Dr Diané à la barre: « La justice doit être rendue de manière transparente et équitable, sans influence politique ni préjugée »

il y a 6 heures 41
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Dr Mohamed Diané comparaît depuis ce matin devant la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières. Contrairement à ce qu’il a fait devant la chambre du jugement, le prévenu a décidé de briser le silence devant la chambre des appels. Quand il a eu des opportunités ce jeudi, il a expliqué que sa présence devant la chambre des appels ne relève pas seulement de sa défense personnelle, mais elle relève aussi d’une quête pour la justice, pour l’équité et le respect des droits fondamentaux qui doivent prévaloir dans toute société démocratique.

« Je réaffirme mon innocence face aux accusations portées contre moi, lesquelles ne reposent sur aucune preuve tangible, ni sur une base juridique solide. Les irrégularités flagrantes qui ont entaché cette procédure depuis l’enquête préliminaire jusqu’au verdict final sont indéniables. Elles soulèvent des questions graves quant à l’intégrité de ce processus judiciaire et au respect des principes fondamentaux du droit », a-t-il entamé.

L’ex ministre de la défense a ensuite fait des observations sur chacune des infractions qui lui sont reprochées. Par rapport au fait de détournement de deniers publics, il a trouvé inconcevable sa condamnation pour un délit dont les éléments essentiels, selon lui, n’ont jamais été clairement établis.

« Aucun montant précis ne m’a été reproché de l’enquête préliminaire et devant les magistrats instructeurs. Sauf curieusement, le jour de la plaidoirie, les avocats de l’agent judiciaire de l’État ont déclaré un montant de 500 000 milliards détournés, sans aucune preuve documentaire présentée à l’audience. Aucun témoin clé n’a été entendu. Comment peut-on condamner une personne sans même savoir ce qu’elle est censée avoir détourné ? Comment elle l’a fait ? Et à quelle fin ces fonds auraient été utilisés ? Pourtant, en matière de détournement de deniers publics, la charge de la preuve incombe au ministère public. C’est à lui de rapporter la preuve de l’infraction. C’est évident que ma condamnation repose sur les allégations vagues et non étayées; ce qui constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit pénal », a dénoncé Dr Diané.

En ce qui concerne les accusations de blanchiment de capitaux et d’enrichissement illicites, il a indiqué que plusieurs biens lui sont attribués alors que ceux-ci n’ont aucun lien avec lui.

« Et aucune preuve n’a été fournie pour étayer ces allégations. De plus, contrairement à ce qui sont aux affaires en ce moment, mes déclarations de patrimoine effectuées en toute transparence devant la Cour suprême en 2011 et devant la Cour constitutionnelle en 2016 ont été ignorées. Cette omission délibérée de vérifier des faits aussi sensibles démontre un parti pris évident et une volonté de me condamner à tout prix, sans égard pour la vérité ou la justice », a affirmé l’ex ministre de la défense.

Pour finir, il s’est adressé aux juges : « Monsieur le président, messieurs les juges, je vous demande de reconsidérer ce dossier avec impartialité et rigueur. Un procès équitable ne peut se fonder sur des allégations non étayées, des preuves absentes et des inégalités procédurales aussi graves. La justice doit être rendue de manière transparente et équitable, sans influence politique ni préjugée. Monsieur le Président, Monsieur les juges, je fais confiance à votre sagesse et à votre engagement envers la justice pour rétablir la vérité et réparer cette injustice. L’histoire jugera, mais c’est aujourd’hui que nous avons l’opportunité de faire ce qui est juste », a-t-il interpellé.

Sékou Diatéya

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