Conakry : le calvaire des citoyens dans la délivrance des pièces pour le concours d’accès à la fonction publique

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L’obtention d’un extrait d’acte naissance numérique, d’un passeport biométrique ou d’une carte d’identité biométrique est devenue un parcours du combattant pour nombre de citoyens. Les obstacles à l’obtention de l’une de ces pièces découlent de la forte affluence des candidats aux bureaux de délivrance desdits documents, du sous-effectif des équipes de travail et de l’insuffisance des équipements nécessaires. Une situation qui inquiète les demandeurs, surtout ceux qui se battent pour postuler au concours de recrutement à la fonction publique. Tel est le constat fait par un reporter de Guineematin.com dans l’après-midi d’hier, mardi 7 novembre 2023, à Ratoma.

Mamadi Nabé, diplômé en Génie civil, spécialité Bâtiment, s’inquiète de la lenteur du processus. « Pour l’instant, je peux dire que tout se passe bien. J’ai entamé les démarches pour obtenir les documents nécessaires afin de présenter ma candidature pour le concours d’intégration à la fonction publique. J’ai d’abord été à l’université de Sonfonia pour légaliser mon diplôme, et maintenant je suis à la banque pour déposer mon extrait de naissance et ma carte d’identité biométrique. L’extrait de naissance coûte 60 000 francs guinéens, tandis que la carte d’identité biométrique est à 100 000 francs guinéens. En raison de l’engouement, certaines personnes viennent dès 2 heures du matin, d’autres à 4 heures, voire à 7 heures. Étant donné le nombre important de demandeurs, nous recevons des numéros de billets en fonction de l’ordre d’arrivée, et nous sommes appelés en conséquence. Cependant, beaucoup d’entre nous ne peuvent pas attendre en raison de leurs contraintes. Attendre de 4 heures du matin jusqu’à 13 heures, c’est difficile. L’obtention de l’extrait de naissance et de la carte d’identité biométrique est un défi en raison de l’affluence. Les agents font de leur mieux, mais ils sont dépassés par le nombre de demandeurs. Nous sommes bien accueillis à la banque, ils nous offrent de l’eau à boire, mais la foule est imposante. Ce n’est pas une tâche facile. J’ai réussi à m’inscrire et j’attends le reçu pour rentrer chez moi. Cependant, j’ai des préoccupations concernant la mairie, car une fois que vous déposez le reçu et l’extrait de naissance là-bas, vous pouvez attendre de 3 jours à une semaine, voire plus. Si les retards continuent à la mairie pour le reste de la documentation, alors que le concours approche, cela deviendra vraiment difficile », s’est alarmé le jeune candidat.

Mamadou Aliou Souaré, Chef service adjoint de l’état civil de Ratoma

Mamadou Aliou Souaré, chef adjoint du service de l’état civil de la mairie de Ratoma, interrogé par un reporter de Guineematin.com, a expliqué la forte affluence rencontrée actuellement. « Rien que dans la journée d’hier, lundi 6 novembre 2023, nous avons reçu 650 demandes d’extrait de naissance numérique. Ce mardi matin, nous en avons déjà reçu plus de 400, et la journée n’est pas encore terminée. Si vous additionnez ces chiffres, je peux vous dire qu’au cours de la semaine dernière, nous avons enregistré plus de 1 200 demandes. Beaucoup de guinéens ont tardé à établir leur acte d’état civil, qui est la seule pièce d’identité authentique pouvant les identifier et les suivre durant leur vie. Notre population est en retard par rapport à cette disposition de notre État visant à délivrer une pièce d’identité authentique à chaque citoyen du pays », a déploré monsieur Souaré.

En outre, le responsable adjoint du service de l’état civil de la mairie de Ratoma a indiqué que la lenteur du processus est due au nombre limité d’ordinateurs par rapport au volume de travail nécessaire pour satisfaire la forte demande. « Il y a effectivement un ralentissement, mais c’est indépendamment de notre volonté. Si l’ensemble de la commune de Ratoma, avec 650 personnes, ne dispose que de 5 ordinateurs, il y a parfois des coupures de courant. Ce que nous pouvons faire ici, c’est travailler 24 heures sur 24, tous les jours, sans distinction de week-end, pour donner une chance à tous les postulants. En tout cas, nous ne voulons pas être un obstacle à leurs aspirations, car le concours n’a pas encore eu lieu. Nous nous engageons à aider tout le monde. C’est pourquoi, nous avons aménagé un espace extérieur et trois bureaux d’identification pour l’enregistrement des extraits fiables. Deux équipes travaillent, l’une le matin jusqu’à 14 heures, l’autre commence à 14 heures et travaille jusqu’à 20 heures. Enfin, les deux équipes fusionnent pour continuer jusqu’à 22 heures, et nous arrêtons le travail », a fait savoir Mamadou Aliou Souaré.

La situation décrite ci-dessus souligne les défis auxquels sont confrontés les citoyens guinéens lorsqu’ils cherchent à obtenir des documents d’identité. Les longues files d’attente, les nombreux temps perdus, les retards dans la délivrance de ces pièces, créent des difficultés pour ceux qui en particulier se préparent à participer au concours pour l’intégration à la fonction publique.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel : 622 919 225

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