Divo (Côte d’Ivoire) : « Avant, je n’avais pas de repos. On sortait à 4h du matin » (Camionneur guinéen)

il y a 2 heures 15
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

De Bananko, dans la préfecture de Kouroussa, en Haute-Guinée, dont il est originaire, Aboubacar Sidiki Keïta est actuellement chauffeur à Divo, sa ville natale, au centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Il voyage à l’intérieur, presque partout dans le pays pour transporter du café, du cacao et d’autres types de marchandises. Interrogé à Divo par l’envoyé spécial de Guineematin.com, il est revenu sur son activité qui lui prenait tout son temps à un moment donné.

Après avoir fait des années de travail dans le transport urbain dans cette région agricole, Aboubacar Sidiki Kéita tend vers sa retraite. Au volant de son camion frigorifique, il revient son activité qu’il exerçait, autrefois, à plein temps pour transporter des produits agricoles en saison de récolte dans presque toutes les villes de Côte d’Ivoire. « Je suis chauffeur. Je voyage presque partout dans le pays. Dès fois, c’est à Abidjan, tantôt à Daloa, ça dépend d’où je trouve le contrat. Je transporte surtout des bananes, des graines de cacao que les femmes achètent avec les cultivateurs pour envoyer dans les usines », explique Aboubacar Sidiki Keïta.

Pas de plaintes particulières sur les conditions de travail, mais la rareté des contrats inquiète Sidiki. Contrairement aux années précédentes, le marché se détériore de jour en jour. « Avant, je n’avais pas de repos. Souvent, on sortait à 4h du matin pour rentrer à 1h parfois. On était toujours sur pied, mais actuellement, l’intensité du travail a complètement baissé. On se demande même pourquoi. A part cela, on ne se plaint pas. Les routes sont très praticables. On va jusque dans les brousses sans difficultés majeures », affirme-t-il.

A défaut d’avoir poussé les études, Aboubacar Sidiki a opté pour le métier de chauffeur. Son désir d’indépendance lui permet d’économiser petit à petit pour s’offrir son premier camion. Né à Divo, le natif de Bananko, à deux kilomètres de la sous-préfecture de Kouroussa, revient sur son choix du métier et explique comment ses parents s’y sont installés. « C’est moi-même qui ai voulu faire ce métier après quelques années dans l’école coranique. En ce moment, mon papa était en Guinée. Etant seul, je souffrais beaucoup. Un jour, l’idée m’est venue de l’informer que je veux faire un métier. Il était très content. J’ai commencé par la couture en 1986, ensuite la maçonnerie où j’étais payé à 750 francs CFA par jour. Mais j’ai constaté que les tailleurs, même en jour de fête, n’ont pas de repos. J’ai quitté pour apprendre la conduite. C’est là que je me suis démerdé jusqu’à avoir mon permis et mon camion de mon propre argent. C’est par le biais de son petit frère que mon papa, maçon de profession, est venu s’installer à Divo. Il a passé une majeure partie de son temps ici. Après, on est né ici. »

Aujourd’hui, Aboubacar Sidiki Keïta cherche a quitté le volant pour le commerce pour continuer à nourrir sa famille. Polygame et père de 6 enfants, le chauffeur n’affiche aucun regret quant à son choix de métier de transporteur.

De retour de Divo, Mamadou Malal Baldé pour Guineematin.com

The post Divo (Côte d’Ivoire) : « Avant, je n’avais pas de repos. On sortait à 4h du matin » (Camionneur guinéen) first appeared on Guineematin.com.

L’article Divo (Côte d’Ivoire) : « Avant, je n’avais pas de repos. On sortait à 4h du matin » (Camionneur guinéen) est apparu en premier sur Guineematin.com.

Lire l'article en entier