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Le discours, du moins l’apparition sur le petit écran de la télévision nationale (RTG) du général Mamadi Doumbouya alors colonel, au soir du 05 septembre 2021 à Conakry, a rassuré plus d’un. De sa part, la noble ambition patriotique était telle que la majorité des populations de Guinée n’a pas hésité un instant à lui apporter son soutien au chef de la junte militaire.
Parmi ses soutiens de taille, figuraient alors des leaders politiques de premier plan, tels Sidya Touré de l’UFR ou encore Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, ancien chef de file de l’opposition guinéenne, tous aujourd’hui en exil « forcé ».
Au fil des mois voire des années, les promesses et autres déclarations « populistes » sont devenues un feu de paille et ce, jusqu’à preuve du contraire.
L’entourage (membres du CNRD) de l’ancien légionnaire français serait-t-il responsable de son échec ? A en croire des indiscrétions, le général Doumbouya est conscient de ce qu’il fait et de surcroît, il est craint par son entourage. En d’autres termes, nul ne peut lui imposer une décision. Cependant, d’autres versions soutiennent que des éléments du groupement des forces spéciales influenceraient certaines décisions du locataire du palais Mohamed V. Le général subirait-il une pression ?
Au regard des évènements qui se succèdent, l’on peut affirmer sans risque de se tromper que l’Etat de droit n’existe plus en Guinée et cela s’explique en grande partie par la censure des médias : brouillage des ondes ou encore la coupure d’internet rendant inaccessible les sites d’informations et les réseaux sociaux. Comme si cela ne suffisait pas, un arrêté ministériel ordonnant le retrait des agréments et des licences aux médias de grande écoute a été publié et personne n’a osé dénoncer cela. Par peur ou par complicité ? L’avenir nous édifiera.
Il est formellement interdit de dénoncer la junte militaire et son gouvernement au risque de se faire kidnapper et conduit dans des lieux inconnus du grand public et même des avocats des intéressés. Ce, au détriment de la justice guinéenne qui, malheureusement, est obligée de faire exécuter les décisions ou des ordres du grand maître. Bref, il faut réprimer tous ceux ou toutes celles qui ne sont pas dans « l’esprit CNRD », donc cautionner les abus et autres violations des droits humains.
Pourtant, le rêve du général Mamadi Doumbouya pour la Guinée et ses concitoyens était grand au sens fort du terme. Comme disait l’autre, « il n’est jamais trop tard pour bien faire ». La balle est donc dans le camp du maître de Conakry qui pourrait bénéficier d’une dernière chance du peuple de Guinée pour corriger tout cela. Avec la volonté, il peut faire la rupture avec le triste passé pour lequel lui et ses compagnons promettaient de se battre.
Thierno Oumar Diawara, journaliste indépendant