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Le procès des dix présumés vendeurs illicites de médicaments s’est poursuivi à la Cour de répression des infractions économiques et financières, ce mardi 12 décembre 2023.
Mis sous mandat de dépôt le 28 novembre dernier, ces vendeurs ont comparu mardi pour la troisième fois devant la chambre de jugement présidée par Francis Kova Zoumanigui. Ils sont jugés pour des faits présumés « d’atteinte à la santé publique, usurpation de fonction, exercice illégal de la profession de pharmacien et complicité ».
Sept prévenus parmi les dix ont déposé mardi à la suite des trois autres qui ont comparu à l’audience précédente. Sur les sept, cinq ont reconnu sans ambage les faits d’usurpation de fonction, d’exercice illégal de la profession de pharmacien qui les sont reprochés. Les deux autres se sont d’abord inscrits dans la négation avant de se rétracter suite au concours de leurs co-accusés.
Pour Oumar Bobo Baldé, âgé de 59 ans et diplômé du département de biochimie de l’université de Kankan, c’est le manque de moyens et d’emplois qui l’a conduit dans la pharmacie par terre. Mais aujourd’hui, il dit regretter “amèrement” et demande la clémence de la Cour. Tout comme lui, Ibrahima Sory Baldé et Aboubacar Nabé, ont reconnu posséder des produits pharmaceutiques dans leurs conteneurs à Madina et, qu’ils cherchaient à liquider avant leur interpellation. Ils sollicitent également la clémence de la cour.
A leur tour de déposition, Alpha Abdoulaye Diallo et Abdoulaye Djibril Diallo, bien qu’ayant plaidé coupables, ont précisé qu’ils sont plutôt vendeurs de matériels médicaux comme des tensiomètres, du coton, des bavettes, des bandes, blouses et ciseaux. Ils affirment ne pas avoir connaissance que cela était interdit mais promettent de ne plus reprendre la pratique. « Si on me rend le matériel médical-là, je vais le jeter à la mer à cause des souffrances que je suis en train de subir. Si je sors d’ici, même à Madina je ne partirai pas« , a fait savoir Alpha Abdoulaye Diallo.
Ceux qui se sont inscrits dans la négation à l’entame, sont Amadou Sarah Dramé et Elhadj Boubacar Bah. Le premier se disant vendeur de bijoux mais arrêté à côté d’une boutique de vente de médicaments où il est allé chercher de l’argent (115 100 000 GNF) qu’il aurait confié au supposé propriétaire de la boutique de médicament. Le deuxième lui, se dit marchand de matériels électriques dont la boutique se trouve entre celles des vendeurs de médicaments à Madina.
Suite aux nombreuses questions des différentes parties et le concours de leurs co-accusés lors d’une confrontation, les deux prévenus ont finalement reconnu être vendeurs de médicaments. Ils disent avoir eu peur de la Cour au début.
Après la phase des dépositions, les avocats de la défense ont estimé que le dossier pouvait être plaidé. Mais, le parquet a rappelé que pour des nouvelles mesures de sécurité à la Maison centrale, les prévenus devraient se retourner.
Par conséquent, le procureur Moustapha Mariama Diallo a demandé le renvoi de l’affaire au jeudi pour les plaidoiries et réquisitions. L’ Agent judiciaire de l’État s’inscrivant dans le même sens, la Cour a déclaré les débats clos et a renvoyé la cause au jeudi 14 décembre pour les plaidoiries et réquisitions.