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En début de semaine, des élèves ont été filmés en train d’acheter et de consommer de la drogue à proximité d’un établissement scolaire à Kankan.
Ces vidéos, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont suscité une vive réaction de l’opinion publique. Pour mieux comprendre le phénomène, notre rédaction s’est entretenue avec Dr Thierno Bah, Directeur général de l’Institut itinérant de formation et de prévention intégrée contre la drogue et autres conduites addictives.
Au cours de l’entretien, Dr Thierno, qui maîtrise les chiffres clés dans ce domaine, s’est montré particulièrement préoccupé par la situation.
« La Guinée, comme d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, fait face à une préoccupation croissante concernant la consommation de drogues illicites. On note la consommation de substances telles que le protoxyde d’azote (gaz hilarant), le cannabis, l’héroïne, la cocaïne et certains médicaments détournés de leur usage thérapeutique, comme le tramadol », explique-t-il.
Il précise que ces comportements entraînent de multiples problèmes de santé publique et favorisent la transmission de pathologies telles que le VIH ou la tuberculose.
Afin d’obtenir des données précises sur ce phénomène, son institut a réalisé en 2023 une étude nationale sur la consommation de substances chez les élèves du secondaire, âgés de 15 à 18 ans.
« Nous avons interrogé 4 235 élèves dans 190 établissements publics et privés sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, la vidéo montrant des élèves en train de vendre ou consommer de la drogue à Kankan illustre une tendance que nous avons observée », a-t-il précisé.
Selon l’étude, la prévalence de la consommation d’alcool chez les élèves de 15 à 18 ans est de 28,56 %, celle du tabac de 12,98 %, et celle du cannabis de 3,8 %. Les médicaments détournés de leur usage thérapeutique concernent quant à eux 3,05 % des jeunes.
« C’est une préoccupation nationale. Ces données sont inquiétantes. Si nous n’agissons pas dès maintenant, nous risquons de laisser ces jeunes, futurs acteurs de demain, durablement affectés par ces conduites. Dans notre vision 2040, ces élèves auront entre 32 et 35 ans, et il est urgent de mettre en place des politiques de prévention et de prise en charge dès aujourd’hui », prévient Dr Thierno Bah.
Selon lui, la prévention demeure la mesure la plus urgente pour lutter efficacement contre la consommation de drogue.
« D’après l’Office des Nations Unies contre la drogue, la mesure la plus urgente est la prévention. Cela passe par des campagnes de sensibilisation dans les écoles et auprès des parents, ainsi que par l’enseignement des risques liés à la consommation de substances psychoactives. », a-t-il souligné.
Le chercheur propose également l’intégration d’un programme de prévention au sein des écoles afin que les élèves comprennent pleinement les conséquences de la consommation de drogues.
Hadja Kadé BARRY
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il y a 2 heures
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