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Deux procédures concernant Oumar Sylla alias Foniké Menguè et certains de collègues du FNDC, ont été ouvertes ce 31 janvier 2024 à la Cour d’appel de Conakry. Mais les affaires ont été renvoyées au 14 février 2024. La deuxième affaire, concernant la plainte contre le ministre Charles Wright, doit connaître une nouvelle citation, l’ancienne étant caduque.
Me Salifou Béavogui, avocat de Foniké Menguè, a exposé les complexités juridiques et politiques entourant les affaires de ses clients. Il a souligné deux cas emblématiques qui mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les défenseurs des droits de l’homme en Guinée.
Dans le premier dossier, Me Béavogui a rappelé l’arrestation violente de Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah et Djani Alfa. Courant 2022, ces activistes ont été violemment appréhendés, blessés, et emmenés devant les autorités judiciaires. Après un procès où les accusations se sont révélées infondées, ils ont été acquittés. Cependant, le parquet a interjeté appel, prolongeant ainsi leur calvaire judiciaire. C’est ce procès en appel qui démarre ce mercredi. Lors de l’audience, seul Foniké Menguè était présent. Djani Alfa qui est contraint de vivre en exil est en Europe, tandis que Mamadou Billo Bah, en dépit de sa promesse de comparaitre, a été hospitalisé dans la matinée pour une intervention chirurgicale.
Le deuxième dossier met en lumière un affrontement juridique avec des ramifications politiques. Foniké Menguè, Mamadou Billo, Sékou Koundouno et Djani Alfa avaient engagé des poursuites contre Alphonse Charles Wright, ministre d’État, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, pour plusieurs infractions graves : « Il s’agit des faits qualifiés de violence, menace, coups et blessures volontaires, dénonciation calomnieuse, diffamation, injure, abus d’autorité. Alors ce procès avait eu lieu. Mais contre toute attente, le tribunal de première instance de Dixinn nous dit que M. Alphonse Charles Wright est un ministre de la République et qu’il est justiciable à la Haute Cour de Justice. Donc, le tribunal s’est déclaré incompétent à connaître cette affaire. Nous avons relevé appel parce que pour nous, la Haute Cour de Justice certes, a existé sur papier dans la Constitution mais elle n’a jamais été fonctionnelle, elle n’a jamais été mise sur pieds, elle n’a jamais été institutionnalisée et rendue fonctionnelle. »
Face à ces défis, Me Béavogui s’engage à défendre ses clients avec vigueur devant la Cour d’Appel. Il compte sur la démonstration des multiples violations procédurales et le manque de fondement de certaines accusations pour obtenir justice pour ses clients.
Il espère ainsi non seulement confirmer l’acquittement initial mais aussi invalider la décision renvoyant l’affaire à une Haute Cour de Justice inexistante.
« Nous estimons que devant la cour, évidemment les erreurs de procédure, les violations multiples que nous allons soumettre devant les magistrats de la cour d’appel pourront nous amener dans un premier temps à confirmer la première décision qui les a relaxé dans un second temps à infirmer la deuxième décision qui a indiqué que notre action est irrecevable parce que le ministre n’est justiciable que devant la haute cour de justice qui n’existe pas », a-t-il déclaré.