Conakry : les Services spéciaux arrêtent un narcotrafiquant qui avait avalé 100 boules de cocaïne et son complice à Kipé

Sur instruction du secrétaire général à la présidence chargé des services spéciaux et de la lutte contre le crime organisé, le commissaire principal de police de cette direction a présenté, ce mercredi 20 août, deux individus impliqués dans le trafic de cocaïne, dont un de nationalité sierra-léonaise résidant à Paris.

Le présumé narcotrafiquant, Ismael Thoronka, a reconnu avoir avalé 100 boules de cocaïne au moment de son interpellation en Guinée, a indiqué le commissaire principal Foromo Soropogui. Son co-accusé, Ousmane Barry, qui serait intervenu lors de l’interpellation, nie les faits et affirme n’avoir fait que vendre des billets d’avion à Thoronka.

Selon le commissaire principal, la saisie, qui a eu lieu le dimanche 10 août à Kipé, est le fruit d’une coordination entre les Services spéciaux et la Police nationale.

« Vu les soupçons qui planaient sur lui lors de ses différentes entrées et sorties de l’aéroport, nous avons, grâce au concours de la Police nationale, pu l’interpeller en flagrance, porteur de cocaïne. Il s’agit de deux sachets découverts dans les semelles de ses chaussures, et de 100 boules de cocaïne qu’il avait ingérées avant de se rendre à l’aéroport ; l’ensemble pèse 1,7 kg », a-t-il déclaré.

Le chef de division à la direction centrale de lutte contre le crime organisé a précisé que, à l’issue des investigations, plusieurs complices ont été identifiés, tant en Guinée qu’à l’étranger, notamment à Paris. Il a expliqué la présumée implication d’Ousmane Barry : « Le nommé Ousmane Barry est impliqué de façon incontestable : il a pris contact avec le narcotrafiquant le jour de son arrivée à l’aéroport, s’est présenté à la police lorsque Thoronka a été interpellé et est la personne qui lui envoie régulièrement des billets d’avion pour ses déplacements. Dans ses déclarations, le présumé auteur dit avoir effectué trois voyages de transport de drogue au bénéfice du nommé Ousmane Barry. » Il a également remercié le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, pour son soutien aux opérations.

Dans une communication faite en anglais, le présumé narcotrafiquant Ismael Thoronka a reconnu les faits et affirmé être en relation d’affaires avec Ousmane Barry : « C’est une relation d’affaires entre nous. Ce n’est pas la première fois que je fais ce travail en Guinée. J’ai une relation avec Barry concernant cette drogue depuis longtemps, et tout se saura devant le tribunal », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Ousmane Barry, qui affirme avoir été contacté depuis la France par son ami Oumar Doumbouya afin d’intervenir après l’interpellation de Thoronka, nie être complice : « Je ne suis pas son complice. On m’a appelé, je suis venu me présenter ; je ne savais pas qu’il avait de la drogue sur lui. On m’a appelé de France pour venir aider. Quand je suis venu, on m’a arrêté. Ils ont fouillé mon téléphone ; il est vrai que je prends parfois des billets d’avion pour lui, mais je ne le connais pas vraiment. Il a acheté trois billets avec moi, mais je n’ai jamais eu de contacts avec lui auparavant. C’est la première fois que je viens en Guinée (2023). »

Les deux hommes restent détenus pendant que les investigations se poursuivent afin d’identifier l’ensemble du réseau et déterminer les responsabilités de chacun.

Mamadou Yaya BARRY

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