Débarcadère de Lambanyi: les déguerpis entre tristesse et désespoir, appellent l’État à leur venir en aide

il y a 8 mois 151
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Des hangars de fortunes, des parapluies qui servent de couverture, des ordures çà et là, du matériel de pêche éparpillé, des paniers, de la fumée, des enfants qui errent dans tous les sens, des odeurs nauséabondes, des toilettes à ciel ouvert, des insectes sur les poissons pêchés, telles sont les images fortes du débarcadère de Lambanyi après avoir été déguerpis de ses occupants.

En effet, depuis le 10 janvier dernier, les hommes en uniformes ont poussé les occupants à décamper ce lieu-dit public. On apprend que c’est la future mairie de Lambanyi qui sera érigée là. Mais les occupants n’ont bougé que de quelques mètres, faute de moyens disent-ils.

« Malgré ce soleil de plomb, nous y passons la journée. Et pendant ce ramadan, on trouve difficilement à manger, parce qu’on ne travaille pas, toutes nos activités sont bouleversées, nous ne partons plus en mer parce que tous nos matériaux sont exposés ici, on n’a peur que des gens viennent nous voler pendant notre absence. Aujourd’hui, nous ne parvenons pas à payer les frais de scolarité de nos enfants, ils passent toute la journée à jouer ici et cela ce n’est pas de l’avenir. Et quand la nuit tombe, c’est la peur au ventre, nous n’avons pas où dormir ; nos vies sont en dangers. Nous pouvons être victimes d’attaques à tout instant, nous avons nos familles ici ; on ne peut aller nulle part et les laisser derrière, c’est vraiment difficile », a indiqué Seydouba Camara pêcheur.

Mohammed lamine Coumbassa, Secrétaire de ce débarcadère, dénonce une injustice avant de lancer un cri de cœur.

« On nous a fait du tort ; nous avions investi ici pour gagner pas pour perdre, nous gagnons nos vies à partir d’ici, donc on ne pas fuir notre responsabilité parce que tout simplement le gouvernement est venu s’attaquer à nous, pour seulement nous réduire à notre plus petite expression. Non,nous allons résister. Nous appelons les nouvelles autorités a pensé à nous, parce que nous, qui sommes ici, nous sommes à la disposition de la population, on sert presque tout le pays en divers fruits de mers. Qu’ils viennent vite nous aider, c’est la saison hivernale qui s’annonce, et on n’est pas prêt à abandonner le port là, car c’est ce port que nous connaissons depuis toujours », a-t-il lancé.

Couverte de fumée, Kadiatou Bangoura, mère de famille n’arrive plus à joindre les deux bouts.

« Depuis qu’ils ont démoli ici, nous sommes dehors avec ce soleil amer, et pourtant nous n’avons nulle part où aller, c’est ici on nourris nos enfants, dernièrement tous nos enfants ont été renvoyés de l’école, nos pirogues ne vont pas à la pêche, vous voyez c’est ici nous dormons à même le sol, il n’y a nulle part où aller, nous séchons du poissons destinés à la vente, mais aujourd’hui tout est au ralenti, il n’y a pas d’activités, l’espoir n’existe pas non plus », a lancé Kadiatou Bangoura.

Désespérée, Aissata Mansaré lance un appel aux autorités.

« Nous sommes sous ce soleil avec nos enfants, que les autorités nous aident maintenant, il n’y a pas d’espace, nous craignons le pire avec le soleil. En tant que femme, nous les implorons, pour nous et pour nos familles », a-t-elle plaidé.

Ici, tous n’attendent désormais qu’une assistance de l’État avant les grandes pluies.

Hadjiratou Bah

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