Conakry : le réseau environnement bauxite (REB) tient son assemblée générale

Créé en mai 2018, le réseau environnement bauxite a organisé son assemblée générale au compte de l’année 2024 ce jeudi, 28 mars, dans un réceptif hôtelier de Conakry. Ce réseau vise à mutualiser les efforts dans la sauvegarde de l’environnement. Il évolue dans la région de Boké et regroupe 7 sociétés minières qui opèrent dans la zone. L’objectif du REB consiste donc à promouvoir une synergie des compagnies membres pour une gestion durable de leur impact cumulatif en vue d’atteindre les impacts positifs. 

Selon des informations confiées à Guineematin.com, la Compagnie de Bauxites de Guinée (CBG) par exemple a réhabilité, elle seule, plus de deux mille cinq cent hectares (2 500 ha) ces dernières années.

Mme Aïssatou Bobo Diallo, présidente du réseau environnement bauxite

« Cette assemblée générale nous réunit afin d’aborder les objectifs de l’année 2024 mais aussi de vous faire le bilan de ce qu’on a pu réaliser en 2023. Cette assemblée générale est une occasion pour le REB de vous partager le résultat et d’échanger avec vous afin d’améliorer nos pratiques au courant des prochaines années », a introduit Mme Aïssatou Bobo Diallo, la présidente du réseau environnement bauxite.

Pour parvenir à l’atteinte de nos objectifs, nous avons inscrit 4 axes stratégiques au niveau de nos plans d’intervention, année par année. Le tout premier axe que nous avons consiste à la gestion intégrée du paysage qui intègre tous les enjeux environnementaux et sociaux. Le deuxième axe que nous avons consiste à la gestion des déchets qui est aujourd’hui une problématique nationale autour duquel nous sommes conscient. Le troisième axe que nous avons est la gestion du flux migratoire qui aujourd’hui représente un enjeu majeur au niveau de nos entreprises minières. Le quatrième qui n’est pas le moindre est pour nous ce partage de données qui aujourd’hui est la base d’information et de communication pour toutes les parties prenantes mais aussi ce partage d’expériences que nous développons aujourd’hui à travers des documents procédurales et des manuels en fin d’harmoniser les pratiques à l’échelle de toutes les entreprises minières évoluant dans cette région.

Concernant le plan de travail 2023, on avait inscrit trois axes stratégiques parmi les quatre que nous avons. Je m’en vais vous partager quelques résultats, les principaux que nous avons pu obtenir. En terme de partage d’expériences, nous avons développé des volets de renforcement de capacité et de sensibilisation. Autour de ces renforcements de capacité, nous avons réalisé au niveau des représentations des ONG, des collectivités locales, des entreprises minières, et au niveau également des services des eaux et forêts, au niveau de l’Etat qui travaillent dans la région de Boké. Sur  ce, nous avons atteint 100 personnes qui représentent ces différentes institutions, dont nous avons 37 qui ont été formées sur le contenu du manuel de la réhabilitation que nous avons développé en 2022. Nous avons 57 personnes sur les 100 qui ont bénéficié également un renforcement de capacité sur la problématique nationale qui est l’adaptation au changement climatique. Nous avons développé une thématique qui est aujourd’hui internationale qui est la prise en compte de solutions basées sur la nature dans chaque projet de développement. Les 7 points focaux ont bénéficié d’un renforcement de capacité sur la stratégie nationale de la compensation sur les ecosystèmes et la biodiversité », a expliqué Aïssatou Bobo Diallo, la présidente du réseau environnement bauxite.

« Pour nous, il faut faire un retour au niveau de nos entreprises minières. C’est pourquoi, nous avons aussi travaillé avec un de nos partenaires pour faire une tournée au niveau de ses 7 entreprises minières où nous avons touché tous les managers au niveau de l’environnement et du social par rapport à ce qui est en train d’être développé pour leur annoncer les défis qui vont arriver afin que nous prenions des dispositions. Parmi ces thématiques qui ont été partagées pendant ces sessions, nous avons un objectif qui a été assigné aux entreprises minières, qui est l’objectif zéro net émission du CO2 par le secteur minier à l’horizon 2040. Pour moi, c’est un objectif qui doit être vulgarisé, où chaque secteur minier doit être conscient quelles sont les dispositions qu’on doit prendre pour gérer et anticiper. Deuxièmement, nous avons aussi une stratégie nationale sur l’atténuation et la compensation des impacts sur la biodiversité, que ce soit les impacts des activités minières, des activités communautaires ou autres projets de développement. Donc, pour nous, c’était intéressant de partager cela, pour permettre à nos entreprises de mieux se préparer et agir », a ajouté la présidente du réseau environnement bauxite.

Cyrille Aboly, conseiller juridique au ministère de l’environnement et du développement durable

De son côté, Cyrille Aboly, conseiller juridique au ministère de l’environnement et du développement durable a invité le REB à multiplier ses efforts pour la sauvegarde de l’environnement. « Le message fort, c’est d’inviter le REB à persévérer dans sa dynamique de protection de préservation de l’environnement et surtout de renforcement des capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion, la protection de notre environnement, puisque vous n’êtes pas sans savoir que notre environnement est sérieusement menacé par l’effet anthropique de l’homme par le fait que certains dispositions de la loi ne sont pas respectées. Donc, nous pensons aujourd’hui qu’avec ce réseau tout sera mis en œuvre pour permettre justement la protection de notre environnement qui est sérieusement dégradé. Le ministère de l’environnement ayant la mission régalienne de la protection de notre environnement ne peut qu’accompagner et saluer ce genre d’initiative et à inviter ses partenaires à appuyer le réseau afin que nous puissions atteindre les objectifs assignés au ministère de l’environnement qui est celui de la protection de l’environnement dans sa globalité mais également protéger les communautés riveraines de ces projets miniers », a rappelé le représentant de Madame la ministre.

Enfin, pour le président de la chambre des mines, l’exploitation minière ne va pas sans les impacts, même souvent irréversibles sur l’environnement physique, marin et autres sur la biodiversité. 

Ismael Diakité, président de la chambre des mines de Guinée

« Aujourd’hui, dans le Nord-Ouest de la Guinée, particulièrement dans la région de Boké, en remontant vers Gaoual, vers Télimélé, il y a un grand nombre de sociétés qui sont en phase d’exploitation, donc qui produisent des impacts. Alors, il s’agit de développer une complémentarité entre ces différentes compagnies minières de façon à ce par la voie synergique qu’on puisse contenir ces impacts, les minimiser, sinon les éliminer », a conclu Ismael Diakité, président de la chambre des mines.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com 

Tél. : 669681561

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