Conakry : décès d’Alpha Oumar Diallo, atteint par balle lors de la lutte contre le 3ème mandat d’Alpha Condé

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Les manifestations organisées par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), contre le 3ème mandat d’Alpha Condé, ont été réprimées dans le sang. Des dizaines de personnes ont trouvé la mort, d’autres ont été blessées ou handicapées à vie. Parmi les victimes, figure Alpha Oumar Diallo, blessé par balles à Sonfonia le 14 octobre 2019. Après près de 4 ans de combat, le jeune homme a rendu l’âme ce mardi, 05 septembre 2023 à Conakry.

Selon des informations recueillies par Guineematin.com, Alpha Oumar Diallo, âgé de 33 ans, a été grièvement blessé à Sonfonia, dans la commune de Ratoma, au plus fort de la répression contre les opposants au 3ème mandat. Des membres de sa famille accusent un gendarme de lui avoir logé une balle dans le cou. La balle a atteint sa colonne vertébrale, occasionnant sa paralysie.

Amadou Diallo

Amadou Diallo, frère du défunt, explique les efforts fournis pour aider à soigner Alpha Oumar Diallo dans les hôpitaux de Donka et Ignace Deen. « Mon frère fait partie de ceux qui ont été victimes des premières manifestations du FNDC. Il a été tiré à bout portant sur le cou par des gendarmes avec deux autres personnes qui étaient avec lui. Ses premiers soins, c’est dans une clinique qui s’appelle Ifono. Lorsque la Croix rouge est venue le prendre, il était dans un état critique. Sur le coup, on l’a envoyé à Donka et à Ignace Deen. Ces deux hôpitaux n’ont pas accepté de le prendre en charge parce que, dit-on, ils n’ont pas reçu l’autorisation. Après, il a été envoyé et laissé au camp Samory. C’est là qu’un militaire est venu lui demander mon numéro. En ce moment, il n’avait pas perdu connaissance. Ensuite, lorsque je suis arrivé, on l’a envoyé à Ignace Deen à la neurologie pour qu’il reçoit ses premiers soins. Le gouvernement d’Alpha Condé avait promis de prendre en charge les blessés. Dans ça, c’est seulement la première ordonnance qu’ils ont prise en charge. Après ça, toutes les autres ordonnances que j’ai envoyées, ils les ont rejetées en me disant d’aller acheter moi-même. C’est dans ces circonstances que les médecins ont demandé de faire une IRM ; si non, qu’ils ne vont pas faire le pansement, et cela coûtait 3 millions de francs guinéens. J’ai cherché des bonnes volontés pour m’aider. Après une semaine, lorsque les résultats sont sortis, le médecin m’a dit qu’il ne pourra plus jamais remarcher même si on l’évacue en France ou ailleurs. Après un mois, on nous a demandés de sortir. J’ai refusé et j’ai dit que sa blessure n’a pas encore fini de guérir. Finalement, après trois jours, on l’a fait sortir sur un brancard pour la maison », a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, Amadou Diallo dit avoir contacté d’autres bonnes volontés pour tenter de tirer son frère de ce mauvais pas. « Une fois arrivé, je n’avais pas le cœur tranquille. Je suis allé chez le Professeur Cissé (neurologue, ndlr), on a fait une visite. On nous a donnés une ordonnance, mais je n’étais pas à l’aise. J’ai cherché des contacts qui m’ont aidé à rencontrer Hadja Halimatou Dalein, la femme du président Cellou Dalein Diallo. Je me suis vu avec elle et elle m’a dit d’envoyer mon jeune frère à Pimel, chez Professeur Hassane BAH. Nous y sommes restés pendant un mois avec une prise en charge de Hadja Halimatou. Ensuite, on est revenu à la maison. Mais, il était complètement paralysé. Hadja Halimatou nous avait promis qu’elle allait l’évacuer ; mais après les élections de 2020, on s’est perdu de vu. Les cadres du parti étaient en prison, d’autres en fuite. C’était compliqué, et tout récemment, leur maison a été cassée. Ils sont maintenant à l’extérieur », a expliqué Amadou Diallo.

Alpha Oumar Diallo, victime

Cette situation a eu un impact négatif sur la santé de Alpha Oumar Diallo, qui ne faisait que dégrader. « C’est le 27 juillet 2023 que son état s’est détérioré. On l’a ramené à l’hôpital et il a eu une intervention chirurgicale. Depuis ça, son corps ne faisait que s’affaiblir. Les voisins nous ont assistés jusqu’à ce que cela s’est épuisé. Je suis reparti à CBG, au bureau du président Cellou, pour reprendre contact avec Madame Hadja Halimatou. On a trouvé un responsable là-bas, qui l’a appelé pour nous par un appel vidéo. Et effectivement, elle nous a reconnue et elle a dit ‘’Alpha Oumar, tu es devenu comme ça ?’’ Alpha avait presque perdu la voix. Il a répondu par l’affirmative. On lui avait même écrit une ordonnance pour le sang, je n’avais rien sur moi. Depuis que j’ai repris contact avec le parti UFDG, on m’a beaucoup aidé. Après son décès hier, c’est le parti même qui a tout pris en charge. On était dans le programme pour l’évacuer à Dakar. Mais il était trop faible ces jours-ci. Ils avaient dit que s’il parvenait à récupérer un peu, il pourrait partir… Je ne pardonne pas à ceux qui ont fait ça à mon frère. On s’est battu pendant 4 ans pour l’aider à recouvrer sa santé… ».

Ismaël DIALLO pour Guineematin.com

Tél : 624 693 333

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