Conakry : des citoyens expriment leurs difficultés face au manque de gaz butane

Depuis l’explosion survenue au dépôt d’hydrocarbures de Coronthie, dans la commune de Kaloum, les prix de beaucoup de produits et services ont connu une hausse. C’est le cas du gaz butane, devenu rare dans les stations-services. Le constat révèle que ce produit est presqu’introuvable, au grand dam de nombreux consommateurs, pris en tenaille par une conjoncture de plus en plus compliquée. Des citoyens de Conakry, interrogés à ce sujet ce lundi, 22 janvier 2024, ont exprimé les difficultés qu’ils rencontrent dans l’approvisionnement du gaz, de plus en plus prisé par les ménages et autres.

Le gérant d’une station-service à Kipé, dans la commune de Ratoma, qui a préféré garder l’anonymat, a expliqué la situation qui prévaut sur les lieux. « En ce qui concerne le ravitaillement en gaz ou la livraison du gaz, ça se passe entre les entreprises qui transportent du gaz et les compagnies pétrolières à travers lesquelles ils travaillent. Chez nous par exemple, c’est une compagnie qui envoie le gaz, ce n’est pas nous-mêmes qui partons acheter. Il y a déjà un contrat entre la compagnie et notre entreprise pétrolière. Et ce sont eux qui nous fournissent en gaz. Quand ça finit, ils prennent l’argent de la quantité qu’ils ont laissé et laisse une autre quantité ; et quand ça finit, ils reviennent encore nous livrer et partent avec l’argent. Ça fait un mois et quelques semaines qu’on n’a pas de gaz ici dans notre station, tout est complètement fini. Moi personnellement, quand j’ai appelé mon patron pour lui demander, il m’a dit qu’il y a eu un changement de responsable. Au fait, celui qui était chargé d’approvisionner le site a été remplacé par une autre personne et la personne qui est venue est passée, on a fait la situation. Il a pris la clé, il a dit qu’ils vont nous livrer dans la semaine qui devait suivre. Mais depuis lors, il n’est pas venu. J’ai appelé une fois, il a dit qu’il allait venir, mais jusqu’à présent, rien. Ici, on a une forte demande. Par jour, il y a 5 à 10 clients qui peuvent passer pour la demande en gaz. Mais, on n’en a pas », a expliqué notre interlocuteur.

Mamadou Lamine Bah, restaurateur à Kipé

Pour sa part, Mamadou Lamine Bah, restaurateur à Kipé, a expliqué les difficultés rencontrées actuellement. « Ça fait presque deux mois comme ça qu’on n’a pas de gaz et on ne sait vraiment pas pourquoi. Tout ce que je peux dire à l’Etat, c’est de nous aider à avoir du gaz parce qu’actuellement, il y a un manque d’électricité. Donc, s’il n’y a ni courant ni gaz, ça va jouer sur nous. Pour le moment, comme moi j’avais déjà des réserves de gaz, ça ne m’impacte beaucoup. Mais après, dans une semaine, si l’Etat ne règle pas, ça va vraiment chauffer. La fois dernière, je suis sorti chercher du gaz, j’ai tourné partout. Je n’en ai pas trouvé. L’Etat doit chercher à arranger les crises qui se produisent dans le pays au moment opportun. La population souffre vraiment » a laissé entendre Mohamed Lamine Bah.

Fatoumata Camara, citoyenne

Même son de cloche chez Fatoumata Camara, qui déplore la succession de crises dans le pays. « Chez nous ici, on travaille avec le gaz. Mais franchement, on en a marre de tout ça. On est en manque de tout. Si ce n’est pas essence, c’est courant ou encore gaz. Actuellement, on prépare avec le charbon. L’Etat doit vraiment revoir ça, sinon ce n’est pas bon », a-t-elle martelé.

 Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

 Tél. : 621 937 298

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