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Au sein de la société civile guinéenne, les commentaires vont crescendo au lendemain de la dissolution du gouvernement Goumou par le CNRD. Si certains estiment que la décision prise par le chef de la junte est salutaire, d’autres, en revanche, restent sur leur faim.
Pour le FNDC, la décision n’est pas surprenante dans la mesure où le bilan du gouvernement dissous est particulièrement négatif. « Ce gouvernement avait pris les rênes au moment où nous avions accès à l’internet, à l’électricité, à l’eau dans nos robinets par intermittence, au moment où nous avions des télévisions et des radios fonctionnelles. Malheureusement, à l’issue de leur gestion, nous n’avons pratiquement rien de tout cela, et les denrées alimentaires sont de plus en plus chères. Ceci prouve suffisamment que le bilan est négatif et qu’ils méritent d’être renvoyés », a soutenu le responsable des antennes et de la mobilisation citoyenne du FNDC avant de s’indigner sur la forme.
« Nous saluons l’acte s’il est fait dans l’intention de redresser la transition, et nous condamnons la forme. Le fait de retirer leurs documents de voyage, de leur demander aussitôt de déposer des tampons… c’est comme si on les traitait comme des malpropres alors qu’ils sont des pères de famille qui ont servi la nation et méritent respect et considération« , a dénoncé Billo Bah.
S’inscrivant dans la même logique, Keamou Bogola Haba estime que c’est une opportunité pour ouvrir le dialogue entre Guinéens, avec la CEDEAO et les amis de la Guinée pour la redéfinition du contenu et du chronogramme précis de la transition, ainsi que pour la constitution d’une équipe gouvernementale qui terminera le travail avec sérénité pour un atterrissage satisfaisant. C’est pourquoi, il attend de tous les Guinéens qui veulent une Guinée apaisée et économiquement en marche pendant cette transition, qu’ils tiennent compte des objectifs non politiques des militaires et des attentes électoralistes des politiques.
Contrairement à ses pairs, Ibrahima Balaya Diallo estime que le problème est global et ce n’est pas encore totalement réglé. Par conséquent, dit-il, « nous sommes encore sur notre faim. On ne peut pas simplement jeter en pâture ceux qui ont géré en tant que ministres, c’est le système qui n’a pas fonctionné. Ce qui est sûr, c’est que la population doit aujourd’hui avoir assez de courage pour demander le départ même du CNRD, car près de trois ans, ils n’ont pas su montrer les mesures nécessaires pour nous conduire à la fin d’une transition », a fustigé le leader du Forum civil. « Il faut qu’à la fin de l’année, nous puissions organiser les élections, car ils ont fait leur temps et ils ont montré leurs limites« , a-t-il justifié.
Même son de cloche au sein du Forum des Forces Sociales de Guinée. Abdoul Sacko estime que malgré l’opportunité que pourrait représenter cette dissolution du gouvernement, nous (FFSG) avons l’obligation de faire preuve de retenue. « D’abord, parce que nous ne savons pas s’il s’agit d’un arrêt de repositionnement voulu du CNRD en considérant le gouvernement comme un bouc émissaire. Il est vrai que ce gouvernement n’a pas été à la hauteur des attentes. Cependant, le mal est à tous les niveaux du gouvernement. Donc, si cet arrêt vise à une rectification qui consiste à considérer la transition comme une situation anormale pour laquelle l’ensemble des acteurs sociopolitiques et professionnels du pays doivent s’associer aux compatriotes militaires pour définir le contour d’un retour diligent à l’ordre constitutionnel, nous estimons que c’est bien« , a-t-il noté.