Détournement de fonds destinés au Haj 2025 : le responsable d’une agence de voyage plaide coupable

Les débats ont été ouverts ce mercredi 29 octobre 2025, dans l’affaire qui oppose Lansana Baldé à neuf autres personnes victimes d’escroquerie et de faux et usage de faux portant sur un montant de 485 millions de francs guinéens.

Devant le tribunal correctionnel de Dixinn, ce secrétaire général d’une agence de voyage a reconnu avoir fait perdre ce montant de ces neuf candidats au pèlerinage au compte de cette année.

Interrogé par le tribunal sur les tâches qui lui étaient confiées en tant que secrétaire de cette agence de voyage, le prévenu tente d’expliquer.

« J’étais secrétaire dans une agence de voyage. À mon avis, un secrétaire d’agence n’a pas la capacité d’envoyer quelqu’un à la Mecque, mais il peut fournir des conseils et enregistrer les clients. Depuis 2018, c’est mon numéro qui figure sur les affiches de l’agence, donc les clients me contactais directement pour les inscriptions et les démarches. Neuf personnes ont payé les frais de voyage, mais n’ont pas pu se rendre à la Mecque cette année-là. Elles étaient en attente pour participer au pèlerinage de l’année suivante. Je n’ai pas versé les fonds correspondants à ces neuf inscriptions, car elles étaient censées attendre. J’ai malheureusement perdu l’argent, sans savoir de quelle manière cela est arrivé alors qu’ils (pèlerins) étaient sous ma responsabilité », a-t-il déclaré.

En en croire M. Baldé, le versement de ce montant à son niveau a violé la procédure édictée par l’argent. Un arrangement qui s’est apparenté à une escroquerie, pourtant quotidiennée par les victimes mêmes.« Ces personnes savaient qu’elles ne partiraient pas immédiatement et qu’elles étaient sur une liste d’attente. Le directeur de l’agence n’était pas au courant de la situation, mais un collègue avec qui je travaille en avait connaissance» a révélé Lansana Baldé.

Absents à l’audience de ce jour, la juge Damba Oularé s’est vue obligée de renvoyer l’affaire au 12 novembre 2025 pour la comparution des plaignants et éventuellement pour les réquisitions et plaidoiries.

Saidou Lébêré