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En détention préventive à la maison centrale depuis le 08 mars 2024 pour des faits de production, diffusion et mise à disposition de données portant atteinte à la dignité et d’interruption volontaire de grossesse, la journaliste Aminata Conté bénéficie du soutien d’activistes et militantes des droits de l’Homme.
Réunies en collectif, ces dames et jeunes filles ont écrit à la ministre des Affaires Sociales, de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables.
Dans ce courrier, elles lancent une alerte de premier et l’invite à appeler à la vigilance et à la rigueur du Chef de l’État et du Gouvernement afin que Aminata Conté soit purement et simplement libérée et mise sous protection de l’État.
Ci-dessous le courrier du collectif des militantes et activistes :
Ministère des Affaires Sociales, de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables
À l’attention de Madame la Ministre
Objet : mise en liberté et mise sous protection de Aminata Conté par l’État et plainte contre X
Nous, activistes et militantes réunies en collectif, vous adressons le présent courrier, pour lancer une alerte de premier ordre.
Engagées dans la lutte contre toutes formes de violences, nous menons depuis de nombreuses années, une lutte acharnée contre les violences sur la personne humaine, spécifiquement, les femmes, les enfants et les personnes vulnérables.
À cet effet, nous agissons dans la sensibilisation et l’éducation quotidienne tout en effectuant une veille constante pour relever les abus à tous les niveaux.
Le 08 mars 2024 nous avons constaté avec effroi, que la journaliste Aminata Conté a été placée en détention à la Maison Centrale de Conakry pour des faits de production, diffusion et mise à disposition de données portant atteinte à la dignité et d’interruption volontaire de grossesse.
En effet, elle a été simplement incarcérée car un haut magistrat de la justice a débarqué à l’oprogem pour se rassurer qu’elle serait mise aux arrêts.
Référence faite à la loi, pour toute inculpation, une enquête doit être ouverte pour situer les responsabilités.
Dans le cas de Aminata Conté, elle a été privée de liberté après audition à laquelle elle s’est librement rendue.
Concernant les données en question, il doit être prouvé que la citoyenne Aminata Conté est bien celle qui les a diffusées et que lesdites données ne relevaient pas d’une production à titre privé.
Aussi, la loi exige que tous les impliqués bénéficient d’un même traitement si poursuite il y a, pour situer les responsabilités.
Quant à l’accusation d’interruption volontaire de grossesse, il doit être avéré que Aminata a pris librement la décision d’interrompre la grossesse, sans pression, ni aucune menace, d’où le terme interruption volontaire.
Ce qui ne semble pas être le cas d’après ses explications claires lors de l’audition des enregistrements que nous avons écoutés.
Aminata n’est pas la seule impliquée dans ladite production des données jugées « indigne »
Une autre personne est impliquée mais à ce jour, n’a pas été inquiétée par la justice.
Elle a subi des pressions et menaces de tiers et l’avortement a été financé expressément par ce tiers, afin qu’elle n’ait d’autre choix que de s’exécuter.
Elle est victime d’abus de pouvoir de la personne qui a expressément imposé cette IVG et sert de bouc émissaire pour laver l’honneur de ce dernier.
Madame la Ministre, l’arrestation a été ordonnée le 8 mars, journée internationale des droits des femmes avec une note de mépris et de disgrâce pour les combats si nombreux menés en faveur de l’émancipation et du respect de l’intégrité physique et morale des femmes.
Les faits reprochés visent à catégoriser en la personne d’Aminata Conté, encore une fois, les femmes comme objet de débauche et de vice. Pire, comme responsables de fait de toute interruption de grossesse.
Madame la Ministre dans l’intérêt de toutes les filles et femmes de Guinée vous devez prendre position auprès de toute personne engagée en faveur des droits des femmes et du respect de leur intégrité et de leur dignité.
Cela ne doit pas passer comme une lettre à la poste !
Dire non, c’est prendre position pour le respect de l’application de nos procédures judiciaires et surtout pour le respect strict de l’intégrité des femmes et des filles.
Les femmes sont des citoyennes à part entière qui bénéficient comme tout citoyen de sexe masculin de la république, du respect strict de la présomption d’innocence tant qu’aucun procès ne les ait désignées coupables.
Le fait d’être femme ne dispense en aucun cas d’une procédure claire et sérieuse pour bénéficier du droit !
Madame la Ministre votre département doit appeler à la vigilance et à la rigueur du Chef de l’État et du Gouvernement afin que Aminata Conté soit purement et simplement libérée et mise sous protection de l’État.
Le déroulé des événements prouve à suffisance que sa sécurité est menacée.
Votre institution doit exiger du Ministère de la Justice des enquêtes sérieuses pour situer les responsabilités et déterminer comment une telle procédure a pu se faire sans que les parties ne s’insurgent pour exiger « le droit ».
Une plainte engagée par le Ministère en charge de la femme pour abus de pouvoir, harcèlement, violences physique et psychologique sur la personne de Aminata Conté.
Tout doit être mis en œuvre pour que le « droit » soit dit et le respect strict des lois lorsqu’il s’agit aussi des femmes soit effectif !
Madame la Ministre, notre devoir citoyen et notre responsabilité d’activistes et de militantes est de porter à votre attention les faits relevés et surtout de rappeler avec rigueur la nécessité de donner pouvoir et force à nos lois pour que plus jamais aucun individu ne se sente au-dessus de nos lois.