Confection de matelas traditionnels: un métier qui continue de nourrir la famille Thiam à Dabola

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Moins commodes et considérés comme dépassés, les matelas en pailles ou matelas traditionnels continuent pourtant d’attirer la clientèle malgré la modernité. Certains pratiquants de ce métier parviennent à satisfaire leurs besoins et à nourrir leurs familles.

Mohamed Thiam communément appelé Karamö Thiam, est un matelassier exerçant au quartier Sincery dans la commune urbaine Dabola. Il y travaille avec ses apprentis. Rencontré le dimanche 10 décembre 2023 dans son atelier situé au domicile familial, il se dit fier de pratiquer ce métier hérité de ses grands-parents.

«Ce métier, je l’ai hérité. Je l’ai appris auprès de mon grand-père. Je n’ai pas eu la chance d’avancer dans les études. Je me suis limité en 10e année et j’ai décidé de faire ce métier qui est pratiqué par toute notre famille depuis plusieurs années. Tout Dabola est témoin de cela. J’aime beaucoup ce métier et je le pratique depuis maintenant 16 ans. Aujourd’hui, j’ai eu beaucoup de bénéfices dans ce métier. Je me suis marié à deux femmes dans ce métier, je nourris mes enfants dans ça et j’ai aussi construit. Tout cela, c’est dans ce métier. Même les frais de scolarisation de mes enfants, je tire tout ça», s’est-il félicité.

Karamö Thiam dit résister aux regards démotivant de certaines personnes et s’adosse sur la franchise et la considération pour s’attirer une clientèle fidèle.

«Malgré les sabotages et les regards décourageant de certaines personnes, je n’ai jamais décidé d’abandonner cet héritage. Et aujourd’hui, je m’en sors très bien car c’est un métier rémunérateur comme tous les autres. Je travaille avec beaucoup de personnes ici. Les autorités préfectorales et communales tout comme les forces armées. Je fais des matelas pour eux ici. Récemment, quand des ouvriers de l’huilerie Sincery de Dabola sont venus pour faire relancer l’usine, c’est chez moi ici ils ont fait la commande de plus de 40 matelas que j’ai confectionnés pour eux. C’était un contrat de plus de 6 millions de francs guinéens. Tout cela, c’est parce que je suis honnête et je connais encore mon travail. Au niveau du barrage hydro-électrique de Tinkisso aussi, on m’a donné le contrat de confection de 70 matelas que j’ai honoré. Il y a trois périodes pendant lesquelles nos services sont sérieusement sollicités. La première période, c’est entre le mois de novembre et celui de janvier. Nous faisons beaucoup de matelas qui ne tardent pas à être écoulé sur le marché. La deuxième, c’est à la veille du mois de ramadan. Là aussi, les gens viennent payer et font aussi beaucoup de commandes. Enfin, à l’approche de la fête de Tabaski, les gens sollicitent beaucoup ces matelas traditionnels. Les personnes qui viennent pour fêter chez elles préfèrent acheter ces matelas pour se coucher dessus durant leur séjour. Le secret de ma réussite dans ce métier, c’est la franchise. Si tu veux faire ce métier, il faut être correct, il faut respecter les clients et il faut savoir les attirer vers soi», a souligné ce matelassier.

D’après lui, c’est en fin d’année qu’ils s’approvisionnent en matière première notamment les pailles qu’il achète en grande quantité pour ravitailler son magasin de stock.

Mosaiqueguinee.com

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