Conakry : « il y a toujours un risque élevé d’inondations, surtout dans les zones côtières », prévient le DG de la Météo

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Depuis une dizaine de jours, le Grand Conakry (Conakry-Coyah-Dubréka) est frappé par d’intenses précipitations qui ont provoqué des dégâts humains et matériels. Les autorités et des bonnes volontés s’activent pour apporter de l’aide aux sinistrés dont certains sont fortement impactés. Interrogé par un reporter de Guineematin.com, le Directeur général de l’Agence nationale de la météorologie (ANM) a apporté des explications scientifiques à ces phénomènes extrêmes qui frappent la façade atlantique de notre pays. Dr René Tato Loua prévient que la situation est loin de se stabiliser.

À en croire notre interlocuteur, plusieurs facteurs sont à l’origine de ce phénomène constaté actuellement. « Déjà, nous sommes dans la saison des pluies, et dans cette saison pluvieuse, vous avez la mousson ouest-africaine. C’est un vent riche en vapeur d’eau qui souffle du Sud-ouest vers le continent, c’est-à-dire qui quitte l’océan vers le continent. Donc quand ça arrive, ça va apporter beaucoup de vapeur d’eau et d’humidité. Pendant cette période aussi, il y a des aimants nuageux qui quittent vers l’Est et qui progressent vers l’Ouest. Quand les amants là s’alignent, souvent une ligne méridionale, on appelle ligne de grain ; et quand ces lignes de grain s’alignent, ce sont des avant-nuageux qui sont riches en vapeur d’eau et qui donnent beaucoup de précipitation. En ce qui concerne notre pays, dès que ces cellules-là arrivent de l’Est, après s’être déversées à plusieurs endroits, vont se heurter avec la mousson qui arrive. Donc, ça va freiner un peu la vitesse de progression, et le contenu en eau va continuer à se déverser sur le territoire traversé », a expliqué Dr Loua.

Dr René Tato Loua, directeur général de l’agence nationale de la météorologie

Poursuivant, le Directeur général de l’ANM a évoqué l’implication de l’homme dans ce qui arrive. « À tout cela s’ajoute l’effet de l’homme sur l’environnement. Il y a des inondations qui sont signalées çà et là, c’est vrai, mais là où il y a inondations, ce sont des zones qui ont été modifiées par l’homme. Vous constaterez avec moi qu’à Conakry, il y a un relief très accidenté qui se prolonge dans la mer. Ce qui fait que quand ça pleut, les eaux de ruissellement vont se drainer vers l’océan. Et quand elles ne trouvent pas un passage libre, il y aura un ralentissement dans son écoulement et il y a des endroits qui vont être forcément inondés. Et si cela coïncide aussi à la haute marrée, ça devient encore plus grave. Dans ce cas, l’eau de mer va monter à un certain niveau et quand il y a une forte pluie, les eaux de ruissellement auront du mal à se déverser dans la mer et cela peut provoquer des inondations, surtout dans les embouchures, où il y a les marigots et rivières qui se jettent dans la mer. Donc, il y a tous ces paramètres à prendre en compte dans l’analyse de la pluviométrie dans notre pays. Il y a aussi un facteur dont il faut tenir compte, c’est la pluviosité. C’est à dire l’agressivité de la pluie. Une quantité de pluie peut tomber dans un laps de temps qui peut provoquer beaucoup de dégâts », a fait savoir Dr René Tato Loua.

Dr René Tato Loua, directeur général de l’agence nationale de la météorologie

Souvent pointée du doigt par la population pour son inefficacité et pour la diffusion de données « erronées », la direction nationale de la météorologie se défend. « Chaque année, et chaque jour, nous nous faisons des prévisions pour alerter. Annuellement, nous faisons des projections, nous donnons la tendance. Nous avions dit que cette année il y aurait une abondance de pluies qui pourrait être émaillée d’inondations. Cette communication a été bien médiatisée ici chez nous. Pour le cas de Coyah par exemple, il y a eu bel et bien une alerte qui avait été émise. Même le cas du vendredi surpassé, où la dame a perdu la vie dans à voiture à Yattaya, il y a eu une alerte. Et quand vous avez la tendance, le plus important, c’est de faire le suivi quotidien… ».

Poursuivant, Dr René Tato Loua soutient qu’il est possible de minimiser les risques à cette période hivernale. Selon lui, il suffit tout simplement de prendre la direction de la météo au sérieux et de mettre les moyens nécessaires à leur disposition. « C’est bien possible de minimiser les risques que nous sommes en train de connaître aujourd’hui. Il s’agit d’une synergie d’actions entre les différents services. Il faut mettre les moyens nécessaires à la disposition des services comme la météo pour pouvoir répondre aux aspirations de la population. Tout doit commencer par la météo. Parce que, et ceux qui vont aller gérer les catastrophes et ceux qui vont sauver des vies ont besoin de l’information météorologique pour mieux se planifier. Sinon, et les services de gestion de catastrophes et les populations, ils vont tous se faire prendre par le piège. C’est pourquoi il faut prendre la météo au sérieux », conseille-t-il.

En outre, le directeur de l’Agence nationale de la météorologie invite l’ensemble des citoyens à rester vigilants car, « on n’est pas à la fin de la saison pluvieuse d’abord. Nous sommes au beau milieu de la saison. Donc, il y a toujours un risque élevé d’inondations, surtout dans les zones côtières », prévient Dr Loua.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27 

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