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Avec la recomposition de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), le président de la neuvième législature a été contraint de réitérer sa déposition concernant le présumé détournement des 15 milliards destinés à l’aménagement du site de la nouvelle Assemblée nationale. À la barre, Amadou Damaro Camara a catégoriquement rejeté les accusations portées contre lui, affirmant être « victime de la justice des vainqueurs ».
Dans sa nouvelle déposition du lundi 5 février 2024, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, a expliqué comment les 15 milliards de francs guinéens avaient été utilisés pour l’aménagement du site destiné au nouveau siège de l’Assemblée nationale. « J’ai reçu la somme de 15 milliards en juillet 2021 pour la préparation du site devant abriter le siège de l’Assemblée. Parmi ces fameux 15 milliards de francs guinéens, des dépenses avaient déjà été effectuées par la société chargée des travaux… De plus, nous avions négocié avec la SEG et l’EDG pour l’addition en eau et en électricité sur le site, car il est important de souligner que l’Assemblée est un don de la Chine et que la Guinée devait aménager le site avant le début des travaux », a-t-il déclaré.
Poursuivant, Amadou Damaro Camara a ajouté : « J’ai refusé de m’enrichir licitement, à plus forte raison de le faire illicitement. Même si j’avais empoché les 15 milliards par avidité, j’aurais pu les remplacer en une année, car j’avais 7 milliards comme fonds de souveraineté, auxquels j’ai volontairement renoncés. » Il a ajouté qu’il a « laissé 6 milliards et quelques dans le compte, mais malheureusement, ils ont disparu avant la mise en place du CNT le 5 septembre. Je ne sais pas comment, car beaucoup de choses se sont passées depuis. »
L’affaire a été renvoyée au 4 mars prochain pour la suite des débats. Pour rappel, l’ancien président de l’Assemblée nationale et trois de ses co-accusés font l’objet de poursuites pour des faits de « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, complicité, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêts et complicité. »