Conakry : le dépistage des cancers du seins et du col de l’utérus au coeur d’un panel

il y a 3 heures 18
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“Brisons le silence autour des cancers féminins un engagement collectif pour la santé et du bien-être au cœur de la vision SIMANDOU 2040”. C’est le thème d’un panel organisé ce mercredi 29 octobre 2025 à Conakry par Women’s Meeting Day.

Une organisation non gouvernementale qui ouvre dans lutte  contre les cancers du seins et du col de l’utérus. L’objectif, vise à favoriser un échange constructif entre les autorités sanitaires, les institutions partenaires, les professionnels de santé et les survivantes, pour mieux comprendre les défis actuels et proposer des solutions concrètes.
Selon la directrice générale adjointe de cette structure, chaque femme mérite d’être accompagnée, formée et soutenue pour réaliser pleinement son potentiel.
« Le Forum Rose est né de cette même vision. Aucune femme, je dis bien, aucune femme ne devrait mourir. C’est ainsi que cette année, nous avons décidé d’élargir nos actions au-delà de la sensibilisation en organisant des campagnes gratuites de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. En prélude de ce Forum, Women’s Meeting Day, en partenariat avec le ministère de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, a conduit une campagne de dépistage gratuite les 24, 25 et 26 octobre derniers dans les communes de Dixinn, Matoto et Sonfonia. Au total, près de 500 femmes ont été sensibilisées et 350 ont bénéficié d’un dépistage gratuit. Parmi elles, plusieurs cas suspects ont été identifiés,

deux cas confirmés de cancer du col de l’utérus. Ces chiffres rappellent à quel point la prévention et le dépistage précoce sont essentiels pour sauver des vies. C’est ensemble alors que nous devons poursuivre cet élan pour que chaque femme, quel que soit son milieu, ait accès à l’information, à la prévention et aux soins », a déclaré Mariama Diallo.

Sur neuf (9) cas diagnostiqués par jour, il y a six (6) cas de décès par jour. C’est du moins ce qui a été révélé lors de cette journée d’échange. Des chiffres qui font froid au dos. Comme pour dire que beaucoup d’efforts ont été faits mais des défis à relever restent encore. D’où cet appel.

« La santé des femmes est l’affaire de tous. Elle ne se limite pas à un ministère, ni à une organisation. C’est une responsabilité collective que nous devons porter ensemble avec détermination et humanité. En ce mois d’octobre rose, nous voulons porter un message d’espoir, celui de toutes ces femmes qui ont survécu, de celles qui se battent et de celles qui ne sont plus là, mais dont la force et le courage inspirent nos pas. Le Forum Rose est pour elles, pour leurs familles et pour toutes celles qui viendront après. Mesdames et Messieurs, le combat contre les cancers féminins est une responsabilité commune. Il exige plus que des mots, il exige des actions, du courage et de la constance. Que ce Forum marque une nouvelle étape dans la construction durable pour la santé des femmes guinéennes. Car lorsqu’une femme est en bonne santé, c’est toute une famille qui se porte mieux », souligne la directrice générale adjointe de Women’s Meeting Day.

L’organisation Mondiale de la Santé (OMS) se veut au coeur de la santé et du bien-être des populations à travers le monde. Raison pour laquelle Dr Gaby Seing, responsable du contrôle des maladies au bureau pays de l’OMS en Guinée a tenu à partager l’approche de son organisation et les appuis techniques apportés au pays.

« L’OMS a piloté un projet à Kisidougou, c’est un projet, comme je l’ai dit, toujours dans l’optique de dépister précocement les cancers féminins, il faut aller décentraliser le dépistage, donc il faut aller au niveau des formations sanitaires primaires, les centres de santé, les postes de santé,former les agents, former les relais communautaires. Donc nous avons piloté un projet à Kisidougou et normalement ça a servi aussi de modèle à un autre projet de SOLTIS pour la décentralisation du dépistage. Voilà ce qu’on a fait comme projet initiateur. On a aidé le programme national de lutte contre les cancers à élaborer, valider le plan stratégique national de lutte contre les cancers. Et puis voilà, on aide aussi dans la formation des OEC, on aide dans la définition des protocoles qui vont être utilisés au niveau des formations sanitaires primaires.En termes de perspective, on a un centre de radiothérapie qui est en vue. On a dit que les sites de dépistage n’étaient pas beaucoup, donc il faut augmenter de façon exponentielle les sites de dépistage. On veut bien que pendant octobre rose, on ait des sites un peu partout, mais nous ce que l’on souhaiterait, c’est que les centres de santé et les postes de santé soient érigés en des sites de dépistage », a-t-elle suggéré.

Le conseiller principal, représentant le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a remercié les organisatrices de ce Forum Rose. Dr Abdoulaye Kaba dit sortir de cette rencontre d’échange avec beaucoup d’espoir. Espoir né de la volonté de la gente féminine à sauver des vies.

« De l’espoir, parce que ce sont les femmes qui se sont érigées en soldats pour la lutte contre les cancers des femmes,notamment le cancer du col luthérus et le cancer du sein », s’est-il réjouit. Ce spécialiste de santé à par ailleurs souligné que ces maladies ne constituent pas une fatalité. Il suffit juste d’adopter la méthode préventive. Il a par ailleurs évoqué les politiques publiques mises en place par le gouvernement pour arriver à bout ces maladies. « Ce que vous devez comprendre, ce qu’on doit comprendre, c’est que ces deux cancers sont évitables et ces deux cancers sont guérissables s’ils sont dépistés à temps.Donc le message que je donne à la population, le message que je donne aux femmes,chacun de nous doit être des soldats en guerre contre ces deux cancers. Ce sont des cancers qui sont faciles à diagnostiquer et une fois qu’ils sont diagnostiqués à temps, ils sont traitables.Et vous avez appris ici qu’il y a 9 cas diagnostiqués par jour, il y a 6 cas de décès par jour, c’est beaucoup. La promotion et la prévention sont les meilleures stratégies moins coûteuses.Le traitement est très coûteux. Et face à cela, le général Mamadi Doumbouya, à travers son ministre de la Santé, a pris des dispositions. Monsieur le Président a mobilisé plus de 50 millions de dollars pour la construction rapide d’un centre de traitement, d’un institut de cancérologie qui va assurer la prise en charge complète pour éviter que les Guinéens se déplacent pour aller à Dakar en France, aux Etats-Unis, pour traiter le cancer. Et donc en plus de l’Institut National de Cancérologie,dont la pose de la première pierre se fera d’ici fin 2025, il a aussi instruit M. le ministre de la Santé de mettre les médicaments de lutte contre le cancer, les anticancéreux, qui sont très coûteux, sur la liste des médicaments essentiels pour que le gouvernement finance les médicaments contre le cancer. En plus, le Président de la République s’est engagé à introduire un vaccin pour la lutte contre le cancer du col de l’utérus.Et donc d’ici 2025, ce vaccin aussi sera disponible en Guinée et sera inoculé aux filles de 9 à 14 ans,qui seront, comme il l’a fait pour le vaccin contre le paludisme », a annoncé ce médecin.

Saidou Lébêré

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