Col. Aly Camara : « la profession de pharmacien a connu pendant 30 ans une histoire assez triste en Guinée »

Les professionnels de la pharmacie se sont rendus aux urnes ce samedi 27 avril 2024 pour élire les membres des bureaux de l’Ordre National des Pharmaciens de Guinée (ONPG). Il s’agit du renouvellement du bureau du Conseil National ainsi que des conseils de section, des conseils communaux et des conseils régionaux à travers le pays.

Cette assemblée générale élective qui s’est tenue à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, a également connu la présence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Oumar Diouhé Bah, qui est également membre de cette corporation.

À l’occasion de ce rassemblement, le Colonel Aly Badra Camara, Inspecteur général de la santé, a dressé un tableau sombre du secteur de la pharmacie avant de sonner la fin de la récréation pour les non-professionnels de la pharmacie en Guinée.

« La profession de pharmacien a connu une histoire assez triste en République de Guinée. Pendant plus de 30 ans, elle a été partagée entre ceux qui ont appris à pratiquer et ceux qui ne sont jamais allés à l’école, la majorité. Il y a eu des moments où le pharmacien guinéen était étouffé et n’arrivait plus à exercer sa profession de façon digne. Le médicament était manipulé par qui le voulait. Et mieux, il y avait un marché qui était connu et identifié de tous au niveau national, au niveau sous-régional et même la presse internationale parlait de ce marché. Il s’agit bien du marché de Madina. Les derniers épisodes de cette histoire nous permettent de nous rappeler, parce que c’est très récent, que la prise de pouvoir par l’armée le 05 septembre 2021, a permis dans les mois qui ont suivi de lancer un regard sur la profession des pharmaciens. Pas de façon directe, mais en s’en prenant aux marchés parallèles, aux marchés de la vente illicite des produits de santé, les médicaments et autres consommables qui sont utilisés pour soigner nos concitoyens. (…) Mais il y a une fin à tout. Le destin de la pharmacie n’est pas entre les mains des non-pharmaciens. Vos destins, vous les avez entre vos mains », a-t-il rappelé à ses collègues.