’est pas dû à la rareté de celui-ci, mais à la nature de l’entrepreneuriat en Guinée.

« Ce genre de forum est très important. Ça nous permet de pouvoir faire assoir autour d’une table, des acteurs d’horizon différent. Ça nous permet d’échanger de façon libre, des difficultés, des challenges et des opportunités du secteur privé. Dans la plupart des pays, lorsque vous faites le ratio du poids du secteur privé dans le PIB, on atteint souvent 25%. Cela veut dire que ¾ de la création de la richesse viennent du secteur privé. Aujourd’hui, nous avons évoqué le sujet basé sur le financement. Comme nous l’avons dit, en Guinée, il n’y a pas tellement de problèmes de financement. Nous avons pu lever sur le marché local, 1000 milliards GNF pour la construction de la cité administrative de Koloma, pu lever 5000 milliards GNF pour les obligations du Trésor dont une grande partie va servir à la construction des routes et des hôpitaux. Là où il y a problème, c’est que nous avons à faire à beaucoup d’entreprises qui opèrent dans le secteur de l’informel. Donc, pour une banque, c’est très compliqué d’accorder du financement dans ce genre de contexte. Ce que nous avons au niveau de la BCRG, c’est que nous avons mis en place un certain nombre de réformes notamment le pourcentage de risque pour que nous puissions distinguer qui est le bon client et qui ne l’est pas. L’idée est de faire en sorte que le bon client puisse être discriminé positivement, c’est-à-dire avoir des taux d’intérêt le plus bas possible ; et le client qui est moins sain financièrement ait le taux d’intérêt le plus élevé », a-t-il exposé.

Pour Dr Kaba, pour que la Guinée puisse se développer et atteindre le niveau que ses fils aspirent lui donner, il faut qu’ils accepter de financer son développement.

« Encore une fois, il n’y a pas de magie. Nous devons faire ce que les autres ont fait. Nous devons améliorer notre cadre des affaires, adhérer aux meilleures pratiques internationales, faire en sorte que tous les candidats qui veulent accéder aux ressources financières le puissent dans les meilleures conditions et dans l’équité. Nous devons aussi punir tous les comportements déviants. (…). Quand lève des impôts, il faut savoir que les impôts pour construire les routes, c’est pour construire les hôpitaux, c’est pour construire les écoles. Quand on est dans un pays comme la Guinée où nous avons un besoin criard d’infrastructures, on ne peut pas venir et dire le moins d’impôts. C’est normal de payer les impôts, c’est même citoyen. La question qui se pose c’est l’élargissement de l’assiette. Parce que, trop souvent en Guinée, c’est toujours les mêmes qui paient les impôts. L’idée, c’est donc élargir le nombre de personnes qui paient les impôts afin de le réduire le fardeau pour tous. Mais les gens qui disent qu’ils paient plus d’impôts, demandez-leur, quel est leur bénéfice. La réalité, c’est qu’ils font beaucoup de profits, mais ils ne le diront jamais. Les impôts, pour construire les infrastructures. Ce ne sont pas les bailleurs qui vont financer, ce sont les Guinéens qui vont financer le développement de la Guinée »,a-t-il indiqué.

L’autre panel qui a animé la première journée de ce forum était axé sur le secteur minier avec pour thème« l’exploitation minière en Guinée et la sous-traitance : quelles opportunités pour l’économie locale et les populations impactées ? ».

MohamedNana Bangoura

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