Coyah- Singleton à la barre : “je demande pardon…”

il y a 4 heures 18
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Le procès très attendu de l’artiste guinéen Mohamed Saydou Bangoura, plus connu sous le nom de Singleton, s’est ouvert ce mercredi 3 septembre 2025 devant le tribunal de première instance de Coyah. L’artiste est poursuivi pour un accident de la circulation ayant coûté la vie à Mohamed Lamine Traoré, père de dix enfants.

Dès l’ouverture de l’audience, le tribunal a procédé aux formalités d’usage, interrogeant l’inculpé sur la langue dans laquelle il souhaitait s’exprimer. Singleton a ensuite pris la parole pour reconnaître les faits qui lui sont reprochés. En larmes, il a sollicité une minute de silence en mémoire de la victime, avant de demander pardon à la famille du défunt : « Je demande pardon à la famille », a-t-il déclaré, ses réponses parfois hésitantes face aux questions précises.

Face aux interrogations du procureur et des avocats de la partie civile, Singleton est apparu visiblement ému, mais souvent vague ou hésitant dans ses réponses. Interrogé sur sa conscience de la gravité de la situation au moment de l’accident, il a répondu : « Je n’avais pas compris cela, parce que j’avais la tête baissée dans la voiture ».

Sur les circonstances exactes de l’accident, les avocats ont soulevé plusieurs interrogations : « Est-ce qu’un constat a été fait ce jour-là pour savoir exactement ce qui s’est passé ? » À la barre, l’artiste a déclaré : « J’ai eu peur quand j’ai entendu le bruit », se défendant par la peur ressentie après l’accident. Cette ligne de défense n’a cependant pas convaincu la partie civile, qui a poursuivi l’interrogatoire :

« Dans vos propos, on ne fait que ressentir la peur. Vous dites avoir eu peur, mais pourquoi n’avez-vous pas porté secours ? Pourquoi n’avez-vous pas appelé les autorités ? » À ces questions, Singleton est resté silencieux ou a simplement répondu : « Je ne réponds pas à cette question ».

Un autre point soulevé au cours de l’audience concerne le rôle présumé de certains membres de l’entourage de l’artiste après l’accident. « Il paraît que vos gardes sont descendus pour empêcher les agents de faire leur travail », a avancé un avocat. Singleton a répondu sobrement : « J’étais dans la voiture. »

L’un des avocats de la partie civile a réagi avec fermeté aux excuses de l’artiste : « Vous demandez pardon, mais il n’y a pas d’école pour les dix enfants de Mohamed Lamine Traoré. Il n’y a même pas de quoi payer les soins. »

Un procès encore en cours

L’audience s’est poursuivie dans une atmosphère lourde, empreinte d’émotion. Si Singleton a exprimé des regrets et présenté ses excuses, la partie civile réclame toujours justice et réparation pour une famille dévastée.

Le procès est toujours en cours au tribunal de première instance de Coyah. Place désormais à la défense de l’artiste.

Sâa Robert Koundouno

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